Les romans d'Upfield s'intéressent surtout à ceux qui travaillent de leurs mains dans des conditions difficiles dans une nature hostile voire haineuse.
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Chausse trappe" se passe autour du phare de Split Point et, entre deux coups de vents, un cadavre nu et inconnu est découvert dans un placard au sommet de l'édifice.
La région est habitée par des pionniers maintenant âgés qui n'aiment pas trop les étrangers et la difficulté du policier appelé Bony est de se faire passer comme touriste pour mieux appréhender le contexte du crime.
Dès les années 1930 jusqu'au début des années 60, le pari osé d'Upfield est de placer un métis au premier plan de ses romans policiers. En effet, le commissaire
Bonaparte a des origines aborigènes par sa mère et il donne des ordres à des Blancs. Cela peut sembler inconvenant de le souligner mais cela n'allait pas de soi à l'époque. Les droits des Aborigènes en Australie n'étaient pas au niveau du citoyen lambda.
Avec cette audace, Upfield a ainsi ouvert le champ immense du roman ethnologique, transposable sur tous les continents.
Ce roman, comme les autres, a de la bienveillance, cette fausse lenteur du récit avec des conversations autour d'une bière, des escapades sur les sentiers dangereux empruntés par les bûcherons qui ne servent pas forcément l'intrigue.
Mais des scènes fortes réveillent le lecteur qui, par un effet boomerang à moins que cela ne soit le brandy, se retrouve dans un cercueil pour un essayage.
Ils ont de drôles de pratiques en Nouvelle-Galles du Sud.