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Corinne Atlan (Traducteur)
EAN : 9782877303729
522 pages
Editions Philippe Picquier (23/04/1999)
3.91/5   69 notes
Résumé :
Le roman-fleuve d'une histoire d'amour, de haine et de jalousie dans le Japon d'avant-guerre. Deux destins tragiques de femmes dans un monde impitoyable.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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« le miroir des courtisanes » est un très beau roman japonais.
Sawako Ariyoshi tout en finesse nous offre dans un japon d'avant guerre, une histoire de femmes, de famille et de tradition où se mêlent amour, haine et jalousie entre une mère et sa fille que tout oppose et attire à la fois.
Ce fût pour moi une très belle lecture coup de coeur.
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler d'un roman japonais, le miroir des courtisanes, de Sawako Ariyoshi.

Or donc Tomoko vit ses premières années avec sa grand-mère et, à la mort de cette dernière, est obligée de retourner chez sa mère, Ikuyo, et son beau-père. Ikuyo n'aime guère sa fille ni les enfants en général. Lorsque les soucis d'argent deviennent trop lourds, Tomoko est vendue à une maison de geishas.

-Super, à peine sordide, le début…

-Et non, pas sordide, justement. le miroir des courtisanes est un roman multiple, qui parle d'une foule de choses différentes, toutefois, son premier sujet reste la relation mère-fille qu'entretiennent Ikuyo et Tomoko. On ne va pas se le cacher, ça ne se passe pas bien. Ikuyo maltraite sa fille par sa négligence et son indifférence.

J'ai adoré le portrait et le personnage de Tomoko, elle oscille sans cesse entre fascination, amour profond et détestation envers sa mère. La narration offre une belle part à ses tourments intérieurs et je les ai trouvés… tellement authentiques.

-Alors attends, ça parle d'une gamine abandonnée par sa mère, c'est ça ?

-Oui.

-Et elle va souffrir toute sa vie de la relation avec elle, c'est ça aussi ?

-Euh… oui.

-M'enfin Déidamie ! Tu trouves que c'est le moment de lire des trucs aussi déprimants ?

-Pourquoi pas ? le roman n'est en rien misérabiliste et je vois Tomoko comme une véritable héroïne !

Je disais plus haut que le miroir des courtisanes parle de bien des choses, n'est-ce pas ? J'ajoute que c'est un roman de l'ambivalence. Oui, Tomoko est victime, de bien des façons que je ne vous divulgâcherai point. Cependant, elle n'est pas qu'une pôvre malheureuse, elle mène sa barque, cherche son propre chemin et va utiliser tous les moyens à sa disposition pour atteindre ses buts. Elle lutte sans répit, malgré ses doutes, ses angoisses, ses chagrins pour résoudre ses problèmes et devenir une femme indépendante.

Donc, tu as d'une part ces souffrances qui s'enchaînent, certes, mais d'autre part tu vois aussi ce personnage plein de force et de bravoure qui affronte les difficultés sans jamais renoncer. Et ce combat donne des résultats : c'est pourquoi je n'ai pas éprouvé de désespoir ni de déprime littéraires après avoir fermé le bouquin. Je trouve Tomoko admirable.

-Moi, je trouve son abnégation discutable…

-Possible, mais nous sommes au Japon et la « piété filiale » ne lui laisse guère le choix.

-Et puis cette fin… je la trouve inquiétante.

-Oui, j'avoue qu'elle n'augure rien de bon… mais la conclusion reste ouverte et je me plais à imaginer que Tomoko trouvera enfin ce qu'elle cherchait. »
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J'ai découvert Ariyoshi Sawako en 2004 avec ce Miroir des courtisanes. J'avais, comme beaucoup, dévoré Geisha d'Arthur Golden quelques temps auparavant et j'aspirais à retrouver l'esprit du quartier des saules et des fleurs. Avec un changement de décor puisque ce roman se passe à Tokyo et dans ses environs et non à Kyoto et son fameux quartier de Gion.

La lecture du Miroir des courtisanes m'a apporté bien plus que ce que j'espérais. J'y ai déjà trouvé une très belle et très évocatrice écriture où l'esprit japonais se fait plus sentir, forcément, que dans le roman américain, aussi nippophile Arthur Golden soit-il.
De plus, l'histoire tourne plus autour des relations de la jeune Tomoko, réservée et persévérante, avec Ikuyo, sa mère fantasque, égoïste et très souvent insupportable. La fille semble porter sur ses épaules trop jeunes, dès l'enfance, le poids des comportements extravagants de sa mère.

