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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment t'écrire adieu est un des rares livres de la rentrée littéraire dont j'ai eu envie de découvrir la suite après en avoir lu un extrait. Il est question de l'après - l'après rupture amoureuse unilatérale. Il en est, des moyens pour rompre froidement et définitivement.
Ce que j'ai aimé de prime abord, c'est le style, travaillé au point d'en paraître totalement spontané. Puis, il est question de musique, véritablement. Trop de livres (je vous épargne les titres) ne parlent de chansons que pour dire à quel point elles sont méprisables. Rien de tel ici. Ce sont les chansons d'une vie qu'elle nous raconte, qu'elle connaît parfaitement, qu'elle analyse, pour montrer l'influence qu'elles ont eu sur sa vie, l'impact sur ses souvenirs.
Impudique ? Et pourquoi une femme devrait-elle être pudique, cachée ce qu'elle a envie de dire, de partager, de cette relation avec R qui fut toxique, ou de ces deux précédentes histoires d'amour importantes. Et son histoire ne peut qu'être comprise que dans une continuité - l'enfance, la construction de soi, sa famille, entre la Princesse des glaces (surnom de sa mère) et son père. Je n'ai garde d'oublier "Gros", le chien fidèle, dont le souvenir hante certaines pages, en opposition au "chat sauvage" qu'était R.
Musique, littérature, voyage, théâtre - Juliette est comédienne, chroniqueuse, mais aussi ancienne candidate à Science po. de cette personnalité multiforme ne pouvait naître qu'un roman foisonnant, bigarré, riche, à lire en écoutant la bande son. Parce que ce ne sont pas que de la musique, ce sont aussi des textes, ces paroles auxquelles certaines personnes ne font absolument pas attention - parce que ce ne sont que des chansons, et la boucle est bouclée.
Pas un coup de coeur, non, pas tout à fait, mais une lecture lumineuse, en dépit du sujet. Ecrire, c'est aussi avancer.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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J'aime beaucoup les chroniques radio de Juliette Arnaud entre autre pour leur style et leur ton. Ce même ton plein d'humour et de dérision qui sert souvent de préambule pour mieux souligner les qualités d'une oeuvre littéraire et que l'on retrouve nettement dans ce roman dans lequel l'auteure raconte (avec force parenthèses ce qui ajoute au charme de l'ensemble) l'Amour, le sien, les siens à travers sa propre histoire, ses sentiments et ses souvenirs. Douze chansons font la trame de ce livre mais elles sont en réalité plus nombreuses à habiter entre les pages de "Comment t'écrire adieu" en compagnie de films, répliques cultes et publicités au grand plaisir du lecteur. Un livre qui sous une apparence de légèreté se révèle vite sensible, doux et fort.
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« Comment t'écrire adieu » fait partie de ces bouquins empruntés sur un coup de tête et dévorés d'une traite. le sujet pourtant ne m'emballait pas (si les histoires d'amour ne sont pas ma tasse de rhum (le thé non plus !), celles de rupture le sont encore moins !), mais j'adore Juliette Arnaud. Avec sa plume franche et ciselée, elle pourrait me parler d'économie slovaque durant l'entre-deux-guerres que je boirais encore ses mots comme du nectar, alors va pour le chagrin d'amour.

Je ne sais pas si on peut vraiment classer ce texte dans la catégorie Roman, mais où le mettre alors ? Autobiographie ? Recueil de nouvelles ? Non, pour moi c'est un Inclassable qui mêle allègrement introspection, musique, anecdotes, romance et surtout magie des mots. En partant d'une histoire d'amour chaotique (mais somme toute banale), de flash-back en aparté on finit par aborder moult sujets, des plus triviaux (les cheveux rebelles !) aux plus lourds (la dépendance affective, le deuil...) le tout teinté d'un féminisme comme je les aime, fort sans être vindicatif, entêtant sans être saoulant. En parlant d'elle, Juliette parle de moi, des autres, de toutes les femmes de la création, et même des hommes en fait. Et en plus elle le fait bien.

Alors Juliette, j'ai tout simplement envie de te dire : Merci, bisous, merci :)
Lien : https://www.labiblidekoko.cl..
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Comme le fil d'une pensée qui lie, relie, délie, dévie, jaillit, foisonne, accélère et ralentit, en suspens puis repartie de plus belle. Plongés au coeur d'une pensée qui se déroule presque comme si on la vivait de l'intérieur, on n'en comprend pas tout, on ne peut pas tout saisir. : c'est le principe même d'une véritable subjectivité. Il faudrait relire et être très pointilleux pour tout entendre et comprendre dans sa résonance avec ce qui précède et ce qui suit.

Juliette Arnaud nous ouvre les portes d'une sensibilité proprement singulière et qui s'affirme dans ses paradoxes. Pas de bienséance de rigueur. Il s'agit bien davantage d'être fidèle à ce qui anime son être intérieur.

Elle écrit sans filtre, parfois abrupte, sans prévenir, elle tord la forme du roman et la plie à la forme de sa pensée : entre parenthèses multipliées et références musicales continuelles, elle s'affranchit de nombre de contraintes de l'écrit et de son support silencieux de prime abord. La poésie n'est pas silencieuse me direz-vous. Oui, mais elle chante la mélodie du langage. Ici, la musique est partout, et l'on doit ouvrir ses oreilles en même temps que ses yeux et son esprit lecteur qui n'a généralement pas nécessité d'oreille, ni absolue ni autre. Ici, l'ouïe est convoquée en permanence et l'exercice est ardu, mais les chansons font aussi cette histoire. Pas seulement les mots. Une forme d'intertextualité, pas inédite, mais rarement aussi présente.

En parlant des mots, tous ont leur place dans Comment t'écrire adieu, du plus soutenu au plus familier voire grossier. La vraie vie intérieure ne fait pas le tri entre toutes ces facettes de nous qui s'entremêlent et peut gueuler férocement que « la mémoire est une salope. » (p.135). En écrivant, nous clivons d'habitude bien gentiment les bons et les mauvais mots, par souci de cohérence et par souci du lecteur.

La narratrice n'a absolument pas l'intention de prendre soin du lecteur. Elle est exigeante. Si vous attendez que l'on vous berce, n'ouvrez pas même la première page. Vous aurez de toute façon d'emblée le mal de mer. Juju est complice et intime avec sa langue et ses mots, tout l'éventail qui s'offre à elle. Elle s'arme de cette langue sans concessions et imprévisible pour, si ce n'est malmener, du moins provoquer et narguer le lecteur qui s'approche.

Elle est drôle, elle qui est « devenue adulte. Mais pas de [s]on plein gré [...] » (p.72), elle force au lâcher prise sur sa propre pensée, force à la suivre dans les méandres de la sienne. Et l'on doit vraiment accepter de s'y enfoncer comme dans une forêt touffue pour lire ce roman.

Juju tourne l'humain en dérision, exprime avec humour et pudeur une épreuve de vie incontestablement douloureuse. L'humain est un animal parmi d'autres et la narratrice ne se prive pas d'user de comparaisons animales burlesques. de la mise en scène oui. de la théâtralité bien sûr. Mais jamais sans un deuxième degré qui remet les choses en perspective. Et puis, l'honnêteté est là et nous accroche. Des remarques sur de tous petits riens de tous les jours mais qui parlent, car ils sont au fond de notre tête sans sortir de notre bouche. Politesse. Peur du ridicule surtout. Mais le ridicule ne tue pas. Et l'honnêteté est bien plus puissante que lui.
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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