AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : SIE295497_194
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.55/5   11 notes
Résumé :

Depuis quarante-huit heures, André Plessis est prisonnier dans les flancs du cargo d'Amérique du Sud où il s'est embarqué clandestinement pour revenir en France. Une caisse de six cents kilos bloque l'unique sortie de la cale. Rien à manger, de l'eau à boire, du tabac pour prendre son mal en patience : il appellera plus tard, après Panama.

L'essentiel, c'est de n'être débarqué qu'en France où se trouve Elizabeth. Pourquoi l'a-t-il quittée ? Q... >Voir plus
Que lire après Le voyage du mauvais larronVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Commencer une carrière littéraire avec du premier coup un chef-d'oeuvre, comme Georges Arnaud en 1950 à 33 ans, avec "Le salaire de la peur" pose, je présume, des problèmes à l'écrivain, qui est supposé de faire néanmoins mieux avec un nouvel ouvrage et au lecteur, qui craint d'être déçu par ce nouvel ouvrage.
Lorsque 4 ans après avoir lu ce best-seller, je me suis procuré "Les aveux les plus doux" de lui, je n'étais pas trop rassuré et craignais en effet une déception. J'ai eu tort, car le livre est bien conçu et fait. Mais cette réaction de ma part est à la fois typique et injuste d'un simple lecteur envers un esprit créateur.

Il est incontestable que le roman de Georges Arnaud était exceptionnellement captivant et le splendide film réalisé par Henri-Georges Clouzot de 1953 avec un Yves Montand dans une de ses meilleures apparitions à l'écran, n'a que contribué à rendre "Le salaire de la peur" totalement inoubliable. Un des rares films à avoir gagné la Palme d'or à Cannes et l'Ours d'or à Berlin, la même année.

Dans "Le voyage du mauvais larron", qui aurait pu avoir au lieu de "voyage" aussi bien "vagabondage" dans son titre, nous retrouvons des éléments qui nous sont familiers du "Le salaire", comme la plaine au pétrole, les routes sans fin à bord d'un camion, l'Amérique latine, la désolation etc.

Le héros de l'histoire, André Plessis, qui a horreur du travail régulier, estimant que "le travail fait à lui seul plus de victimes que guerres, pestes, véroles et clergés réunis..." décide, un 2 mai de partir pour 2 ans. Il s'embarque pour l'Amérique du Sud, mais sans nous offrir un itinéraire précis et se limite à mentionner des noms de sites de passage : Portsmouth en Angleterre, Pointe-à-Pitre à la Guadeloupe, Bogotá en Colombie, Caracas au Venezuela...
Ce qu'André aime, c'est le mouvement. le mouvement pour le mouvement, un peu comme l'art pour l'art. Ou s'agit-il, en somme d'une fuite ?

Il y a un élément autobiographique, puisque l'auteur est effectivement parti pour l'Amérique latine, le 2 mai 1947, après avoir fait 19 mois de prison à Périgueux (1941-1943) pour une sombre histoire de triple meurtre, dont son père et une tante ont été victimes, et après avoir dilapidé la fortune de la famille. Par ailleurs, Georges Arnaud, qui a été un élève brillant, avait envisagé de se présenter au concours d'entrée du Conseil d'État, mais a écarté cette option parce qu'il ne tenait pas à prêter serment à Pétain.

Le récit commence et se termine par un André Plessis comme passager clandestin, caché dans une cale d'un cargo, qu'il espère va lui ramener vers la douce France. Or, le "Relámpago" ou éclair est un vieux croiseur, horriblement lent, utilisé pour le cabotage local dans le Pacifique sud ! En 18 jours ils n'ont même pas dépassé Panama. Dix minutes y durent deux jours, ce qui permet à notre héros d'arriver à la conclusion que "l'argument le plus solide contre la profession d'aventurier, c'est la longueur des temps morts". (page 252).

