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EAN : 9782253036470
380 pages
Le Livre de Poche (01/05/1997)
3.21/5   28 notes
Résumé :
L'ami de la famille est un personnage redoutable. Nadine, sa filleule, s'est souvent, dans son adolescence, cruellement moqué de ce militaire marginal., exclu de l'armée pour indiscipline. Mais Nadine a grandi, elle a perdu de vue « l'oncle jean », elle a épousé un chimiste, Daniel. Le couple, peu enclin aux confidences, ne parle pas beaucoup du passé. Ils vivent le présent, souvent avec la mère de Daniel et toujours accompagnés du chat de la maison.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
CHALLENGE ABC 2013/2014 (17/26)

Ce roman de politique-fiction est avant tout l'occasion pour son auteur de faire une étude psychologique intéressante de l'humain face à une situation donnée.

Imaginez , retour dans les années 80, le Président Mitterrand est enlevé. Une dictature est mise en place. Entre courage et faiblesse, collaboration et résistance, la question se pose à chaque Français et notamment à Nadine. L'ancien militaire qui a pris le pouvoir est un ami de la famille ; la jeune femme s'est souvent moqué de lui lors de son adolescence, jouant avec ses sentiments. Humilié à cette époque, investi d'un nouveau pouvoir, il retente sa chance auprès d'elle. Doit-elle céder pour satisfaire son besoin puéril d'être aimée et admirée ? Doit-elle avant tout protéger son mari Daniel, célèbre chimiste qui a mis au point une formule capable d'ôter tout instinct de révolte de l'âme humaine et qui représente pour ce régime totalitaire une valeur inestimable ? Leur couple déjà fragilisé par leur passé va être soumis à dure épreuve. Christine Arnothy en profite pour souligner l'importance de l'héritage familial, des relations parents-enfants dans la construction ou la destruction d' un individu.

Ce livre est aussi une peinture sans complaisance des Français avec leurs qualités et leurs défauts (amusante mais peut-être un peu trop cliché) vus à travers les yeux des immigrés et en particulier ceux d'un professeur d'Histoire Hongrois (de passage à Paris depuis 30 ans comme il le dit lui-même) et philosophe à ses heures perdues.

Construit plus sur la base de dialogues que sur l'action, ce qui, à mon goût, a entraîné certaines longueurs, ce roman possède quand même une intrigue originale. Et si le passé se répétait, quelle serait la réaction de chacun d'entre nous ? 14/20
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Je ne suis pas fan de dystopie mais l'histoire que me promettait la 4ème de couverture m'a encouragée à me lancer.

Le président François Mitterrand himself a été emprisonné. le pouvoir a été arraché par Jean Froment, un militaire, ex-colonel, devenu général. S'installe alors une véritable dictature en France, où les Français sont obligés d'être souriants, polis, positifs, travailleurs, à l'heure, … Tout ça pour encourager la productivité de la France.

Le problème est que les personnes qui adhéraient auparavant aux idées socialistes deviennent des potentiels résistants, ce que la nouvelle dictature cherche absolument à faire taire.

Les menaces de prison, voire de peine de mort, défont toute tentative de rébellion et une ambiance de paranoïa s'installe. Les syndicats et les partis politiques sont interdits. Les journalistes qui exerçaient sous Mitterrand sont internés dans des camps. La liberté de la presse appartient au passé, sauf les pro-Froment. Cela déteint sur les français qui n'osent pas s'exprimer en public, ils parlent en chuchotant, le terme « merde » cher à Cambronne (j'aurais appris quelque chose), sont à proscrire. le Français doit impérativement être poli et ne pas se plaindre.

Alors, en tant que lectrice, et en rédigeant cette critique, ce roman doit être considéré comme humoristique. J'ai beaucoup de mal à le considérer comme ça, parce que le style de l'autrice est particulièrement lourd, et que l'adhésion à son histoire est compliquée. La présentation des personnages ne me semble pas approfondie et est largement survolée, si bien que j'ai eu beaucoup de mal à avoir de l'empathie pour eux.

Néanmoins, j'ai trouvé cette lecture plaisante : cette histoire a des ressemblances apocalyptiques et ça m'a plu.

On notera l'apparition de certaines personnalités qui apparaissent au fil du roman : Drucker, Mourousi, Bouvard,... Des personnalités qui redonnent espoir quand ils peuvent enfin s'exprimer à nouveau.

Mention spéciale à la citation suivante : « le général avait interdit aux Français de manger debout. ». Pour les complotistes de la période confinement et déconfinement de notre époque pourront dire que c'était écrit. En tout cas, ça m'a fait rire.

Enfin, il est cocasse de rappeler que ce roman a été édité en 1984, comme un pied de nez à Orwell.
Lien : https://letempsdelalecture.w..
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La famille du titre est celle des Dubois, des bourgeois conservateurs dont le père est militaire de carrière. Quant à l'ami, il s'agit de Jean Froment de Beaulieu, colonel exclu de l'armée des années auparavant pour indiscipline. le récit commence lorsque François Mitterrand, alors Président de la République, est fait prisonnier dans une librairie parisienne qu'il fréquente plus ou moins incognito. Il est déclaré prisonnier et Jean Froment de Beaulieu annonce le soir à la télévision qu'il a pris le pouvoir. La France est désormais une dictature.

