Am stram gram
117 chapitres de 3,5 pages en moyennes,400 pages en tout,
M.J. Arlidge qui travaille pour la télévision depuis 15 ans et qui a produit de nombreuses séries policières nous livre le story-board de sa prochaine production en tant que scénariste.
Ce livre n'étant pas écrit, il est donc forcément traduit en langage TF1. Autant dire qu'on court « ventre à terre » qu'on a les yeux « rivés » sur les choses et les gens, on se « fait la belle » en se « carapatant » et tout part « à vau l'eau ». Navrant.
Il n'y a pas de genre en anglais, mais la féminisation française de serial killer en serial killeuse me donne des boutons.
Car c'est de cela qu'il s'agit et c'est vraiment original. Habituée à traîner des cerfs morts dans les bois, aidée d'un simple harnais (!!!) la folle transporte ses victimes et les enferme dans un lieu clos avec un « flingue ». Au bout de quinze jours, affamé et détruit, celui qui tire le premier sur l'autre est libéré (mal en point évidemment).
Pour savoir qui c'est (et pire pourquoi ?), il faut tourner les pages car ce n'est pas cette sacrée Helen Grace, commandant de police déjantée, qui nous aide beaucoup. Blondasse en cuir fonçant sur sa moto, elle pourrit la vie de tout son entourage en se trompant de cible ou de sujet, en gardant toutes les infos pour elle, et s'excuse après en pleurnichant et en vomissant. (On « dégobille » beaucoup dans ce bouquin).
Autour d'elle, des personnages caricaturés et mièvres, une journaliste italiennes perverse, un « maitre » SM au grand coeur (bel oxymore), des victimes sans passé, sans présent, sans avenir. Et une ville fantôme Southampton où M.J. ne semble pas être resté très longtemps. du reste les gens parlent dans cette traduction vulgaire comme ils le feraient à Aulnay sous-bois ou à Moulin. Suspects ces polars anglais où il ne pleut pas.
Il y a du pseudo gore (façon Koh-Lanta) bien crade pour faire moderne. Il y a deux ou trois scènes de cul où Helen « prend les choses en main » où un jeune homo est « piégé, torturé et violé par une bande d'hommes dans un appartement en sous-sol »… N'importe quoi !
Pour finir M. Arlidge prétend qu'on peut se procurer le mot de passe d'une boîte mail en demandant gentiment au fournisseur, et qu'on peut faire carrière dans la police sous un faux nom.
Pour finir M. Arlidge prend ses lecteurs pour des imbéciles, mangeur de pizzas et bouffeurs d'images télé frelatées.
Helen Grace revient dans «
il court, il court, le furet » qui j'imagine sera suivi de « je te tiens, tu me tiens par la barbichette ».
Comme disait Sophie Daumier dans son sketch avec
Guy Bedos
« Berk, Berk, Berk, »