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EAN : 9782265046528
219 pages
Fleuve Editions (26/04/1993)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Dans ce roman, G.-J. Arnaud reprend une idée d'Hitchcock mais l'exploite différemment.
Lorsqu'il était prêtre, Corti a reçu la confession d'un assassin dont le crime est resté impuni. Ayant abandonné la prêtrise et s'étant marié, Corti découvre qu'il inquiète cet inconnu dont il n'a jamais vu le visage. II ne se souvient que de sa voix. L'autre le menace par téléphone. Corti essaye de le retrouver, de l'approcher pour lui prouver qu'il a enfoui à jamais le s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Allez, un petit détour romanesque au fil de l'eau, celle abondante du Fleuve Noir et de sa collection Special-Police (1947-1989). « La défroque », paru en 1973 (n°1044), est un des 2075 ouvrages de la série (excusez du peu ... !). G.J. Arnaud en est l'auteur (ne pas confondre avec son presque homonyme Georges Arnaud du cultissime « Salaire de la peur »).
L'écrivain qui nous occupe pour l'instant est, hélas, décédé il y a peu à l'âge de 91 ans. Cette chronique se veut hommage à l'écrivain et en satellite à la collection.
J'en suis venu à lire G.J. Arnaud grâce à sa Compagnie des Glaces qui m'avait bluffé par sa longévité inventive (98 tomes étalés sur 3 cycles). Je n'étais pas allé plus loin que sa production en FNAnticipation, ignorant tout ou presque de ce qu'il avait pu écrire dans d'autres « mauvais genres ».
G .J. Arnaud était littérateur populaire, de gare disait-on au regard de ce qui était rapidement consommable entre départ et arrivée sur les quais et dans les wagons de la SNCF. Arnaud était poule pondeuse en tant qu'auteur maison du Fleuve. Il ne s'est jamais satisfait d'un contrat qui le sécurisait et qui aurait pu le pousser à la facilité, il s'est toujours attaché à rendre honnête copie à chaque nouvelle parution. 400 romans environ à son actif (27 romans l'an dans sa plus prolifique année de production), pour la plupart d'espionnage ou policiers. Sacrée bibliographie quand même, ce à quoi s'ajoute celle sous pseudos (au pluriel et collectifs quelques fois).
« La défroque ». Hyères au début des 70's, son marché à la criée dans la vieille ville. C'est le plein été caniculaire de la Côte d'Azur.
Luigi et sa soeur Grazia, sont émigrés italiens de fraiche date, peu intégrés dans la communauté locale varoise. le couple vit chichement. L'homme loue à la criée sa force musculaire et son diable qu'il surcharge des fruits et légumes des autres. Ses clients sont les vendeurs des quatre saisons qui ont eu la malchance de garer trop loin leurs camionnettes.
Luigi fut l'auteur, à Digne, il y a quelques années, d'un crime resté impuni qu'il confia pour pénitence à un prêtre. le curé, dans son confessionnal, n'entendit que sa voix, ne vit pas son visage. le poids des aveux pèse sur les deux hommes, celui de l'imprudence de parole pour le premier, celui du secret à ne pas trahir pour l'autre.
Digne est loin, cela aurait été de l'histoire ancienne si ce n'est que … le prêtre apparait à la criée d'Hyères. L'homme frôle Luigi, s'excuse et lui sourit.
Corti et sa femme Fabienne vivent dans une communauté rurale hippie, ils cultivent des fruits et légumes dans le dur des cailloux, le manque d'eau, sous le soleil qui brûle tout et le regard indifférent, curieux, moqueur et inquiet du voisinage paysan. Corti recyclé dans un autre vie car quelques temps auparavant
… la suite appartient au récit
G.J. Arnaud nous offre un chassé-croisé violent entre deux êtres que le secret de la confession unit et que les conceptions de vie opposent. Deux clans en duel à mort, entre respect de la tradition et de la religion pour l'un quitte aux meurtres, espoir en une vie meilleure pour l'autre quitte à la naïveté et aux désillusions pour l'autre.
