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Cécile Asanuma-Brice (Autre)
EAN : 9782735127184
220 pages
Maison des Sciences de l'Homme (04/03/2021)
4.39/5   9 notes
Résumé :
Le 11 mars 2011, au large des côtes de l'île japonaise de Honshu, un séisme de magnitude 9,1, doublé d'un tsunami, provoque plusieurs explosions et la fonte de trois des six réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Dai Ichi.
Dix ans après, les conséquences sociales de la gestion de l'accident sont en cause. Les nombreuses victimes, dont la vie a été profondément bouleversée par la tragédie, peinent à retrouver une vie normale.
Cécile Asanuma-Bri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sociologue et chercheuse au CNRS, notamment sur les politiques de logement au Japon, Cécile Asanuma-Brice avec une grande limpidité rend compte dans ce livre de dix ans de gestion sociale de la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011, et analyse ce qu'elle nomme « la violence structurelle des sociétés libérales », une violence, qui rappelle-t-elle n'est pas nouvelle, mais « inhérente à la gestion des catastrophes industrielles dans un contexte de libéralisme effréné qui vise à préserver sa ligne et à maintenir son équilibre coûts-bénéfices ». Chaque acteur, chaque victime de la catastrophe de Fukushima a produit un récit propre aux responsabilités qui étaient les siennes, institutions internationales, gouvernement, entreprise, citoyens, et Cécile Asanuma-Brice s'attache à tous, enquêtant depuis dix ans sur ce sujet.

Après un premier chapitre qui relate la catastrophe et les premières semaines qui ont suivi, et où la chercheuse redit la gestion impossible d'une telle catastrophe à laquelle personne ne peut être préparée parce que personne ne peut l'imaginer. S'en suit une gestion approximative, élargissements successifs de la zone de contamination à évacuer, et une obsession : limiter les évacués pour éviter une situation qui serait incontrôlable. le plus délirant dans toute cette histoire ce sont les recommandations de la Commission internationale de protection radiologique pour qui, en situation d'urgence, il est possible d'élever « la fourchette du taux de radiation acceptable pour tout citoyen de 1-20 à 20-100 mSv/an ». le gouvernement suivra ces recommandations !

Face à ces directives incertaines, les citoyens s'organiseront. Cela est relaté dans le deuxième chapitre. Si, avec le temps, la mobilisation a faibli, si certaines associations ou réseaux ont cessé leurs activités, cette auto-organisation a été très importante pour gérer la catastrophe et notamment l'épineuse question de la remontée du seuil de contamination. Parmi cette mobilisation la création de centres de mesures citoyens a été capitale pour montrer la dangerosité de la situation. Citons également, les réseaux de solidarité (évacuation, hébergement, suivi sanitaire, aide matérielle), les manifestations pour l'arrêt du nucléaire, l'aide juridique. Ces différentes actions poussèrent « les autorités à mettre en place ce qui manquait ». Mais en face, l'expertise jouera la carte de la normalisation de l'accident, Fukushima ne débouchant pas sur des réformes institutionnelles, soit une sorte d'« apocalypse ordinaire » selon l'expression d'une autre chercheuse, Valérie Arnhold, que cite Cécile Asanuma-Brice.

Avec 150 000 logements détruits, et plus de 126 000 personnes réfugiées, la problématique d'une mise en place d'une politique de logement est analysée au troisième chapitre. L'État japonais s'est mainte fois discrédité, faussant le calcul du nombre de réfugiés : comme s'il maîtrisait une situation qui se résorbait, comme si la page était tournée. le premier ministre de l'époque, Shinzo Abe déclarant – sans rire - en 2013 « Fukushima is under control » ! Que n'ont-ils pas fait pour se voir attribuer les JO de 2020 ! Discrédit aussi sur la définition des groupes de réfugiés : les réfugiés ayant reçu l'ordre d'évacuation, et les « réfugiés volontaires » partis de leur plein gré. Faut-il ajouter parce qu'ils n'avaient le choix ?… Cela a son importance car le gouvernement n'était pas prêt à soutenir tout le monde ! Ces « réfugiés volontaires » ne seront pas reconnus juridiquement comme des réfugiés. Des logements provisoires seront donc mis en place et achevés en décembre 2011. La grande majorité de ces sites ont fermé en 2017, mais certains sont encore occupés dix ans après. Faut-il encore ici ajouter, rappeler que « décider de partir n'est pas une chose facile » ? Cécile Asanuma-Brice pointe ici une chose fondamentale : l'absence de soutien au refuge des administrations en charge des prestations sociales.

