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Michel Magnien (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253052418
216 pages
Le Livre de Poche (21/03/1990)
3.75/5   231 notes
Résumé :
La Poétique est l'ouvrage qui fonde la réflexion sur la poésie et l'objet littéraire en Europe: du Tasse à Lessing, de Racine à Nietzsche, tous les grands créateurs, tous les grands théoriciens l'ont lue et méditée. Ses analyses sur la tragédie et plus généralement la représentation en art gardent toute leur pertinence et leur actualité, elles nourrissent encore la pensée poétique contemporaine. Cette édition entièrement nouvelle entend rendre enfin accessible au pl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Vient de parvenir à Babelio cette étrange dépêche AFP signée d'un certain "Aristote" (??? Pffff... connais pas ! Encore un original ou un qui veut faire son malin !) Je vous en livre néammoins le texte mal ficelé :

" Je remercierai tout d'abord mes chers consoeurs & confrères de Babelio :

(1°) tout d'abord vous, Soundandfury en 2012 : " Il m'a semblé, sur le moment, que certains passages étaient lumineux et fort utiles pour qui se mêlerait d'écrire. Je suis même passée par une phase de fébrilité avec grande envie de me remettre à mes brouillons... Depuis, j'ai presque tout oublié, comme toujours, et mon enthousiasme est un peu tombé. Mais si toute la théorie de la littérature était aussi digeste, probable que j'aurais essayé avant. "

(2°) puis Tallula en 2012 : " Aujourd'hui encore les écrivains s'inspirent d'Aristote pour écrire leurs récits, je comprends aujourd'hui pourquoi. A recommander, donc ! "

(3°) puis olivberne en 2013 : "Doit-on le remercier pour avoir guidé le monde de la littérature pendant de siècles ou au contraire se plaindre de sa trop grande rigidité... ? Il n'empêche que ce très court traité doit être lu comme un fondement de la Littérature."

Ainsi, ma "Poétique " pourrait être un très court manuel inducteur d'un recherche d'écriture artistique ? D' écriture dramaturgique ou... d'écriture de - comment dites-vous ? - "roman" ? (Peut-être tel ce "Daphnis et Chloé" de notre ami Longus, soit une fiction narrative à fort contenu mythologique et aux beaux effets lyriques... ).

Bref, on retrouve là mon gentil couple." Mimesis + catharsis", vous connaissez cela par coeur, maintenant...

Théogonie simplifiée (aussi jolie que celle de ce bon Hésiode), allons-y... Aheum...

"Mimesis" et "Catharsis" sont dans une même trière (Vous savez, cette galère bien de chez nous... ). Alors ? Belle "Mimesis" (recréation d'un monde crédible fait de pure sensorialité et à fort impact émotionnel chez le spectateur ou le lecteur), oui, belle "Mimesis" ne tombe pas à l'eau mais engendre plutôt aimable "Catharsis" (purgation durable des passions du spectateur ou du lecteur, une fois la représentation ou la lecture achevée).

Bref, je ne me doutais pas qu'en rédigeant ma "Poétique" il y a 2.500 ans aujourd'hui, mon petit traité (très simplement observatif et tout à fait sans prétention) sur les mouvements de la psyché de nos concitoyens durant les représentations sacrées des "Perses" d'Eschyle, d' "Oedipe Roi" et d'"Ajax" de mon ami Sophocle, deviendrait un MANUEL inducteur d'art littéraire chez certains... On me parle en effet d'un certain Monsieur Gary, d'un Monsieur Gracq, d'un Monsieur Breton ou d'un Monsieur Ramuz... et de bien d'autres : Mademoiselle Brontë, Monsieur Zweig, Monsieur de Saint-Exupéry, Monsieur de Maupassant, Monsieur Walser, Monsieur Kafka, Monsieur Schulz : j'avoue que je m'y perds un peu !... Mais par Zeus le père et Athéna sa fille, comme j'aurais aimé TOUS les rencontrer ! "

Et c'est signé : " votre bon Aristote dévoué. Immortel puisque divinisé depuis."
(Mais oui, mais oui ! Et moi je suis Napoléon...)
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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Après avoir sauté le pas, (c'est quand même pas rien de se dire qu'on s'apprête à lire un auteur d'environ 300 avant JC), me voici donc en compagnie d'Aristote. Je dirais que ma première impression fût "En fait, c'est pas si terrible que je me l'imaginais."
Certes, certains termes restent hors de portée, mais il ne faut pas se laisser impressionner. le lire comme on lirait une langue étrangère et passer au dessus des mots incompréhensibles pour saisir l'essence du texte.

