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EAN : 9782706705960
96 pages
Salvator (21/01/2009)
3.5/5   1 notes
Résumé :
La vie est-elle sacrée ?
Dans le cadre d'une « dispute », tenue en public à Rouen, deux spécialistes s'affrontent de manière argumentée sur le sens à donner à la vie.
Les deux protagonistes montrent la complémentarité de leurs compétences en même temps que l'irréductibilité de leurs points de vue, dépassant les malentendus induits par la querelle entre science et foi. Loin de chercher à se convaincre, ils exposent leur pensée, ancrée dans leur savoir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Compte rendu d'un dialogue sous forme de “controverse” entre Jean-Didier VINCENT, humaniste en sciences neurobiologiques et Jacques ARNOULD théologien et “Frère” dans l'ordre des Dominicains.
À peine quatre-vingt pages, mais quelle intensité, quelle “profondeur de champ” dans l'investigation du sujet donné !
Pour ce qui nous concerne “il n'y a pas photos” à l'arrivée … !
Le théologien dans les pages 34 et 48, nous confirme que sa tradition « chrétienne Constantinienne » a été le lieu d'une “véritable entreprise de désacralisation” de la Nature. Le “sacré” étant l'espace du “fanum” (mis à part, séparé, investi d'une “pureté inatteignable”), scindé de l'espace qui l'entoure, dans un lieu, le “temple” dont les “clés” sont détenues par les clergés et ses prêtres bien évidemment !
“Quid” de ce “Dieu” qui “aimerait la vie” tout en en étant séparé, avant la néolithisation des sociétés humaines ?
Ce concept nous est parvenu dans l'élaboration de la civilisation de « l'Âge du Bronze » (+/- 3 000 ans a.v. J.-C.) ; c'est la culture dite « d'El Argar » où l'on voit se développer une structure de castes régnant par la violence spécifiquement armée, sur et contre une population en vue d'un développement économique, et qui se termine plutôt mal … Vint ultérieurement l'apparition des « tueries organisées » appelées “guerres”* et leurs développements dans l'économie des sociétés … chacune avec leur clergé ayant leur propre interprétation de ce qu'il fallait entendre par “Dieu” ou “Divinité” etc ...
À notre humble avis si il y a un avenir à la “destinée humaine”, ce n'est pas par là que nous allons la trouver … !

* (par exemple : chez les « Samee » [Finlande] dans la tradition des « noaidi » au masculin et « noaidekalcko » au féminin, le terme de “guerre” n'existe pas ; ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas parfois de la violence sporadique, mais c'est tout autre chose !)
Lien : http://www.versautrechose.fr/
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
LA VIE EST-ELLE SACRÉE ?
Je crois que la vie est sacrée tant que la vie est amour, et tant que la vie est au service de l'homme, et non pas l'inverse. Je m'interroge, et j'interroge les théologiens, depuis quelques années, depuis que je m'intéresse à la compassion. Je crois qu'un article du Credo en fait état, mais mes recherches en théologie ne m'ont pas apporté d'éclaircissements. J'avais découvert cette notion chez Bernanos, c'est celle de la communion des saints. Eh bien, je crois que la vie est sacrée tant qu'elle conduit à cette communion des saints. Et qu'est-ce pour moi que la communion des saints ? C'est le partage de la jouissance et de la souffrance entre tous les humains. Ce qui fait la nature particulière de l'homme, ce qui fait que sa vie est sacrée, c'est qu'il est capable de communier dans l'autre avec l'ensemble des hommes et que, dès lors, toute vie est une vie d'homme. Car je ferais une différence entre la vie animale, qui elle continuera toujours jusqu'au dernier cataclysme, et la vie de l'humain, qui est entre nos mains, et qui repose justement sur cette communion des saints, dans le sens le plus laïc que l'on puisse donner à cette expression, ...
p. 73
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« La vie est-elle sacrée ?  », Jean-Didier VINCENT & Jacques Arnould, éd. Salvator © 2009
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Jacques Arnould
N'oublions pas que la tradition chrétienne a, au contraire, été le lieu d'une véritable entreprise de désacralisation de la nature. La tradition biblique, hébraïque puis chrétienne, s'est attachée à dépouiller la nature, la vie, de tout caractère sacré. Il n'était plus question de pratiquer tous les rites, toutes les procédures imaginées par les humains pour approcher, manipuler, maîtriser, user de la nature, sous prétexte de son caractère divin. Aux divinités de type panthéiste ou animiste, les juifs, les chrétiens, les musulmans enfin opposent un Dieu qui crée en séparant et en se séparant de la nature, tout en étant un Dieu qui aime la vie, un Dieu qui ressuscite. C'est Dieu qui, seul, peut dire : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. »

Jean-Didier VINCENT
Je suis bien d'accord pour ne pas sacraliser le vivant en soi, car la lutte pour la vie c'est le massacre permanent, c'est la proie et le prédateur, et ce n'est pas une caractéristique de la vie animale. Vous savez que le premier poisson, le premier vertébré est caractérisé par une grande mâchoire, une grande bouche, tous les organes sensoriels vers l'avant, un petit organe qui s'appelle la crête neurale qui va donner naissance au système sympathique, c'est le système qui permet au cerveau de connaître l'état du corps, et les systèmes qui vont accompagner la douceur du plaisir, de la récompense.