Le roman, d'honnête moyenne, se laisse lire et apprécier. Tout coule de source, le style est facile et limpide. On lit et on oublie vite en se disant qu'on a passé un bon moment. Contrat rempli, ce qui était promis à l'ouverture a été donné : le train entre en gare et le mot « fin » sous les yeux invite à passer à autre chose. L'intrigue et le suspense sont bien menés comme attendu. le tout souffre malheureusement d'une coloration typiquement française des polars de la fin des 60's début des 70's qui met trop facilement dos à dos, en stéréotypes et clichés peu argumentés, le mouvement hippie et le traditionalisme d'une société encore repliée sur son passé. le trait n'est pas assez marqué, les différences s'estompent et l'intérêt s'efface sous les yeux d'un lecteur du XXIème siècle. Dommage…
Chose étonnante, « La défroque » montre dans son caractère one-shot les mêmes mises en oeuvre d'auteur que dans l'immensité de la Compagnie des Glaces, G.J. Arnaud avance de la même manière dans ses tics d'écrivain sur le court et le très long terme. Je pense, que sur les deux terrains il avait chopé un rythme, une méthode d'écriture applicables dans les deux cas, celui qui était demandé à tous les auteurs-maison du FNA. Arnaud était dans le moule.
PS : S'il est une spécificité de la collection, qui lui vaut désormais d'être reconnue entre cent, c'est celle de son iconographie de premières de couverture si typiques. Longtemps les illustrations furent confiées à Michel Gourdon qui donna à la collection sa marque de fabrique, sa patte graphique, celle recherchée par les collectionneurs d'aujourd'hui. Son travail est titanesque : 3500 illustrations pour le Fleuve, jusqu'à parfois 20 couvertures par mois durant les 60's. le peintre ne lisait pas tout de ce qu'il illustrait (tu m'étonnes), se laissait très souvent guider par les auteurs qui lui décrivaient une scène d'importance de leur roman à paraitre et dont il s'inspirait. Il s'était fait spécificité de représenter la femme dans ce qu'attendait le lectorat Fleuve Noir de ces décennies-là, majoritairement masculin ; mais tout resta soft sous l'oeil de la censure éditoriale qui ne lui refusa, parait-il, qu'une couverture. Drôle d'époque où les enjeux en termes de tirages ouvraient tous les possibles.

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Luigi est un assassin, mais son crime qu'il a confessé à un prêtre est resté impuni.
Luigi, débardeur au marché de Hyères, reconnaît à la terrasse d'un café ce prête auquel il confessa il y a quelques années, son assassinat. Depuis le prêtre a abandonné les ordres et s'est marié. Celui-ci dirige désormais une communauté hippie. Il est défroqué et constitue donc une menace pour Luigi qui commence à paniquer. Luigi, dans l'affolement, s'apprête à commettre un deuxième crime... Cet ancien prêtre va devoir se défendre sans faillir à son code moral.
Une peinture des années 70 qui a sociologiquement vieilli, mais dans laquelle Georges Jean Arnaud réussi fort bien la description de deux milieux antithétique, d'un côté des prolétaires assommé par la misère, les travaux subalterne et le vin de table et de l'autre, les membres d'une communauté gauchiste. . Un très bon suspense dans l'atmosphère lourde et chaude du midi de la France.

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
’ailleurs Henri n’obéissait pas à ce genre d’appel. Il fallait hurler pour qu’il consente à quitter son comptoir pour la terrasse. Les tables extérieures étaient pour sa femme mais en ce moment elle faisait ses courses dans le quartier. — Vous voulez quelque chose, monsieur ? demanda Luigi aussi contracté qu’un comédien d’une générale. En fait cela donnait :
« Vo volé quek sose, messé ? »
Mais l’inconnu parut comprendre et même son sourcil droit se hissa d’un cran au-dessus de son œil : — Combien je vous dois ?
Pour qu’il le prenne pour le garçon, il fallait qu’il n’ait
attaché aucune attention à Luigi. Pourquoi ce sourire tout à l’heure dans ce cas ? Luigi retourna au bar :
— Il veut payer.
— J’y vais.