60 pages de textes et 4 pages de notes, ce petit ouvrage est vraiment intéressant, on y apprend comment, par le texte, produire tel ou tel effet sur le lecteur (ou le spectateur), susciter telle ou telle émotion, comment les faits doivent être agencés entre eux... Aujourd'hui encore les écrivains s'inspirent d'Aristote pour écrire leurs récits, je comprends aujourd'hui pourquoi.

A recommander, donc !
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Plus facile à lire que je ne le pensais. Tout ce qui concerne la phonétique grecque, sa grammaire, les vers iambiques, stasimons et autres étrangetés m'est passé loin au dessus de la tête. En revanche, ce qui traite de la tragédie ne manquait pas d'intérêt.

Première incursion, ou presque, dans ce domaine de la "poétique", qui ne concerne pas la poésie comme on peut l'entendre aujourd'hui, mais globalement, l'art d'écrire.

J'ai bossé, avec Aristote! Je suis à présent l'heureuse propriétaire d'une page de notes.
1 page = l'espace blanc qui restait autour du courrier d'EDF.
Moins un petit carré qui a été dévolu à la recette de la compote de pommes, car même pour un truc simple comme une compote, il m'a fallu une recette. Avantage: la compote était mangeable. Inconvénient: maintenant le recette est rangée au rayon mixte factures-littérature-cuisine, ce qui réduit presque à néant mes chances de remettre la main dessus à la saison prochaine. Par contre, si un gars d'EDF se pointe, j'ai de la compote au congélateur.

Mais revenons au texte. Ma méconnaissance des pièces antiques m'a souvent empêchée de comprendre les exemples, mais la brièveté de l'ouvrage m'interdisait de me décourager. Et tant mieux!

Le sentiment qui domine c'est "Whouaouh, mais alors, ça existe un livre qui explique comment écrire??". J'ai adoré l'examen méthodique des différents cas qui mènent, ou non, à l'obtention d'un effet tragique. C'est bien carré, bien scientifique comme façon de faire. Rigoureux comme j'aime.
Il est précisément expliqué comment on suscite la pitié, ou la crainte, par quel type de personnage, mis dans quelle situation, conscient ou ignorant de telle ou telle circonstance.

Je retiens en particulier que pour Aristote, seule l'action compte. Que la tragédie fait l'homme meilleur qu'il n'est. Que l'instant de la reconnaissance (notion assez difficile à appréhender pour moi... ) est une source essentielle de plaisir et un excellent ressort tragique et que l'on peut élaborer un classement qualitatif des types de reconnaissances.

Enfin, que la vraisemblance prime sur la vérité et donc, qu'il vaut mieux un trucage plausible qu'une vérité par trop incroyable.

Il m'a semblé, sur le moment, que certains passages étaient lumineux et fort utiles pour qui se mêlerait d'écrire. Je suis même passée par une phase de fébrilité avec grande envie de me remettre à mes brouillons...

Depuis, j'ai presque tout oublié, comme toujours, et mon enthousiasme est un peu tombé. Mais si toute la théorie de la littérature était aussi digeste, probable que j'aurais essayé avant.
Lien : http://talememore.hautetfort..
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Un classique pour tout étudiant qui prétend étudier la littérature et la comprendre. Comme souvent chez les Grecs, c'est la base, une base qui sera reprise et développée plus tard.
Aristote invente la rhétorique, les règles d'expression et d'organisation de la pensée littéraire. Il synthétise à partir des auteurs de son époque, notamment les dramaturges et il va marquer pour longtemps la pensée occidentale, en figeant sans le savoir le moyen-âge. La conception aristotélicienne de l'écriture va devenir la seule admise pendant longtemps.
Doit-on le remercier pour avoir guidé le monde de la littérature pendant de siècles ou au contraire se plaindre de sa trop grande rigidité?
Il n'empêche que ce très court traité doit être lu comme un fondement de la littérature.
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Poétique d'Aristote, un incontournable pour saisir l'évolution de la comédie et de la tragédie à travers les siècles. C'est sur cette oeuvre fragmentaire que se sont inspirés les auteurs de la Renaissance et du classicisme.

