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Critique de bdelhausse


Ce volume est le tome Théâtre XIV, publié par Christian Bourgois en 1982 et reprenant deux pièces de l'auteur de la même année. En l'occurrence, "L'extravagante réussite de Jésus-Christ, Karl Marx et William Shakespeare", et "Lève-toi et rêve".

Les deux pièces sont extrêmement différentes.

La première met en scène un dictateur sud américain fumant des bâtons de chaise et vêtu d'un simple uniforme militaire kaki. On pense à Castro. Arrabal lui taille un costume de première bourre. Inculte, borné, limité intellectuellement... on a une caricature, une bouffonnerie, une pantalonnade. le dictateur possède un sosie qui va être mis à contribution pour prononcer un discours creux et faussement révolutionnaire. Pendant ce temps, ses proches collaborateurs fomentent une contre-révolution, avec la CIA, mais celle-ci est tuyautée par des communistes également. En même temps, les révolutionnaires découvrent les plaisirs de la chair et se travestissent gaiement. C'est sans queue ni tête, on a même droit à un extra-terrestre qui se révèle être un échappé de l'asile... Arrabal déploie sa haine des dictateurs. On y cite un paquet de tyrans, dont Franco évidemment. Même mort, le caudillo continue d'exercer un pouvoir de répulsion sur Arrabal. le message principal pourrait être de démystifier les dictatures, de montrer les perversions et les déviances des régimes totalitaires. Arrabal dénoue patiemment le mojo des dictatures qui fonctionnent sur l'air du 'faites ce que je dis, mais pas ce que je fais".

La seconde pièce met en scène une communauté qui ressemble étrangement à Jesus et ses apôtres. Sauf que Jesus s'appelle Jonas. On a l'impression d'avoir des Zadistes avant l'heure, qui squatte un territoire interdit. Entouré par les forces de l'ordre qui vont donner l'assaut. Désoeuvrés, marginaux, rejetés de la société, les membres de ce groupe, de cette secte n'ont plus que leurs rêves comme capital. C'est intense et poétique, mais ce n'est pas trop l'Arrabal que j'apprécie.

Même si la première pièce est très "cliché", assez facile dans ses rouages, elle m'a davantage plu. Cela reste un théâtre assez vieilli, pour ce que je peux en juger.
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