Tout ça c'est un produit de l'évolution.
p. 48 – 49
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... je suis pour une sacralisation de l'humain s'il doit y avoir du sacré quelque part. Le terme de sacré, vous l'avez bien défini, tout à l'heure, en termes de transgression, de continuité, d'interdit, etc., ce que l'on va trouver dans beaucoup de sociétés autres que la nôtre, les tabous, les choses comme ça, mais qui témoignent des préoccupations de l'humain qui est spécifiquement par rapport à l'autre, et cela a quelque chose de sacré, même si on retourne ce sacré, et si ce que j'appelle l'amour, si ce que j'appelle la compassion se retourne toujours en “contre-passions”, c'est-à-dire en haine et en volonté de détruire l'autre.
L'autre est toujours au cœur de cet animal particulier qui souffre et qui jouit, dont le système nerveux est organisé en processus opposant c'est-à-dire que chaque fois qu'il y a des stimuli qui renforcent, en même temps il y en a d'autres qui tirent en sens inverse, ce qui fait que la souffrance est toujours au cœur de la joie et réciproquement, sans être manichéen, mais ce qui fait que l'autre que l'on va reconnaître ce sera toujours sur des instances affectives.
Nous sommes des produits de notre affect surdimensionné et non pas de notre raison. L'émotion l'emporte chez l'humain par rapport à la raison.
p. 50
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LE DÉBAT
Mais vous avez bien pris garde de ne pas me présenter comme athée car, malheureusement pour moi, (ou heureusement — je ne sais pas si nous serons ou non sauvés, c'est une autre affaire), j'avoue que « athée » c'est assez confortable, et comme matérialiste se poser la question du divin en permanence, c'est une situation intenable.
Mais je suis quelqu'un dans une situation intenable parce que je suis le produit d'une éducation que je compare, quelquefois, à l'empreinte chez les oiseaux. J'ai un confrère que j'ai un peu choqué, un cardinal, qui vantait la solidité de sa foi. Je lui ai dit : « Vous n'avez pas à vous en vanter, vous êtes comme les canards de Lorenz, vous êtes né en suivant la foi et elle est marquée dans vos neurones, vous avez une empreinte qui est ineffaçable parce que vous êtes programmé avec la foi ; c'est très rare qu'elle disparaisse totalement. »
Un athée qui a été élevé dans la foi et la foi torturée, difficile chemin dans la foi, qui la perd dans sa pratique, la retrouve toujours, là où elle est, c'est-à-dire quelque part, je ne parlerais même pas de l'inconscient, quelque part dans un manque, dans le fait de ne pas pouvoir avoir recours à cette foi dans la vie civile, etc.
p. 44
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INTERVENTION DE JEAN-DIDIER VINCENT
Ainsi, la vie c'est le résultat d'une évolution, de la sélection naturelle. Je crois que personne aujourd'hui, à part quelques créationnistes intégristes qui ont eu une vérité révélée, mais qui se révèle à coup de massue sur l'intelligence, ne pense que la théorie de l'évolution — qui est relativement confirmée bien qu'il s'agisse toujours d'une théorie — puisse être mise en doute, en tout cas ce n'est qu'un combat d'arrière-garde.
S'il y a du sacré, il faut donc que ce sacré aille aussi avec un processus naturel. Non pas selon la nature entendue dans le sens où elle est sacralisée habituellement. J'entends par naturel un processus qui va se dérouler sur la terre. Un processus biochimique essentiellement qui fait appel aux forces qui sont au sein de l'univers. En matière de vie, il s'agit de ce que l'on appelle « les forces faibles » : les forces électrostatiques, les forces d'attraction chimiques faibles, où des ions qui manquent, des charges « plus » et des charges « moins » vont se combiner.
p. 19
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Videos de Jacques Arnould (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Arnould
Ingénieur agronome, docteur en histoire des sciences et docteur en théologie, Jacques Arnould s'intéresse aux relations entre sciences, cultures et religions, avec un intérêt particulier pour deux thèmes : celui du vivant et de son évolution et celui de l'espace et de sa conquête. Il a consacré plusieurs ouvrages et articles d'histoire ou de théologie au domaine du vivant. Suite à la poussée de fièvre créationniste en France, à partir de janvier 2007, il a été sollicité par différents milieux, scientifiques, pédagogiques ou religieux, pour informer les publics de l'existence des courants créationnistes, de leur histoire, des questions qu'ils posent à nos sociétés. L'année 2009, consacrée à Darwin, a montré comment les idées de ce savant et de ses successeurs continuent à interroger nos contemporains et les invitent à des interrogations plus philosophiques. Il est également expert éthique au Centre national d'études spatiales (CNES), un poste encore un peu unique dans le monde de l'astronautique. Pourtant, cela rejoint une vraie attente de la part du public, mais aussi des acteurs et des dirigeants, leurs motivations ne pouvant en effet plus être les mêmes qu'il y a quarante ou cinquante ans.
Conférence : Construisons-nous notre propre cachot ? 30 juin 2022, 16h - 16h45 — Amphi 34A
Paul Virilio était maître-verrier, mais il ne s'est pas contenté d'habiller de lumière le vide creusé dans nos édifices de pierre et de verre. Sa pensée, aussi élégante qu'une voûte gothique, aussi audacieuse qu'un voile de béton, a scruté, critiqué, analysé nos constructions techniques, sociales et politiques jusque dans leurs recoins les plus cachés, leurs fondations les plus fragiles, leurs zones les plus dangereuses. Il a rappelé la finitude de notre monde, ce cachot dont parlait Blaise Pascal ; il a dénoncé les dérives de la technologie, les excès de la vitesse ; il a annoncé les accidents, les catastrophes à venir. Il a aussi échafaudé des plans pour habiter le vide, pour construire le futur. Il avait pour devise : « Rien derrière, tout devant. »
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