En effet sont repris : l'étendue, qui peut être embrassée en un seul regard ( un temps condensé) ; l'unité d'action, la vraisemblance et la nécessité, le naturel, les jeux du langage, les acteurs qui représentent des personnages agissant, le dénouement, procédès de reconnaissance ( ex : de l'ignorance à la connaissance, Oedipe qui sait qu'il a tué son père et épousé sa mère). L'art du tragique, dans le dénouement doit se faire avec maîtrise : afin de susciter pitié et crainte, le passage du plus haut bonheur au malheur doit se faire délicatement, pour gagner en intensité.

Au delà de donner des règles aux genres, Aristote part de la mimésis, ou l'imitation qui consiste à représenter la nature, nous hommes imitons aussi naturellement, il en est ainsi pour certaines connaissances. La tragédie imiterait des hommes en les faisant supérieurs à la réalité, alors que la comédie représenterait des hommes inférieurs. Aristote, après avoir analysé l'épopée, déclarera que la tragédie est supérieure. D'où par la suite, cette influence, qui consiste à faire de la tragédie un genre noble, en vers, avec un ordre parfait.

Lire la Poétique d'Aristote, c'est résaisir la base, retourner à la source, d'un texte, que beaucoup d'auteurs ont lu. Mieux vaut lire Poétique, que d'en entendre uniquement parler, on gagne en enrichissement.

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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
incipit :
Nous allons traiter de l'art poétique lui-même et de ses espèces, de l'effet propre à chacune d'entre elles, de la manière dont il faut agencer les histoires si l'on souhaite que la composition soit réussie ; nous traiterons en outre du nombre et de la nature des parties qui la constituent et pareillement de toutes les questions qui appartiennent au même domaine de recherche, en commençant par ce qui vient d'abord, suivant l'ordre naturel.
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La comédie [...] est l'imitation d'hommes de caractère inférieur - non qu'elle traite du vice dans sa totalité, mais seulement dans le domaine du comique, qui est une partie du laid -, car le comique est un défaut et une laideur sans douleur ni dommage, de même que le masque comique est laid et difforme, sans exprimer la douleur.
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"Donc la tragédie est l'imitation d'une action de caractère élevé et complet, d'une certaine étendue, dans un langage relevé d'assaisonnements d'une espèce particulière suivant les diverses parties, imitation qui est faite par des personnages en action et non au moyen d'un récit, et qui, suscitant pitié et crainte, opère la purgation propre à pareilles émotions. J'appelle "langage relevé d'assaisonnements" celui qui a rythme, mélodie et chant ; et j'entends par " assaisonnements d'une espèce particulière" que certaines parties sont exécutées simplement à l'aide du mètre, tandis que d'autres, par contre, le sont à l'aide du chant"
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Ce qui fait différer l’homme d’avec les autres animaux, c’est qu’il en est le plus enclin à l’imitation : les premières connaissances qu’il acquiert, il les doit à l’imitation, et tout le monde goûte les imitations.
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C'est de par leur caractère que les hommes sont ce qu'ils sont, mais c'est de par leurs actions qu'ils sont heureux, ou le contraire.
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Vidéo de  Aristote
Que serait devenue l'humanité sans tous ceux qui, depuis des milliers d'années, ont accumulé, protégé et partagé des connaissances ? Que serions-nous si la Bible, les oeuvres de Platon et d'Aristote, les mathématiques d'al Jibra, la poésie de Villon, la musique de Mozart, avaient disparu ? Qu'en sera-t-il à l'avenir ? Depuis l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui, de la Mésopotamie à la Chine, de Jérusalem à Venise, de Paris à Londres, de New York à Shanghai, les façons de transmettre les savoirs ont joué un rôle déterminant dans l'évolution des cultures, des rapports de pouvoir, des idéologies et des religions ; les puissants cherchant le plus souvent à priver les peuples, et d'abord les filles, des savoirs menaçant leurs privilèges. Aujourd'hui, la situation s'aggrave : très peu de personnes ont réellement accès à une formation de qualité. Demain, si on n'y prend garde, l'humanité sombrera dans une nouvelle barbarie faite d'ignorance et de technologies mal maîtrisées. Pourtant, nous avons les moyens de former tous les humains et de mettre l'éducation au service d'un monde bienveillant en harmonie avec la nature.
Plus qu'une histoire mondiale de l'éducation et de son avenir, ce livre propose des choix radicaux pour lutter contre la barbarie, des choix sans lesquels l'humanité ne pourra survivre.
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