Et c'est cependant une vie d'aventurier qu'il a menée tout ce temps depuis son arrivée au nouveau monde. Comme chauffeur de taxi de nuit à Caracas et chauffeur de camion avec remorque sur la route de Maracaibo, il a rencontré la fine fleur des habitants de ce coin du globe : trafiquants, réfugiés, policiers véreux, gonzesses de bordel etc. Il a fait un bout de taule à Caracas, mais les prisons là-bas sont comme des paradis comparés à celles en France. Tout entre librement et tout s'y achète : livres, aliments, vêtements, putains. Pour 100 bolivars on passe 24 heures en ville, seul et pour le double... on est libre ! En tout cas, notre André y passe du temps à traduire des textes officiels d'Espagnol en Français et la variante d'Espagnol parlé par les Français d'Amérique latine.

La langue et parfois le style assez confus m'ont un peu déplu et j'ai l'impression que l'auteur a voulu terminer son roman à la hâte, un an après "Le salaire de la peur" en 1951. Les trouvailles et les descriptions de son Amérique du Sud de ce grand voyageur qu'il a été, compensent, à mon avis, les négligences stylistiques.

Dans un tout autre genre, en collaboration avec le réalisateur et scénariste Roger Kahane, Georges Arnaud a écrit, en 1978, "L'affaire Peiper" une biographie du lieutenant-colonel nazi, Joachim Peiper (1915-1976), responsable entre autres du massacre de Malmedy, dans les Ardennes belges, le 17 décembre 1944. Et dans un registre encore tout différent une préface au "Le Meurtre de Roger Ackroyd" un des best-sellers d'Agatha Christie.
Commenter  J’apprécie          500
Cinquante années après la lecture du célébrissime Salaire de la peur, Horusfonck achevait ce matin le voyage du mauvais larron.

C'est l'aventure, de galères en rencontres avec case prison, routes en camion qui frôlent les précipices, planques, révolutions, personnages singuliers et tous les autres ingrédients épicés d'un séjour en Amérique du sud... Avec ce mal du pays qui tient le narrateur et le pousse dans un retour à fond de cale, en parfait passager clandestin d'un cargo vadrouilleur... L'Aventure.
Bien plus que dans le salaire de la peur, Georges Arnaud se révèle, se raconte et se la raconte aussi comme mauvais larron.
Alors, si ce Voyage du Mauvais larron percute mois que le Salaire de la peur, il gagne en poésie et en évocation... Il raconte l'histoire d'un mirage dont on risque bien de rester prisonnier si l'on ne parvient pas à prendre son ticket de retour.
Une bonne littérature, si vous pouvez m'en croire!

Commenter  J’apprécie          504
Tout auréolé de la gloire consécutive au Salaire de la Peur, Georges Arnaud va livrer un récit largement tiré de son vécu en Amérique Latine, de 1947 à 1950. Ce sont approximativement les dates qui figurent en dernière page du roman. Et le roman se termine comme la vie de Georges Arnaud aurait pu se terminer s'il n'avait pas été trouvé et hébergé par le capitaine du bateau sur lequel il s'était embarqué comme clandestin.

Si on lit la bio de Georges Arnaud, on a une vie palpitante. C'est un personnage fascinant. Il refusera l'héritage familial, assez cossu, et le dilapidera. Il militera avec Vergès pour la défense des indépendantistes algériens. Avant cela, il va faire de nombreux métiers. Trafiquant. Chauffeur de taxi. Contrebandier. Camionneur. Barman. Souvent en marge de la loi. Il côtoie des nazis en cavale. Bourlingue pas mal. L'errance, c'est ce qu'il raconte dans le Voyage du mauvais larron. Mais sa bio est plus fascinante que le roman qu'il écrit sur lui. Comme s'il n'arrivait pas à rendre toute la substance de ses errements en Amérique Latine.

Ce roman montre André Plessis, a.k.a. Georges Arnaud, désireux de rentrer en France vers la femme qu'il aime (unilatéralement, visiblement). Seulement, il est bloqué dans la cale et se met à revivre ses aventures dans une sorte de flou dû au manque d'eau et de nourriture. Quelques fulgurances argotiques m'ont fait sourire. On retrouve alors une sorte de gouaille de bourlingueur, très plaisante mais trop fugace. Entre le Venezuela et la Colombie, Georges Arnaud nous conte sa vie à la dure, mais justement cette dureté n'est que rarement ressentie.

