Il s'agit dans ce passionnant livre-enquête, de la face sombre de Carlos Ghosn, l'ex-grand patron de Renault et du constructeur japonais Nissan. Les investigations très approfondie menées par les deux journalistes
Régis Arnaud et
Yann Rousseau montrent que le grand patron a détourné à son profit des millions de dollars des comptes du constructeur japonais. En plus des dépenses somptuaires qu'il faisait supporter au Japonais, comme cet avion Gulfstream acheté en 2016 pour 66, 5 millions de dollars par une filiale de Nissan. Considéré comme le plus puisant et le plus luxueux jet d'affaires au monde, l'appareil était prioritairement réservé au "cost killer". Celui-ci l'avait même utilisé en novembre 2018 pour une visite d'usine à Maubeuge avec
Emmanuel Macron, rapportent les journalistes.
Par ses grandes réussites industrielles - il a sauvé Nissan -, et son faste,
Carlos Ghosn voulait-il faire oublier un passé familial pesant, source d'incessantes rumeurs au Liban ? : la condamnation de son père Georges en 1961, comme complice du meurtre d'un prêtre. Celui-ci jouait le rôle de passeur dans un trafic international de devises et de diamants. Il devait de l'argent à Georges Ghosn. Ou bien Carlos a-t-il été la victime de cette malheureuse hérédité ?
Toujours est-il que son arrestation par la justice japonaise repose sur les délits financiers que nie
Carlos Ghosn. Innocence présumée de Carlos, qui a motivé sa rocambolesque évasion vers le Liban, fin 2019.
La justice japonaise n'a pour le moment réussi à rattraper que de petits - mais talentueux - poissons, Michael et
Peter Taylor. Ce sont les deux Américains qui ont réalisé l'essentiel de l'évasion de Ghosn. Ils ont été extradés des Etats-Unis vers le Japon en mars 2021. Un mandat d'arrêt japonais pèse aussi sur Maya, l'une des filles de l'ancien grand patron. Elle était au Japon le jour de l'évasion, expliquent les auteurs du "Fugitif".