Si les idées du livre sont intéressantes (surtout pour l'époque de sa publication -éphémère- en 1907), le livre souffre trop de sa faiblesse d'écriture et de longueurs dans les affres d'une introspection qui tourne en rond et ne présente qu'une issue : l'anarchie ou la mort (et qu'une issue pour le lecteur, sauter les nombreuses longueurs où Youri et les autres s'interrogent sans fin sur le sens de la vie).
Que la réédition ait attendu 1994 et la traduction en français 2013 me semble assez significatif de ces limites : c'est un roman qui se lit et qui présente un intérêt dans son contexte historique, non seulement sur la liberté sexuelle - notamment des femmes - mais aussi sur le tournant pressenti de la révolution.
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Il se jeta aussitôt sur son lit et se mit à penser à cette manie qu'ont les hommes de vouloir transformer le monde en monastère, en caserne, avec une unique règle pour tous, clairement fondée sur l'anéantissement de toute personnalité et la soumission totale au pouvoir tout-puissant de mystérieux gérontes.
Vous, les idiots, vous êtes nombreux, à faire de ce monde une prison, où la vie est impossible, sans soleil, sans joie !