Les conséquences sanitaires de la catastrophe sont abordées au quatrième chapitre. Ainsi les ouvriers employés sur le chantier des centrales nucléaires, chantier dévoreur de main d'oeuvre et bien peu informés sur les risques réels. de même, les autorités ont tout fait pour minimiser la multiplication du nombre des cancers de la thyroïde, qui pour elles, n'avait aucun lien avec l'explosion de la centrale. Minimiser les risques et les conséquences étaient aussi l'enjeu pour redémarrer les centrales nucléaires mises à l'arrêt. Importantes furent aussi les conséquences psychologiques : suicide, divorce, isolement, absence de perspective, ostracisme et violence sociale (les réfugiés sont vus comme des profiteurs), beaucoup de personnes était tiraillé « entre l'incertitude et l'espoir de pouvoir rentrer chez elles ». Cécile Asanuma-Brice évoque à nouveau cette violence structurelle en analysant les conséquences psychologiques : avec l'épreuve de la catastrophe elle-même, peu d'informations sur la sévérité de l'accident nucléaire, et un état d'attente long, stérile. Au final, les médecins diagnostiqueront des syndromes de stress post-traumatiques. La chercheuse appuie sa réflexion avec les travaux de Johan Galtung, ou d'Ulrick Beck auteur du livre « La société du risque » : les risques majeurs que nous devons désormais subir sont engendrés par la société elle-même, et cet accident nucléaire par sa politique de gestion engendre violence et exclusion.

Enfin, l'auteur s'intéresse à l'incitation obstinée au retour dans les territoires encore inégalement décontaminés et s'interroge sur le concept de résilience, concept aujourd'hui utilisé comme un slogan partout. Reloger les populations déplacées n'a pas été l'option choisie par le gouvernement. Au contraire, et cela s'accompagne d'une politique de décontamination (qu'il fallait de toute façon tenir) et simultanément d'une politique de communication sur le risque. Dès la fin de l'année 2011, le gouvernement adopte loi et feuille de route pour traiter la pollution. Cette politique de décontamination est accompagnée par un outil, doté d'un budget conséquent : une communication du risque. Communication qui se déploie par tous les outils imaginables : campagnes d'informations sur la radioprotection (campagnes qui ressemblent à du bourrage de crâne sous formes de dialogues, de workshop avec des résidents choisis), déploiement de ressources et de consultants, programme Ethos Fukushima (créé sur le modèle de celui de Tchernobyl) ayant pour but de relancer l'économie locale ; mais aussi par différents lieux de mémoire mettant en récit la catastrophe pour mieux faire croire que la page est tournée, les leçons retenues et la reconstruction terminée !
Par « tous les moyens la résilience est prônée », une résilience qui interroge la sociologue (ne permet-elle pas de faire accepter le pire ?) qui cite une autre sociologue, Eva Illouz, dont les analyses correspondent à la situation de Fukushima : « subrepticement, cette notion déplace la responsabilité de la violence vers les victimes elles-mêmes, qui sont appelées à surmonter les difficultés et à en tirer les leçons ».

Qu'en est-il dix ans après ? La reconstruction est-elle possible ? Si le budget mis en oeuvre est « pharaonique » les retombées semblent bien limitées, et le seront, parce que la tendance générale chez la grande majorité de la population est de refuser le retour : manque d'infrastructures médicales, aménagements urbains détruits, délitement du lien social, et surtout une vie reconstruite ailleurs. Comme le dit une personne rencontrée pour un entretien : « pourquoi devrions-nous rentrer dans un village désert où l'environnement ne nous permet pas de vivre librement et en sécurité ? » En fait, ce sont des personnes âgées qui reviennent vivre dans l'ancienne zone évacuée « principalement pour mourir à l'endroit qui les a vues naître et grandir ». Une deuxième épreuve les attend donc, celle du retour.

En fait, ce retour ne va pas de soi. Il est plus complexe qu'il n'y paraît et dépasse les simples mesures de la radioactivité. La catastrophe a provoqué une situation qui nous a entraîné au bord d'un abîme.

