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Critique de Lazaro


Que dire de ce livre, ça fait déjà trois mois que je l'ai lu, et toujours un vif souvenir suspendu au bout de la langue, un arrière-goût nostalgique, fabuleux et frustrant.
Nostalgique, car ce monde décrit, ce monde où le mot-maître demeure la liberté, ce monde calciné entre les dunes, les cailloux et les montagnes d'où un message de paix jaillit d'un bédouin au 7 siècle : n'existe plus...
L'Arabie des hommes, d'abord, ces tribus disséminées, éparpillées dans un désert absolu, où les vents les plus torrides soufflent, où les conditions climatiques extrêmes dictent la vie des hommes ; Mohamed Assad décrit avec tant de tendresse ces fou du désert, avec tant d'admiration, ces "barbares", ces nomades, qui depuis la nuit des temps vivent dans une mystérieuse et ô normale symbiose avec le désert. Ces hommes ne sont plus aujourd'hui que les personnages d'un décor folklorique, du moins le pétrole et l'avènement de l'ère technologique ont profondément changé la vie des nomades.
Ce récit relate le voyage d'un jeune homme, autrichien et juif converti à l'islam dans une Arabie nouvellement pacifiée par al Saoud, ce roi charismatique dont Mohamed relate les exploits et les aventures ainsi que l'avènement et la prise du pouvoir de la dynastie al Saoud. En route, chevauchant à dos de chameau avec son fidèle compagnon, Zayd, le livre relate par flash-back, une jeunesse européenne nihiliste, désillusionnée par la guerre, prise aux ébats existentiels ainsi que sa découverte de l'islam (comme une évidence).
De même que Mohamed Assad décrit son voyage à travers tout le monde musulman, de la Libye senoussite jusqu'en Afghanistan, en passant par l'Iran, la Palestine, l'Egypte ou la Syrie.
Ce livre enfonce un glaive en vous, et laisse un souvenir indéniable. Enfin de compte, c'est un témoignage émouvant et unique sur un monde et une religion que les occidentaux ont dû mal à appréhender, mais c'est aussi un message d'amour envers cette culture et dans son dernier espoir, un message de paix et de tolérance...
Pour une fois, j'ai pu entrevoir le vrai visage de l'islam, loin des stéréotypes, dans un désert absolu d'où émane une profonde sensation de sérénité. Pour finir je citerai cet autre fou du désert, Théodore Monod : " Il faut savoir bien sûr, à la fin du chapitre, tourner la page et nous la tournerons. Nous n'en conserverons pas moins, nous les Sahariens, d'hier, quand notre désert sentira le pétrole, l'ardente et presque douloureuse nostalgie de celui qu'embaumaient les chatons d'or des mimosas, de celui qui arrachait à un Bédouin, perdu au coeur de cette effroyable immensité sans puits, mais devant l'aimable vert-bleu de quelques touffes de had sur un sable orangé, ces mots : Trab mounek!… Ah, le beau pays !"
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