John Watson commence la nouvelle en disant que cette affaire est unique dans les annales des aventures de
Sherlock Holmes (il le dit souvent, il me semble) et que par discrétion pour les victimes, il ne la situera pas dans la chronologie.
C'est l'hiver, il fait très froid, et de retour d'une promenade,
Sherlock Holmes découvre une carte de visite portant le nom d'un agent d'affaires, Charles-Auguste Milverton. L'homme n'est pas un inconnu et Holmes le compare à un serpent. Maître chanteur sévissant dans la haute société et génie dans son domaine, ses victimes n'ont jamais pu, jusqu'à présent, porter plainte contre lui et le faire condamner.
Lady Eva Blackwell, l'une de ses dernières proies, est une jeune débutante qui va se marier au comte de Dovercourt, mais avant ses fiançailles, elle s'était amourachée d'un jeune homme et lui avait adressé des mots enflammés. Pour sept mille livres, elle peut acheter le silence de Milverton qui détient la correspondance embarrassante.
Mandaté pour régler la transaction, Holmes reçoit le maître chanteur et échoue dans les négociations. Cynique, il se doutait bien qu'il allait à l'échec avec ce genre de personnage et c'est avec une joie toute fiévreuse qu'il se travestit en plombier pour charmer la femme de chambre de Milverton afin de lui soutirer des informations sur son employeur.
Pourquoi Watson n'est guère surpris lorsque peu de temps après, son ami lui demande de l'accompagner une nuit, outillé d'une pince-monseigneur, d'un diamant pour vitre, d'un trousseaux de clés, d'un masque, d'une paire de chaussures silencieuses et d'une lanterne sourde ?
Sur les lieux du cambriolage, le bureau de Milverton, Watson et Holmes sont sur le point de réussir leur coup, quand Milverton rentre pour recevoir une dame voilée. Juste le temps de se cacher derrière des rideaux, les deux comparses ne tardent pas à être témoins d'un crime ; l'exécution de Milverton par la mystérieuse inconnue.
Vengeance ? Certainement… et cette résolution peu orthodoxe semble satisfaire pleinement le célèbre détective qui devra expliquer à l'inspecteur Lestrade, venu le lendemain pour l'entretenir de cette nouvelle enquête, seulement quelques fils de la trame de ce dénouement. On ne peut quand même pas tout dire !
Cette aventure écrite dans
le retour de Sherlock Holmes, est à lire rien que pour l'aura mystérieuse de la meurtrière et pour la scène du cambriolage qui suscite bien des sourires.
Holmes travesti en plombier pour pouvoir pénétrer la maison du criminel me rappelle une scène écrite par
Agatha Christie avec Hercule Poirot (je ne sais plus quel livre !).
Comme pour d'autres histoires relatées précédemment, il est intéressant de voir que l'auteur attribue à son enquête une justice plus que partielle.
Un plaisir de lecture à recommander !