Ariyoshi Sawako est l'écrivain des femmes japonaises d'avant-guerre. Elle peint leurs portraits et leurs rapports avec finesse et sobriété, n'hésitant pourtant pas à révéler les réalités de la société nipponne d'alors. Tel le mari qui vend son épouse Ikuyo et la petite Tomoko, sa belle-fille, l'une pour être courtisane, l'autre pour devenir après formation geisha à Yoshiwara.

Le destin n'est pas tendre avec Tomoko et ce personnage m'a beaucoup émue par sa force intérieure et son courage. de geisha, elle s'imposera comme aubergiste de qualité, surmontant les épreuves et supportant patiemment la présence d'une mère tout sauf maternelle.

Le Miroir des courtisanes reste un de mes premiers souvenirs en matière de littérature japonaise et, à ce titre, occupe une place particulière que la qualité du texte et de l'histoire lui aurait de toute façon décernée.
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Koge
Traduction : Corinne Atlan

Bien plus que le milieu des geishas, c'est la relation mère-fille qui est au centre de ce"Miroir des Courtisanes."

Tout d'abord celle qu'entretient Tsuna avec sa fille, Ikuyo puis celle qui lie Ikuyo à sa fille aînée, Tomoko. Ni la grand-mère, ni la petite-fille ne parviendront jamais à saisir la nature réelle d'Ikuyo, qu'elles aiment et haïssent avec autant d'intensité l'une que l'autre mais qui ne semble éprouver envers elles qu'une parfaite indifférence.

Quand s'ouvre le roman, Ikuyo s'apprête à se remarier avec le fils du chef du village. le scandale couve car, lors des obsèques de son premier mari, le père de la petite Tomoko, elle avait affiché le grand deuil blanc traditionnel, ce qui revenait à proclamer que, en dépit de son jeune âge, jamais elle ne convolerait. Pour les villageois, elle se renie donc mais il est clair qu'elle s'en soucie fort peu.

Ikuyo ne s'intéresse qu'à deux choses : la préservation de sa beauté et les kimonos qui lui permettent de mettre celle-ci en valeur. Elle aime le luxe et le clinquant, prend très vite l'habitude de se faire des bains de peau au saké afin de conserver la fraîcheur de son teint et ne met des enfants au monde que pour mieux les abandonner.

En principe, Tomoko, qui admire sa mère et guette toujours le moindre geste affectif venant d'elle, aurait dû être élevée par sa grand-mère, Tsuna. Mais lorsque, sans en prévenir qui que ce soit, Ikuyo et son nouveau mari quittent le village pour Tôkyô, Tsuna ne résiste pas à la honte : elle tombe malade, perd un peu la tête et décède.

Tomoko se retrouve donc à la charge de son beau-père, Keisuke, homme bon mais faible, qui, pour complaire à Ikuyo, a accepté de prendre un appartement dans le quartier des plaisirs de Tôkyô. Tomoko étant une jolie enfant, on propose vite à sa mère d'en faire une apprentie geisha.

Tout aurait pu se terminer là entre la mère et la fille puisque, dès lors qu'elles intégraient une maison de geishas, les petites Japonaises n'avaient pratiquement plus de rapports avec leurs parents par le sang. Mais le destin va en décider autrement et, jusqu'à la mort accidentelle de sa mère, à la soixantaine, Tomoko ne parviendra jamais à vivre sa vie sans qu'elle n'y interfère d'une façon ou d'une autre, et toujours en mal.

Néanmoins, Tomoko veut s'illusionner. Elle guette, elle espère, elle attend, elle se dit que sa mère vaut bien mieux qu'elle ne veut laisser croire. Ariyoshi Sawako nous fait sentir avec un art consommé la profondeur du vide filial qui habite Tomoko non seulement durant son enfance mais aussi pendant sa vie d'adulte. Ce n'est pas une mère qui a été donnée à Tomoko : c'est une contrefaçon, une espèce de poupée extrêmement belle mais complètement creuse et peu intelligente (la ruse n'est pas intelligence) dont le narcissisme monstrueux l'incite à considérer tout être, y compris ses enfants, non en fonction de ce qu'ils sont mais en fonction de ce qu'ils peuvent lui rapporter.

