Ombre et mystère, tome 1 : Envoûtée

Lorsque Lucian l'embrassa, les mains enfouies dans ses cheveux, il tâcha de mettre tout ce qu'il ressentait pour elle dans son baiser. Julia avait raison. Lui aussi.
Il finirait par s'en remettre.
Tout irait bien.
Du moment qu'ils étaient ensemble.

- Mademoiselle Hughes ? s'enquit-il d'une voix douce.
Elle prit une grande inspiration, puis sembla prendre une décision. Lucian sentait son cœur battre bizarrement dans son torse. Alors, avec une lenteur presque douloureuse, elle posa sa main dans la sienne
Il sourit.

Le premier contact de ses lèvres sur les siennes ne fut ni timide, ni hésitant. Au contraire, la pression de sa bouche fit s'envoler la moindre inquiétude qu'elle aurait voulu formuler. Lucian lui mordilla la lèvre inférieure. Quand elle hoqueta de surprise, il en profita pour approfondir le baiser. Plus rien d'autre ne comptait que son goût et la sensation de son corps contre le sien.

- Il y a beaucoup de non-dits dans votre famille, pas vrai ?

J’aimais vivre par procuration à travers toi en t’imaginant sortir avec eux, puis faire des tas de choses cochonnes qui t’auraient fait marcher de travers le lendemain.

C’était le genre de douleur que l’alcool et les filles ne pouvaient pas atténuer.

« – TU ES… TU ES…
– INCROYABLEMENT SEXY ? CANON. RENVERSANT, SUGGÉRA-T-IL. EXTRÊMEMENT MALIN ? NON. ATTENDS. (IL LEVA UNE MAIN.) JE SAIS. JE SUIS IRRÉSISTIBLE ET IRREMPLAÇABLE.
ELLE RÉPRIMA UN SOURIRE.
– J’AURAIS PLUTÔT DIT INTENABLE ET MANIPULATEUR. »

- Tu peux te mettre en colère contre moi. Tu peux me demande de partir, mais je ne le ferai pas.
Son souffle se bloqua dans sa gorge.
Elle serra les poings.
- J'ai accepté le fait que tu sois... Je sais que tu as des problèmes. Ta famille tout entière est névrosée, mais je te veux comme tu es, même en pièces détachées. Je n'ai pas peur de la réalité. Je te soutiendrai.
Il se figea. Seigneur. Il n'était même pas certain qu'il respirait encore. Ses paroles avaient réussi à percer à travers le brouillard de colère et de douleur.
- Je t'aime, reprit-elle en le regardant droit dans les yeux. Je t'aime et je ne te laisserai pas tomber. Je ne baisserai pas les bras. Je vais me battre pour toi. Pour nous. Alors fais-toi une raison. Je suis à toi. Tu es à moi.

- Personne ne s'est jamais battu pour lui comme il se bat pour les autres.
Elle prit une grande inspiration.
- Alors, il faut que je vous pose la question. Allez-vous vous battre pour lui, Julia ?

- Oh, je ne suis pas seulement dingue, Mademoiselle Hughes. Je suis aussi brisé par la vie, mais je n’ai pas besoin qu’on me sauve. Je ne veux pas être sauvé. (Il l’enferma entre ses bras.) J’aime les morceaux et les éclats déformés qui me constituent. Ils me définissent. Ils sont la preuve que je suis bien réel. La vraie question, c’est si oui ou non, tu peux le supporter.