Achim von Arnim a souvent dérouté ses contemporains et en France, si
Théophile Gautier rassembla et traduisit quelques-unes de ses nouvelles sous le titre de «
contes bizarres », recueil repris au siècle suivant par
André Breton, il resta assez méconnu. Son style s'apparente au grotesque, à une satire qui confine à l'absurde. Il se joue constamment des codes et des apparences, en brisant les repères d'une narration qui devient frénétique, comme s'il obéissait à une sorte d'automatisme, et où se reflètent les désordres d'une époque, celle de la Révolution et des guerres Napoléoniennes qui avaient embrasé l'Europe. Il pouvait être tantôt léger, tantôt tragique, et subversif. Ses personnages sont le plus souvent des anti-Héros, des personnages incertains, étranges, fantastiques, de simples caricatures parfois. Si on peut juger certaines de ses oeuvres confuses – ce qui tient aussi à une grande audace quant à leur forme – un charme opère, une sorte de narcotique.