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EAN : 9782081352575
378 pages
Flammarion (27/08/2014)
4.06/5   17 notes
Résumé :
Comment rétablir la paix dans une société toujours en guerre ? Comment affronter les politiques démagogues, l’abus de procès, la corruption des institutions ? Comment s’opposer à un penseur tel que Socrate, dont l’influence est si grande dans la cité ?
Autant de questions qui sous-tendent les comédies d’Aristophane, où se déploie un humour subversif et truculent.
Avec Les Acharniens, Les Cavaliers, Les Nuées, Les Guêpes et La Paix, Aristophane caricatu... >Voir plus
Que lire après Théâtre complet, tome 1 : Les Acharniens, Les Cavaliers, Les Nuées, Les Guêpes et La PaixVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Apres avoir fini de lire les trois grands tragiques de la Grèce antique l'année dernière (Sophocle, Eschyle et Euripide), j'ai voulu continuer dans l'antiquité avec d'autres auteurs de cette époque, Aristophane en étant il me semble le plus connu après ces trois là. Cependant on n'est ici non plus dans le tragique à travers des reprises de mythes grecs, mais dans des comédies, souvent balourdes et potaches, créées de toute pièce et très fortement marquées par la guerre du Péloponnèse. Certaines des pièces d'Aristophane sont certes intéressantes dans leurs critiques de nombreux thèmes dont bien évidement la guerre en premier lieu. J'ai en particulier apprécié ''Les nuées'' qui met en scène Socrate (bien que ternissant son image), mais je les ai trouvées dans l'ensemble assez ennuyeuses. Les histoires n'ont rien de vraiment passionnantes, sont potaches voir vulgaires et s'égarent assez facilement dans leurs trames narratives. L'humour supposé déclencher des éclats de rire parmi les spectateurs n'a pas marché avec moi, mais à la décharge de ces pièces, c'était de l'humour grec d'il y a environ 2500 ans, l'humour est sans doute mieux ressenti lorsqu'il est joué que lorsqu'il est lu et un dernier point et non des moindres et là je vais m'y attarder plus longuement: la traduction que j'ai trouvé absolument indigeste et je pèse mes mots. Certes je comprends que le travail de traduction pour ces pièces emplies de jeux de mots doit être très délicat, mais la très grande liberté qu'a pris le traducteur avec le texte original m'a beaucoup irrité. Pour donner quelques exemples parmi pléthores d'autres, les noms des personnages sont changés : Dicepolis devient Justinet, Lamachos devient Vatenguerre, Strepsiade devient Tourneboule, etc. Ainsi pour les noms de lieux, (la Thrace devient la Bulgarie) des monnaies, (le drachme devient l'écu) pour les jurons (par Dionysos devient vindieu, par Héraclès devient par Lustucru (????)), le traducteur n'hésite pas non plus à mettre des citations de Molière ou de Hugo dans la bouche des personnages, et je m'arrête là car la liste pourrais être encore très longue. Bref une traduction (ou plutôt une libre adaptation) qui n'est certes pas à mettre à la charge de la qualité des pièces d'Aristophane, mais qui m'a rendu toute la lecture insupportable. Les pièces d'Aristophane qui nous sont parvenues sont divisées en deux volumes, il s'agit ici seulement du premier des deux et je lirai malgré tout le deuxième l'année prochaine, je l'ai déjà et ça se lit rapidement. Je pense ensuite enchainer dans les années suivantes avec les pièces d'un auteur latin: Plaute.