Henri revint avec un billet de cent francs. Payer ses consommations avec un tel billet intrigua Luigi. On avait toujours de la monnaie pour le bistrot. Ce type-là ne paraissait pas le savoir. Il se comportait comme quelqu’un qui n’a pas l’habitude. Comme pour ses vêtements. Luigi
contempla le fond de son verre.
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Avec l’été qui approchait, les touristes devenaient plus
nombreux et il aimait cette ambiance. — Bientôt fini, Luigi ? Il hocha la tête, leva la main avec ses deux doigts en V pour indiquer simplement le nombre de voyages restant à faire. — Fissa, Luigi, fissa, il faut que je file ! Il empila les cagettes de courgettes et quelques-unes de haricots verts, repartit vers l’Estafette. L’homme à la chemise blanche discutait toujours avec le commerçant. Ce dernier avait une curieuse boutique un peu plus loin. Il vendait des cordes, des ficelles, des tapis en raphia et en chanvre, des hamacs, des sacs en jute et toutes sortes d’objets fabriqués en matière végétale. Luigi allait parfois fouiller dans sa poubelle pour y récupérer des bouts de ficelle encore bons qu’il ramenait à la maison. Lorsqu’il passa près de l’homme, ce dernier portait son verre à sa bouche. Il regardait dans la direction de Luigi. L’Italien reconnaissait ces yeux-là.
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Chez le conseiller municipal elle avait affaire à des enfants mal élevés qui lui lançaient des mots grossiers et se moquaient d’elle. Mais tout glissait sur elle. Luigi était certain que l’homme en chemise blanche n’aimait
pas tellement les histoires cochonnes. Ou plutôt qu’il ne pouvait pas les aimer et sans qu’il puisse s’expliquer cette opinion toute personnelle. Il vida le contenu de son diable en toute hâte pour aller chercher les dernières cagettes. Le marchand de ficelle se levait, serrait la main de l’inconnu. Lui, restait assis à cette terrasse, et Luigi était choqué de le voir s’attarder là. — Quand tu auras fini tu iras boire ton verre, lui lança l’épicier qui sortait d’un bar proche de la criée. Sorgho s’en serait bien passé. Il aurait voulu pénétrer chez Henri, là où se tenait l’inconnu, pour l’approcher.
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L’homme reposa son verre et lui sourit. Ce fut une chose inquiétante pour lui. D’habitude on ne faisait pas attention à lui. On le bousculait même un peu gentiment, on se moquait de lui. On ne l’invitait jamais à boire un verre. On lui disait simplement : « Tu as ton verre servi chez un tel ou un tel… » Et lorsqu’il arrivait dans le café, il y avait son verre de pastis, de bière ou sa tasse de café au bout du comptoir. Les autres avaient bu ensemble à trois ou quatre en riant et en se faisant des blagues. Lui, il buvait seul et, en rentrant dans le bar, croisait celui qui l’avait invité et qui ne le remarquait même pas. Il ne parlait pas très bien le français et il fallait beaucoup de patience pour le comprendre. Ces gens-là étaient tous très pressés et n’avaient pas tellement de temps à lui consacrer.
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Il ne voyait pas très bien son visage. Il ne pouvait quand même pas passer sur le trottoir avec son diable, et les voitures en stationnement le gênaient beaucoup. Rien que des utilitaires trop hautes pour qu’il poursuive son
examen sans interruption. Il devait profiter de petites lucarnes, entre les moteurs et les arrières, pour regarder l’homme. Et, parfois, les portes se trouvaient ouvertes pour le chargement. Enfin il eut terminé et il alla déposer son diable dans un coin d’une remise, passa dans le
bar pour vider son verre de rosé que le patron avait placé contre le mur, tout au bout du comptoir. Il n’avait même pas besoin de demander si c’était bien le sien. Jamais il ne s’était trompé. Il le but d’un coup et ressortit pour se diriger chez Henri. Son cœur battait plus vite.
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Vidéo de Georges-Jean Arnaud
Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour la 26ème chronique, le 12 décembre 2018, Patrick présente Georges J. Arnaud. Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com/ Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com/ La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62/
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