C'est le début du récit mais l'histoire a commencé bien avant, notamment lorsque deux jeunes beaux militaires courtisaient la même jeune fille qui a choisi le parti qu'elle trouvait le plus prometteur. Celui qui a été rejeté est alors devenu l'ami de la famille. On apprend à la lecture du roman que l'enfant du couple, Nadine, a longtemps été proche de celui qu'elle appelait « oncle Jean » mais qu'il est devenu la cible principale de ses cruelles moqueries lorsque, devenue adolescente, elle s'est rebellée. Elle a épousé Daniel, un chimiste très en vue et membre du Parti Socialiste. La situation étant désormais ce qu'elle est, Daniel va se retrouver persécuté et Nadine confrontée à un homme qui était si proche d'elle lorsqu'elle était enfant.

Ce roman est une fiction politique assez intéressante mais dont le style m'a semblé un peu vieilli. J'ai aimé me retrouver dans l'ambiance des années 80, avec l'évocation d'Yves Mourousi ou des dessins de Jacques Faizant dans Le Figaro. Les relations au sein du couple, de la famille et même avec les voisins ont visiblement bien changé depuis. A la lecture de ce roman, elles m'ont semblé bien plus formelles qu'aujourd'hui. L'autrice nous raconte également comment un pays bascule dans la dictature et certains de ses citoyens s'en accommoderont. La résistance qui s'organise est peu évoquée car finalement ce n'est pas le sujet que l'autrice a voulu traiter.

Un plaisir de lecture en demi-teinte donc que je ne conseillerais que pour une forme de nostalgie des années 80.
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Il y a longtemps que j'ai lu ce livre et j'ai envie de le relire mais je me rappelle que l'histoire m'avait fait un peu peur car c'est une situation qui pourrait arriver . Espérons que non!!!
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Je n'ai pas vraiment accroché a cette oeuvre d'Arnothy tout simplement parce que j'ai du mal avec l'écriture d'Arnothy j'aime ce qu'elle dit mais j'ai du mal à m'y faire
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Ce pays convient aux malheureux professionnels, aux artistes, aux poètes et aux amoureux de l'absurde, je parle de l'absurde à l'état pur. Cette merveille de générosité qu'est la France - je parle de celle d'avant Froment - est plus capricieuse que n'importe quelle femme. Vous balancez sans cesse entre l'insupportable et le sublime. Le sublime français intervient une fois sur dix, une fois sur vingt, mais alors il est à la mesure de l'insupportable. Immense. Je préfère traverser des difficultés dans l'espoir de rencontrer le sublime que patauger dans une médiocrité constante.
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"Maman s'est assoupie. Elle est fatiguée. Qu'est ce qu'on lui a fait subir !
- La mienne arrive bientôt, dit Nadine. Ma mère, elle, rien ne l'affole. mais elle va venir. Peut-être juste par politesse.
- Mais non, ta mère ne peut que t'aimer."
Elle haussa les épaules. Je ne savais pas si nous n'évoquions pas nos mères pour nous rassurer, l'un par rapport à l'autre. Nous avions chacun une mère. Bonne, généreuse, envahissante, trop aride, mais : mère. Nous n'étions pas orphelins. Donc, nous n'avions pas un besoin impérieux l'un de l'autre. Ces mères, ces curieuses divinités, nous aidaient et nous subjuguaient.
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Et je pensais au cortège de ceux qui nous avaient précédés. Mon père naturel disparu, paniqué, dégouté pour toujours de la paternité, et de ce qu'on appelle une femme de tête. Mon grand père juif et ma grand-mère, petite alsacienne, qui ne s'était jamais habituée à tant de voluptueuse mélancolie et de gaieté baignée de larmes et de rires. Rire. Rire. Le rire de l'Europe centrale. La robuste Mme Dubois qui avait permis à ma femme d'être solide comme un roc et son père dont la tendresse fluide lui avait transmis une perpétuelle insatisfaction et un désir inassouvi de bonheur. Le tendre et la robuste avaient fabriqué une frustrée romantique. Une petite femme tenace à qui il fallait expliquer sans cesse pourquoi on l'aimait et comment.
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L'arrivée au pouvoir du général Froment de Beaulieu avait changé l'existence des chiens qui devaient avoir un comportement conforme aux nouvelles lois. Mais obligez donc un chien à se retenir... Chaque animal devait avoir un permis de circulation, les propriétaires des clandestins étant aussitôt accusés de sabotage. Des rafles s'abattaient sur les villes et les chiens sans papiers d'identité étaient déportés vers une destination inconnue.
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En respectant scrupuleusement la vitesse limitée à quarante kilomètres à l'heure dans les villes, en m'arretant déjà à un feu orange, je contemplais d'autres conducteurs, aussi paisibles que moi. Depuis l'avènement du général, lors d'un accrochage, les conducteurs devaient s'embrasser sur les joues. Trois fois.
"Votre plus grande punition va être l'amour obligatoire de vos proches." Les accidents étaient devenus rarissimes.
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