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Aristophane, certes, il fait rire, certes, il excelle pour se moquer, tourner en dérision, mais il manque de profondeur, il reste souvent superficiel. Se moquer, rire de tout, c'est presque facile. Proposer, argumenter, c'est autre chose. Les comiques, parce qu'ils font rire sont souvent très populaires. Mais il faut y prendre garde, à trop se moquer on devient inconsistant. C'est le même reproche que je fais à Voltaire, que je n'ai jamais aimé, que j'ai toujours trouvé trop léger. Gagner par le rire est une sorte d'illusion. Il ne faut donc pas accorder trop d'importance ou trop d'intelligence au comique. Juste se détendre et se dire, rire fait du bien et oui, on peut rire et se moquer de tout, surtout des interdits. A ce titre Aristophane est excellent. Peut être en fait il parfois un peu trop, comme ces comiques chez nous qui veulent toujours se croire drôle et qui ne font plus rire personne. Ce n'est plus spontané. Il faut produire, encore et encore . le rire est tout sauf une création.
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critique des Acharniens
L'objet principal de cette comédie est une critique de la guerre, mais plus encore une critique des personnes qui la soutiennent et s'opposent aux négociations de paix. Il y a quelque chose de très actuel dans la critique que fait Aristophane des Acharniens – qui donnent leur nom à la pièce – prêts à tuer un citoyen ami pour maintenir l'animosité du pays pour un peuple avec lequel ils ont un différend. La figure de Dicéopolis porte bien entendu tout le discours et les arguments de l'auteur. Il s'agit de s'attaquer tour à tour à tous ceux qui font obstacle à la paix. Les citoyens de la Pnyx qui ont des intérêts dans la guerre et d'autres préoccupations, le peuple qui aime avoir des ennemis, les marchands jaloux ou les militaires. Il pointe du doigt le gâchis des finances, les soldes données sans raison aux généraux... le manque à gagner du commerce et l'intérêt évident qu'il y aurait à avoir de bons échanges avec les peuples voisins (il propose même l'échange des citoyens indésirables...). Il montre enfin que même les héros de guerre, au fond profitent de la guerre pour gagner de l'argent et de la gloire mais ne souhaitent pas partir au front.
L'humour se fait notamment par la mise en parallèle de points sérieux et de thèmes du bas corporels ou de la nourriture. L'analogie entre objet sexuel et nourriture (par exemple entre phallus et andouille) est d'ailleurs sans cesse réitérée. La dernière scène où le départ douloureux de Lamachos au front enneigé, est mis en parallèle avec la préparation par Dicéopolis d'un grand banquet, est le sommet comique de la pièce. Par ailleurs, Aristophane a réservé une petite place à un épisode parodiant les tragédies larmoyantes de Euripide et leur auteur.
Intrigue éclatée et à priori sans suspens, on sent bien cependant le potentiel dramatique et comique des différentes scènes. La menace de condamnation par les Acharniens de la paix de Dicéopolis pourrait être soulignée davantage pour servir de ressort dramatique. le traité de paix passé entre une personne seule, un marchand, et la nation des ennemis de son pays a bien-sûr quelque chose d'absurde et crée un comique de situation mais on peut également penser à une illustration de la désobéissance civile chère à Henri David Thoreau.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La paix :

TRYGÉE. Non, mon cher, il fondra sur elle et en pompera le suc. Allons, toi, dépose tout cet attirail par terre. Conseil, Prytanes, vous voyez Théoria. Considérez quels biens je vous apporte et je vous livre. Vous pouvez tout de suite lui lever les deux jambes en l'air et consommer le sacrifice. Voyez comme cette cuisine est belle, et c'est pour cela qu'elle est toute noircie : avant la guerre, le Conseil avait là ses casseroles. En la possédant, nous pourrons, dès demain, entrer brillamment en lice, lutter par terre, marcher à quatre pattes, la jeter sur le coté, nous tenir à genoux, tête baissée, puis, frottés d'huile, comme au pancration, frapper en jeune homme, fouiller et agir tout ensemble du poing et du pénis. Le troisième jour, après cela, vous ferez l'hippodromie, cavalier serrant de près un cavalier, attelages renversés les uns sur les autres, essoufflés, haletants, se donnant de mutuelles secousses ; d'autres, épuisés par les courbes, tombant de leurs chars. Mais, ô Prytanes, recevez Théoria. Tu vois avec quel empressement ce Prytane l'a reçue. Tu ne ferais pas ainsi s'il s'agissait d'une introduction gratuite; mais je te verrais alléguer une transaction rétribuée.

