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EAN : 9782930223711
Esperluète éditions (01/03/2006)
3.5/5   6 notes
Résumé :
LES CHOSES QUE L'ON NE DIT PAS
Par DANIEL ARNAUT Résumé)

Un homme, ancien ouvrier, est atteint d'une maladie incurable. Ses dernières paroles, d'une folie et d'une lucidité saisissantes, trouvent un écho dans le monologue du narrateur, son fils, qui les recueille et les prolonge. Hommage au père, à ce qu'il a été, à ce qu'il n'a pas pu être.
Avec pudeur, Daniel Arnaut nous convie à un voyage à travers «les mots que l'on ne dit pas». Loin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
fils
je suis mal
je suis bien mal
en partant tu iras dire aux tiens
tout ce que j'ai sur le coeur
et qu'as-tu donc sur le coeur papa
un gros paquet de boue fils
un gros paquet de boue

On dirait de la poésie, n'est-ce pas? Image poignante d'un père à l'agonie, que le fils adulte observe avec amour.
C'est de la poésie, mais c'est aussi un récit de vie réel, le récit que Daniel Arnaut a entamé pour son père. Récit des choses qu'il peut enfin dire, souvenirs de son père ouvrier, dépressif, droit, honnête, plein du sens de l'honneur. Récit qui atteint le coeur, directement. Récit coup de poing mais récit tendre.
Une langue perlée, qui par moments s'apparente aux haïkus.
J'adore ! J'adore cet auteur belge méconnu, et qui mérite d'être célébré.

Et quand les dernières lignes de ce long poème se sont éteintes, j'ai abordé d'autres souvenirs traitant de « commander et mentir ». Ecriture plus traditionnelle mais tout aussi empreinte de franchise et même, quelquefois, d'humour. Regard d'un fils sur son père, mi-complaisant mi-sévère. Oui, ce père avait un caractère difficile et n'a jamais supporté participer aux fameux « séminaires » organisés par l'entreprise, où jeux de rôles et interprétations de taches d'encre n'étaient que foutaises pour cet homme tout entier dédié à son travail.

Les 2 récits ont été écrits à plusieurs années d'intervalle, mais ils se complètent, se déclinent et s'inspirent.

J'ai découvert une étoile, j'ai découvert l'amour d'un fils pour son père. Sincère, solide, universel.

au bout de la chambre
silencieuse
mon père
le dos voûté
ployé tel un arc d'enfant
son pauvre corps usé
recroquevillé
vidé
de sa substance

Merci à Babelio et aux éditions Esperluète, dans la collection Espace Nord, qui m'ont offert un cadeau de vie que je ne suis pas prête d'oublier !
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Ce livre se divise en trois parties : "Les choses que l'on ne dit pas", "Commander et mentir" suivi d'un postface de Laurent Demoulin.

La première est un récit. "Les choses que l'on ne dit pas" c'est l'histoire d'un homme qui nous raconte les derniers instants de la vie de son père, atteint de cancer et délirant à l'hôpital. Vient ensuite la disparition du paternel et le deuil.
Ce récit a une disposition particulière, poétique en verset.

La seconde partie "Commander et mentir", est un récit consacré aux dernières années de vie du père, avant sa retraite, lors de son ascension angoissante au sein de l'usine ou il travaille depuis des années. Moment difficile pour ce personnage anxieux, qui va d'ailleurs plonger dans la dépression.
Ce texte est composé aussi de "vers" mais ce de façon moins flagrante, et sans aucune majuscule, mais avec beaucoup de virgules.

Enfin la dernière, le postface, est une étude littéraire de Laurent Demoulin, poète et critique belge, dispensant notamment des cours à l'université de Liège.

C'est un livre très bien écrit, avec beaucoup de pudeur. Vous pouvez le lire dans l'ordre que je viens de vous énoncer ou dans l'ordre chronologique de la vie du père.
Cependant, et ce n'est qu'un avis personnel, je n'ai pas accroché à l'histoire. Je préfère les intrigues, entrer plus en profondeur dans la description des personnages afin de mieux les connaître.
Mais je me répète, Daniel Arnaut a une très belle écriture poétique, riche de figures de style.
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Tout d'abord merci à Babelio et à Espace Nord de m'avoir fait découvrir cet auteur via ce livre.
N'étant pas vraiment sensible à la poésie, cet aspect du récit sera manquant dans ma critique.
J'ai passé un bon moment à lire Les choses que l'on ne dit pas ainsi que Commander et mentir. C'est un très bel hommage rendu au père que ce soit par rapport à sa disparition ou à sa vie de chef de famille.
Comme il a été écrit dans un précédent commentaire, c'est juste et très touchant. Il y a une certaine retenue que l'on pourrait qualifier de masculine et qui n'existe pas vraiment lorsque c'est une femme qui est aux commandes (ex. Sa majesté maman d'Anne Ragde).
Une postface est présente à la fin du livre, j'ai eu l'impression de lire une dissertation comme l'on peut en trouver au lycée, c a d introduction, X parties et conclusion. Je ne dirai pas qu'elle est inutile car il y a des éléments intéressants malgré tout mais néanmoins était-ce vraiment nécessaire ?
Pour conclure, certains aspects des textes m'ont certainement échappés. Cependant j'ai été ravie de découvrir la plume de cet auteur grâce à la masse critique, sans laquelle je ne l'aurais probablement jamais lu.
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Juste, poétique et touchant.
Après cette lecture, le temps suspend son envol.
On se sent petit. Infiniment petit.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
(..) parce qu'il n'y a rien
tout simplement parce qu'il n'y a
rien
nulle part
ni ici ni ailleurs
ni aujourd'hui ni jamais
rien absolument rien
ni lien
ni lieu
ni dieu
ni rédemption d'aucune sorte
rien d'autre que cette certitude
cent fois repoussée
et qui toujours revient
se coucher au pied du lit
comme un vieux chien indésirable
qu'aucun geste aucun ordre
et même aucun coup
n'arrivent plus à chasser
personne jusqu'ici
ne s'étant risqué à démentir
(réponse jamais donnée
à une question jamais posée)
l'intolérable évidence
de la mort qui vient
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sa tête un terrain vague
d'où les idées s'en échappent en désordre
comme des animaux hors d'un enclos mal fermé
piétinant furieusement sur leur passage
toute apparence de raison
(et le pire de tout
*fils j'ai l'impression de devenir bête*
c'est qu'il s'en rend compte)
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(...) me regarde et dit
fils nous sommes foudroyés

invective son ombre
trébuche sur son ombre
fait refluer son ombre
jusqu'au fond de la prison
où se tiennent les ombres assemblées

comme si je pouvais
comme si quelqu'un
avait jamais pu
nous sommes foudroyés
parler à la foudre
comme si l'on pouvait
s'arranger avec la foudre
demander des comptes à la foudre
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(...) je dis c'est comme le soleil
oui approuve-t-il c'est comme le soleil
et toi tu es l'oiseau de la lune
quand tu pars c'est comme si la lune partait
comme si elle s'en allait de la terre
ta langue plongée dans l'encre
pour appeler les oiseaux
et ne plus jamais revenir
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(...) il me dit j'ai peur
que tu ne reviennes pas
mais si je reviendrai
pourquoi penses-tu que je pourrais ne pas revenir
tu reviendras oui tu reviendras
quand tout le monde aura disparu

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