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Critique de NMTB


On a de quoi se demander ce qui a pu pousser une cité à passer de la monarchie à la démocratie (sans précédent il me semble), et pour devenir en même temps la plus puissante de la Grèce et enfanter en quelques années des génies comme Socrate, Eschyle, Sophocle, et j'en passe… Ce texte attribué à Aristote n'a été retrouvé qu'à la fin du dix-neuvième siècle et il manque le début. Il commence vraiment avec le mécontentement du peuple vis-à-vis des grands propriétaires terriens à la fin du septième siècle av. JC. Entre les trop riches et les trop pauvres, Solon, qui fait partie de la classe moyenne, un riche modéré, est nommé pour faire un arbitrage, il annule les dettes et met surtout fin à l'esclavage des citoyens pour cause de dettes, sans pour autant redistribuer les terres comme l'espéraient les pauvres. Un premier pas… qui n'a satisfait personne et a mené à la tyrannie de Pisistrate, le chef des pauvres en quelque sorte, bon tyran, sorte de monarque éclairé d'après Aristote ; ce sont ses fils qui ont abusés. Une fois les Pisistratides renversés, Clisthène est amené à revoir la copie de Solon, et on peut dire que d'un point de vue étymologique c'est lui l'inventeur de la démocratie. Il crée les dèmes qui ne sont rien d'autre qu'une nouvelle division de circonscription pour casser les anciens partis et il met en place l'ostracisme pour éviter que de nouveaux Pisistrate puissent prendre le pouvoir. En – 508 commence alors le grand siècle athénien. Même si Aristote fait très peu de commentaires et reste dans le factuel, c'est visiblement l'époque qu'il considère comme la plus aboutie de la démocratie, celle qui est dominée par l'Aréopage. Elle commence à se dégrader avec les démagogues dans les années 450, pour finir dans l'oligarchie. Avant que la démocratie ne soit rétablie. Toute cette histoire tumultueuse jusqu'en – 400 est racontée dans la première partie.
Dans la seconde partie Aristote ne fait plus d'histoire mais décrit les institutions athéniennes de son temps et leur fonctionnement. C'est très détaillé mais pas franchement passionnant pour le lecteur lambda. J'en retiens que les citoyens avaient beaucoup d'obligations, ils ont acheté chèrement leurs droits avec beaucoup de devoirs. Une grande portion des citoyens devaient participer activement à la vie politique. Outre un service militaire de deux ans (l'éphébie), ils pouvaient être appelés à occuper toute sorte de fonctions au sein de la cité, et s'ils manquaient à leurs devoirs ils pouvaient être sanctionnés. Au fond, ce qui différenciaient les démagogues des démocrates (selon la vision d'Aristote), c'est qu'ils usaient davantage de la carotte que du bâton pour impliquer les citoyens. L'autre chose qui étonne, c'est la confiance qu'accordaient les Grecs au tirage au sort, et la grande place qu'il occupait aux côtés des élections. Ce sens du tragique…
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