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« Je souffre, y explique Artaud (dans une de ses lettres), d'une effroyable maladie de l'esprit. Ma pensée m'abandonne à tous les degrés (…). Je suis à la poursuite constante de mon être intellectuel. ». C'est cette expérience fondamentale qui déterminera sa volonté de créer « le théâtre et son double ». Cette oeuvre traite de la synthèse de tous les désirs et de toutes les cruautés. Mais il s'agit moins de cruauté physique que de cruauté métaphysique, de l'écrasement de l'homme sous son destin, et des forces cruelles auxquelles le créateur du monde est lui-même soumis. Le créateur de théâtre l'est aussi, et c'est pourquoi, (disposant de tous les moyens, car il est en même temps metteur en scène), il fera souffrir et les acteurs et les spectateurs. « La curation cruelle » est à ce prix ! Artaud veut débarrasser le théâtre du texte pour faire intervenir à côté « du langage visuel » des signes, et à côté « du langage auditif » des sons. L'idée essentielle dans ce traité est, nous dit Artaud, de ne pas s'attarder artistiquement sur des formes, car c'est « être comme des suppliciés que l'on brûle et qui font des signes sur leurs bûchers ». + Lire la suite |