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Critique de keria31


La Divine comédie, une oeuvre majeure du Moyen-âge.
En tant qu'ex-étudiante en lettres, elle n'était même pas au programme alors que ce récit est certainement une mine d'or pour nous éclairer sur la vision et les mentalités des gens de cette époque.

Tout d'abord L'Enfer. Récit composé de 33 chapitres qui nous propose de suivre Dante et Virgile dans leur parcours à travers les 9 cercles dont chacun d'eux correspond à la fois à un profil de damnés et aux sanctions qui leur sont appliquées. Deux observations selon moi s'imposent :
- la première, c'est que les gens au Moyen-Age n'hésitaient pas à châtier durement les pêcheurs avec des tortures vraiment cruelles ou dures. Quelle différence quand même avec notre époque si cool et si laxiste qui a banni le mot péché de son vocabulaire et n'applique presque pas de sanction à l'encontre des bourreaux ! Tellement que le nombre de victimes dans l'ombre s'accumule surtout chez les animaux.
- la seconde, c'est que Dante situe l'Enfer sur Terre avec la chute de Lucifer dans cette dimension. C'est vrai qu'au vu de nos conditions de vie sociales, des rapports que nous entretenons entre nous, des règles que nous élaborons et que nous observons, des regards si dépréciatifs (toujours prompts à critiquer ou condamner) que nous nous portons, je suis plutôt d'accord : L'Enfer est sur Terre.
J'ajouterais que le Malebolge, 8è cercle infernal où sont précipités les trompeurs, comprend à lui seul 10 autres niveaux, les fosses. Dante ayant compris sans doute que c'est l'erreur, l'illusion , le faux, l'escroquerie qui pèsent plus lourdement parmi les hommes et qui provoquent le plus de maux. Or, je considère que ce constat est toujours autant d'actualité car s'il y a eu des progrès indéniables dans la connaissance en médecine surtout, le faux est encore dominant dans notre société et soutient des pratiques dégradantes et impactantes.

Ensuite, le Purgatoire. A dire vrai, même si les sanctions sont moins dures, les âmes que rencontrent Dante et Virgile sont quand même durement éprouvées. du coup, j'ai eu un peu de mal à faire la différence avec l'Enfer. Mais je pense avoir compris : ces âmes ont davantage conscience de leurs fautes et s'en affligent elles-mêmes. Elles acceptent aussi de poursuivre l'effort de l'ascension pour gravir la montagne, étant dans la recherche d'un redressement moral, la quête d'une élévation de soi, la croyance en l'existence du divin et sa recherche.

Enfin, le Paradis. C'est le lieu où se trouvent les âmes des bienheureux et celui des élus que Dante voit réunis dans un vaste gradin. C'est le lieu où il y a aussi les anges qui célèbrent Dieu, gravitent autour de lui et reflètent une part de sa lumière. Un jeu de reflet en écho qui chez Dante est symbolisé par le soleil entouré d'étoiles dans une sorte de ballet cosmique. Il y a là aussi Béatrice, figure de la femme aimée, qui montre au poète ses images et lui révèle des vérités en étant devenue son nouveau guide après Virgile. On notera au passage les commentaires sur l'histoire de Rome avec un bref rappel sur la vie des césars ou encore ceux sur l'Italie contemporaine de Dante qui était déchirée par une lutte intestine entre Guelfes et Gibelin. En s'inspirant de la Bible, du thème de l'Eden, Dante replace ces rencontres dans le cadre d'un grand jardin où la nature, la forêt et l'eau occupent une place importante. Quand on sait qu'aujourd'hui, les forêts sont massacrées par les abattages avides ou les incendies, que les sources d'eau se tarissent, les nappes phréatiques sont polluées, les pluies se font plus rares quand ailleurs, ce sont les inondations qui frappent...C'est sûr on est encore plus loin selon moi du Paradis que les contemporains de Dante, à des années lumières qui pourraient être intergalactiques car les distances semblent s'être creusées avec le temps : l'on est passé de la Terre au ciel à celui de la Terre à l'univers quand même.
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