Pauvre Arthur ! Lassé par sa créature, il décide de s'en débarrasser, d'un coup de plume dira-t-on.
Dans "Le dernier problème",
Conan Doyle boucle -croit-il- les aventures de ce
Sherlock Holmes derrière lequel il ne peut exister réellement en tant qu'auteur. Les amateurs de déduction brillantes passeront leur chemin, l'intrigue ici ne s'étend guère au-delà d'une course poursuite.
Dans cette courte nouvelle, il introduit le méchant ultime, le diabolique Professeur Moriarty, le lance à la poursuite d'Holmes, son jumeau en intelligence et les fait disparaître tous les deux, dans une lutte qu'on devine homérique, en Suisse, près du village de Meiringen, aux terribles chutes du Reichenbach.
Et voilà, le tour est joué. Fini Holmes, bienvenu Doyle l'écrivain.
Hélas pour ce dernier, sa création comme le sparadrap d'Haddock, refuse de le lâcher et après l'échec de ses romans historiques, il lui il faudra ressusciter le plus célèbre des détectives ("
Le Chien des Baskerville"), avant de bricoler piteusement une explication à son retour ("
La Maison vide" avec la bagarre au baritsu !).