LE CHOEUR. Certes, on est un homme utile
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BDÉLYCLÉON : Mais, imbécile, dans un instant on va voir arriver ses confrères, les juges, pour l'appeler.
SECOND SERVITEUR : Qu'est-ce que tu racontes ? [...] Eh bien ! Si c'est nécessaire, nous les bombarderons alors à coups de cailloux.
BDÉLYCLÉON : Mais, grand idiot, ces espèces de vieilles barbes, si on les excite, ça fait comme les guêpes. Ils possèdent comme elles dans le derrière, pour vous piquer, un dard des plus pointus ; ils vous assaillent en bourdonnant, vifs comme des étincelles.

LES GUÊPES.
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Les Nuées

STREPSIADE. : Iou ! Iou ! O souverain Zeus, quelle chose à n'en pas finir que les nuits ! Le jour ne viendra donc pas ? Et il y a déjà longtemps que j'ai entendu le coq ; et mes esclaves dorment encore. Cela ne serait pas arrivé autrefois. Maudite sois-tu, ô guerre, pour toutes sortes de raisons, mais surtout parce qu'il ne m'est pas permis de châtier mes esclaves ! Et ce bon jeune homme, qui ne se réveille pas de la nuit ! Non, il pète, empaqueté dans ses cinq couvertures. Eh bien, si bon nous semble, ronflons dans notre enveloppe. Mais je ne puis dormir, malheureux, rongé par la dépense, l'écurie et les dettes de ce fils qui est là. Ce bien peigné monte à cheval, conduit un char et ne rêve que chevaux. Et moi, je ne vis pas, quand je vois la lune ramener les vingt jours ; car les échéances approchent. Enfant, allume la lampe, et apporte mon registre, pour que, l'ayant en main, je lise à combien de gens je dois, et que je suppute les intérêts. Voyons, que dois-je ? Douze mines à Pasias. Pourquoi douze mines à Pasias ? Pourquoi ai-je fait cet emprunt ? Parce que j'ai acheté Coppatias. Malheureux que je suis, pourquoi n'ai-je pas eu plutôt l'œil fendu par une pierre !
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Lysistrata ,
je ne prendrai pas une pose de lionne sur une râpe à fromage .
( comprendre : je ne serais pas séductrice et tentatrice ) .
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(Les Acharniens, bonheur du pacifisme, p. 35)
Phalès, compagnon de Bacchus, bon festoyeur, noctambule, coureur de femmes mariées, amateur de jeunes garçons, je te salue enfin, maintenant qu'après cinq ans d'absence je reviens le cœur joyeux dans mon village, grâce à la paix que j'ai conclue pour mon propre compte et qui me délivre des soucis, des combats et des Lamachos. Car il est beaucoup plus agréable, Phalès, mon cher Phalès, de surprendre Thratta, la servante de Strymodôros, mignonne bûcheronne en train de dérober du bois sur le Phellée, de la prendre par la taille, de la soulever de terre, de la culbuter, et de lui enlever sa fleur. Phalès, mon cher Phalès, si tu veux, buvons ensemble, et demain à l'aurore, les vapeurs de l'ivresse une fois dissipées, tu boiras la coupe de la paix, et l'on accrochera le bouclier sous le manteau de la cheminée.
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Vidéo de  Aristophane
ARISTOPHANE – Peut-on rire de tout ? (France Culture, Nouveaux Chemins, 2013) Émission de radio « Nouveaux Chemins » diffusée le 19 mars 2013, sur France Culture dans le cadre d’une semaine intitulée « Éloge de la parodie ». Adèle an Reeth recevait Ghislaine Jay-Robert, maître de conférence en langue et littérature grecques à l’Université de Perpignan.
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