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Critique de Alcapone


Emblématique figure de la Rome décadente, Héliogabale d'Émèse (l'actuelle ville de Homs en Syrie) est sans conteste pour Antonin Artaud, un personnage digne d'intérêt. L'espèce de fièvre avec laquelle l'auteur remonte les siècles pour composer ce documenté et poétique essai, est sans doute le signe de l'engouement obsessionel d'Artaud pour l'Empereur. Pourquoi cette fascination pour Héliogabale ? Qui était donc celui qu'Artaud dénomme sous le titre d'"anarchiste couronné" ? A quoi renvoie ce mystérieux surnom ? Qu'est-ce qui au delà de la réputation sulfureuse de l'Empereur a déclenché la passion d'Artaud ? Qu'est-ce encore qui chez Héliogabale a inspiré et nourri les questionnements de l'initiateur du "Théâtre de la cruauté"? Selon J.M.G. le Clezio, l'Héliogabale d'Artaud est le livre "le plus construit et le plus documenté des écrits d'Artaud et aussi le plus imaginaire". Quoiqu'il en soit, ce texte n'en demeure pas moins un texte hybride et sybillin où se mêlent lyrisme, mysticisme et métaphysique...

Prêtre paien adorateur du Soleil et roi anarchiste, Héliogabale fascine Artaud par son règne tyrannique tissé de débauches et perversions sexuelles. Né dans le stupre, élevé au rang d'empereur par les femmes de sa famille et disparu dans le plus parfait anonymat, le controversé Héliogabale est partagé entre la culture gréco-romaine et la barbarie. Sa pédérastie religieuse n'a pas d'autre origine qu'une lutte obstinée et abstraite entre le Masculin et le Féminin." (p.67). Son anarchiste tyrannie ne souffre aucune entorse. Il "se conforme à la loi divine, à laquelle il a été initié, et il faut reconnaître qu'à part quelques excès ça et là, quelques plaisanteries sans importance, Héliogabale n'a jamais abandonné le point de vue mystique d'un dieu incarné, mais qui se conforme au rite millénaire de dieu." (p.107). Voilà grossièrement décrites les principales idées de ce texte. La pensée d'Artaud manque de limpidité et tend parfois aux digressions mais son travail documenté (cf. les appendices et les mutilples notes en fin d'ouvrage) mérite le détour. le regret que j'ai, est de ne pas avoir su en apprécier toute la teneur. J'ai de loin préféré van Gogh le suicidé de la société à Héliogabale ou l'anarchiste couronné.
Lien : http://embuscades.blogspot.f..
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