Au final, peu d'empathie se dégage du récit. Et même si c'est autobiographique, j'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser au devenir du personnage principal dont -finalement- le destin ne me faisait ni chaud ni froid.
Commenter  J’apprécie          91
A Paris, juste après guerre, le jeune André Plessis quitte Elisabeth, la femme qu'il aime, en lui promettant d'être de retour dans deux ans, le temps pour lui d'aller bourlinguer en Amérique du Sud. Après une traversée en bateau, il exercera tous les métiers, chercheur d'or dans le Mato Grossa, chauffeur de taxi à Caracas puis chauffeur routier plus ou moins trafiquant sur l'altiplano. Il traînera ses guêtres aux quatre coins du continent, de Valparaiso à Guayaquil en passant par Maracaïbo et mille autres lieues. Mais le retour comme passager clandestin sur le vieux croiseur Relampago sera moins reluisant...
« Le voyage du mauvais larron » n'est pas vraiment un récit de voyages (quoi qu'il semble évident que le pauvre André Plessis ne soit qu'un avatar sans doute mythifié d'Arnaud lui-même), ni une histoire de mauvais garçon, ni un roman noir ou policier, mais un peu de tout cela à la fois. L'auteur nous inflige de longues et parfois ennuyeuses descriptions des paysages grandioses qu'il traverse à bord de son camion. Par petites touches, il nous fait partager ses impressions, un peu au fil de la plume, passant du coq à l'âne, sans suivre une intrigue précise et revenant sans arrêt au huis clos de la condition du passager clandestin. Se voulant être une sorte de Cendras français, Georges Arnaud en profite également pour nous présenter une galerie de portraits d'aventuriers, de filles de joie et de mauvais garçons qui laissent un peu indifférents tellement ils semblent convenus. le résultat donne une lecture laborieuse et sans grand plaisir. le lecteur a l'impression d'un texte, d'un style (parfois Arnaud se laisse aller à des envolées céliniennes aussi peu convaincantes que les « exploits » racontés) et d'un genre qui ont tous très mal vieilli. Les lecteurs d'aujourd'hui étant sans doute moins naïfs que ceux d'hier...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          90
Engoncé en fond de cale, un passager clandestin se souvient de son passé immédiat. Ses rencontres, ses aventures marquées du sceau de l'exil volontaire sont relatées semble-t-il sous emprise d'alcool ou autres inhibiteurs. Bien souvent, il s'agit de phrases rédigées en espagnol mal traduit. L'éditeur a -t-il seulement lu le texte ?
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
" Me reste acquise...une certitude paisible, solide, que le travail fait à lui seul plus de victimes que guerres, pestes, vérolés et clergés réunis..."

(page 26).
Commenter  J’apprécie          150
On aurait facilement de l'indulgence pour les humbles, pour les grandes personnes. Et cette indulgence est une lâcheté, cette humilité est à vomir debout. Autrement dit, il ne faut pas faire de concessions. Mort aux vaches.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Georges Arnaud (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georges Arnaud
Paysage sonore : Akosh S. - Texte : Georges Arnaud
L'écrivain Georges Arnaud est connu du grand public à travers son roman à succès paru en 1950 et adapté au cinéma le salaire de la peur. Neuf ans plus tôt, il fait la une des journaux. Un triple meurtre familial, pour lequel il sera incarcéré en 1941 avant d'être innocenté. Georges Arnaud sera enfermé dix-neuf mois en maison d'arrêt, d'où il ne cessera jamais de clamer son innocence. Une captivité qui entaillera profondément l'âme impétueuse de l'auteur. Douze ans plus tard, il fera rejaillir dans Schtilibem 41 cette morsure pathogène. Un hurlement de révolte en argot, la langue des irréguliers, des irréductibles dont font partie le rappeur Vîrus et le multi-instrumentiste Akosh S., architecte du paysage sonore à cette lecture inédite.
À lire – Georges Arnaud, Schtilibem 41, Finitude, 2008. À écouter – Vîrus, « Les Soliloques du pauvre », Rayon du fond, 2017 – Akosh S., « Nakama Terek / Nakama Spaces », 2020 – Vîrus & Akosh S. « Schtilibem » (teasers), Rayon du Fond, 2020


Technique : Lumière : Patrick Clitus Son : William Lopez Vidéo : Camille Gateau & Bertille Chevallier
+ Lire la suite
autres livres classés : panamaVoir plus


Lecteurs (32) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
599 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..