Donc, un conseil : si vos relations avec votre mère sont chaleureuses et exemplaires, vous pouvez lire sans crainte "Le Miroir aux courtisanes." En revanche, il y a gros à parier que vous n'y verrez qu'un roman de plus, et peut-être moins intéressant qu'un autre, sur le monde des geishas et des courtisanes japonaises.

Si vous avez un problème avec votre mère et que ce problème ne s'est pas arrangé avec l'âge, vous pouvez aussi lire "Le Miroir aux Courtisanes" mais en gardant à l'esprit qu'on aurait aussi bien pu l'appeler : "Le Miroir des Enfants mal-aimés." La lecture que vous en ferez sera prenante, excessive, voire douloureuse mais vous n'en perdrez pas un seul mot, pas un seul sous-entendu, pas une seule émotion. ;o)
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Si je ne connaissais pas l'auteur et que les avis n'étaient pas si positifs, j'aurais probablement abandonné la lecture de ce roman, tant j'ai trouvé de longueurs (532 pages) et que la relation entre ces deux femmes mère et fille, m'a paru toxique, faite d'amour, de haine, de jalousie et de rancoeur. J'ai eu du mal à ressentir de l'empathie pour ces deux femmes dans un premier temps.
Mais comme dans ses autres romans, Sawako Ariyoshi distille son charme et je me suis surprise à continuer avec plaisir ma lecture.
Encore une fois, le sujet de la condition féminine au Japon dans la première moitié du XXème siècle, thème favori de l'auteur, est abordé avec beaucoup de réalisme.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le chignon à la chinoise des apprenties n'étaient transformé en chignon shimada à la japonaise qu'une fois la jeune vierge vendue à un client, ce qui dans le monde des geishas, s'appelait mizuage, la "montée des eaux", ou cérémonie du dépucelage.
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Elle avait entendu parler du remariage de sa mère, mais il était difficile à son esprit d’enfant de six ans d’imaginer les répercussions que cela pourrait avoir sur sa vie à elle. Ce qui la réjouissait le plus dans cette histoire de mariage, c’était que sa mère lui donnait généreusement des bouts d’étoffe bien plus jolis qu’auparavant, grâce auxquels elle avait enfin pu confectionner le luxueux ensemble de lit dont elle rêvait depuis longtemps pour sa poupée. Elle décida de coudre l’oreiller le lendemain, posa au bout de la couette le petit sachet rempli de haricots secs avec lequel elle jouait à la balle, et posa doucement la tête de la poupée dessus.
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Elle était un peu trop petite pour son âge, mais son profil bien découpé, ses yeux ronds et sa lèvre inférieure renflée déconcertaient dans son visage de petite fille : il y avait en elle quelque chose de sérieux qui n’appartenait pas à l’enfance. Celle grosse aiguille ne convenait pas pour coudre de la soie. Elle avait pris la précaution de l’huiler mais l’aiguille faisait de grands trous dans la soie qu’elle traversait avec un crissement, et le mince fil de soie rouge égaré dans ce large trou avançait péniblement.
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C’était sa coquetterie, ni plus ni moins, qui avait arrêté sur elle les yeux du fils du chef du village! Tsuna restait assise en silence, son regard haineux fixé sur le sous-kimono bigarré posé sur les genoux d'Ikuyo et que celle-ci était en train de coudre. Lors des premières noces de sa fille. Tsuna avait diligemment manié l’aiguille pour l’aider à confectionner son trousseau, mais cette fois, elle s’était promis de ne pas lever le petit doigt pour l’aider à coudre son kimono de cérémonie.
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Aucune autre femme ne quitterait ainsi sa maison pour se marier, en abandonnant sa fille, alors qu’elle pourrait rester y vivre sans se faire de souci. Ce n’est quand même pas l’amour qui l’a rendue folle ! Tsuna se plaignait sans cesse. Elle ne comprenait décidément pas sa fille, qui se mariait pour aller vivre dans la triste maison d’un veuf, au lieu de rester avec elle, d’autant plus qu’elle avait déjà une fois dans sa vie porté le kimono de mariage.
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