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Critique de karmax211


Je ne vais pas me lancer dans une longue exégèse "professorale" sur cette pièce "comique" en un acte d'Aristophane.
Dire simplement, pour ceux qui l'ignorent, que l'action se situe à Athènes en 411av JC, durant la guerre du Péloponnèse qui vit s'affronter pendant 27 longues années Sparte à la capitale grecque.
Lysistrata, jeune femme belle, forte et charismatique, va entraîner à sa suite Athéniennes et Spartiates dans une grève du sexe ( " ne faites pas l'amour, ça arrêtera la guerre."), et obtenir des hommes privés de leur "principale fonction vitale ", qu'ils cessent définitivement les hostilités et que la paix l'emporte... grâce à l'amour retrouvé.
Un clin d'oeil en passant à l'un de mes Maîtres, le sieur Woody Allen : " Mon cerveau ? C'est mon second organe préféré."
On trouve dans cette pièce tous les mécanismes, les rituels du théâtre Antique : choeurs, échanges avec le public, utilisation de l'espace et de la scène etc
Certains, j'ai lu quelques critiques, ont qualifié les dialogues de "vulgaires"... Ce n'est pas ma façon de voir les choses... Rabelaisil y a longtemps s'en est donné à coeur joie, et lisez quelques poèmes bien troussés de "Mallarmé", de "Verlaine", de "Gautier" ou "d'Apollinaire"... et on en reparle !
Il y a des jeux de mots, des expressions et des néologismes " crus ", mais qui devaient correspondre à une vision de la sexualité des Hellènes il y a 2500 ans, très naturelle, sans rien de pervers, et qui ne devait choquer aucun spectateur de l'époque.
Alors pourquoi jouer les "bégueules" 25 siècles plus tard ? !...
Une réplique de Lysistrata :
-Bonjour, très cher. Ton nom ne nous est pas inconnu, ta femme l'a sans cesse à la bouche. Chaque fois qu'elle mange une carotte ou une banane, elle soupire : " Ah, si c'était Niquelas..."
Rien de scabreux, vous voyez !
Il me faut ajouter deux choses qui ont leur importance.
La première, c'est qu'Aristophane se sert du comique pour lancer un message pacifiste ; il souffrait de cette guerre.
Enfin, on fait grief à cet auteur, qui met souvent au premier plan les femmes, d'être misogyne. Là encore, je suis scotché par ces procès anachroniques intentés par des moralisateurs qui ont fait de la sociologie, de l'anthropologie, de la psychologie... par correspondance.
PS : l'édition est naturellement traduite de manière à être accessible à tous les lecteurs du XXIe siècle après JC.
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