Reste à espérer que, les manquements des institutions (conséquences psychologiques insuffisamment prises en compte, mauvaises interprétations du désarroi des réfugiés, une meilleure intégration sur le lieu de refuge favorisée par un systématique, continu et meilleur suivi social etc.), mais aussi, plus universellement, qu'un cadre économique modifié et sorti de cette idéologie productiviste nous mènent loin de cet abîme.
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Quels sont les impacts sur la population d'une grande catastrophe dans un pays développé et riche ?
Si vous voulez connaître la réponse japonaise à cette question, alors ce livre est fait pour vous.

Ce livre offre un large panorama tout en restant suffisamment concis et clair.
Pourtant, les sujets traités sont nombreux :
- les réponses politiques successives
- la communication nationale. locale aux populations
- les initiatives et associations montées par la population japonaise
- les réfugiés "volontaires" ou non
- ceux qui sont restés
- l'impact des départs/fuites
- les conditions du retour
- la décontamination

Et ces thématiques sont observées sur la durée. C'est essentiel.
Exemple : le point de vue sur son refuge change énormément en 10 ans !

## Quelques points que j'ai retenus

Le gouvernement a donc jugé de zone d'exclusion sur une base de distance kilométrique et non pas sur des mesures.
L'initiative des mesures de radioactivité locales a été prise par des citoyens.
L'information fut extrêmement limitée et imprécise aussi bien lors de l'évacuation que lors du retour.
Une population assez âgée, vivant de façon modeste, solidaire (échanges des aliments cultivés ou élevés), autonome (autant que faire ce peu en cultivant soi-même), s'est vue relogée en refuge, en appartement, puis très incitée à revenir.
Mais pourquoi et vers quoi revenir ?
Des villages déserts, sans infrastructure, à l'environnent dévasté.
Même sans l'incertitude et donc la peur de la radioactivité, comment forcer les populations à rentrer ?
Il y a d'autres solutions : les campagnes japonaises se dépeuplent !

Les organisations créées par et pour les Japonais finissent par s'essouffler en 10 ans.

Certains considèrent les réfugiés comme des assistés appuyés en cela par des messages qualifiant le retour de sans danger, sans problème.
Parler de certains réfugiés comme de "réfugiés volontaires" ne fut pas sans conséquences.
Le choix des mots.
La communication gouvernementale ...

> La réouverture de la totalité de la zone évacuée était l'un des principaux challenge des trois mandats successifs de Shinzô Abe14. Pour ce faire, il opta pour l'attribution d'un budget de deux milliards d'euros destiné à communiquer sur le risque, de façon à inciter le retour des habitants dans les zones concernées.

## En conclusion

Si vous voulez savoir comment un pays riche, appréhende, réagit à une catastrophe de grande ampleur ce livre est pour vous.
Mais prenez garde à la réponse que vous y trouverez !
Toute ressemblance avec les autres évènements de l'époque contemporaine serait purement fortuite.

> Les processus de violence et d'exclusion, générés par la structure mise en place pour gérer le désastre, sont constitutifs de l'accident nucléaire.

> Les rémissions auraient été plus nombreuses si le refuge avait été permis et accompagné pour ceux qui le souhaitaient et si avaient été mis en place des outils d'aide à la recherche d'un emploi, d'un logement et l'élaboration d'un suivi social stable et durable, destiné à soutenir la transition vers un nouveau lieu de résidence.

Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Il est encore temps de réfréner notre chute vers l'abîme

En introduction, Cécile Asanuma-Brice décrit un tremblement de terre en mars 2011, la forte intuition que « celui-ci diffère des précédents », le retentissement des sirènes, la sortie des personnes de toutes parts, les destructions et l'arrêt d'un monde. Les images le lendemain du tsunami qui a ravagé le Tôhoku, les secousses à répétition, « répétition incessante de balancements incertains », l'information au conditionnel « Et puis la nouvelle tombe, résonnant, sempiternelle : une centrale nucléaire aurait été touchée… », le conditionnel devenu certitude.

Omissions d'informations, informations orientées afin de ne pas entraver les choix industriels, non divulgation au grand public…

« Au delà du récit de cette catastrophe sans précédent, c'est cette dernière attitude que je souhaite, entre autres, questionner dans cet ouvrage. L'incertitude des informations participe d'une violence structurelle inhérente à la gestion des catastrophes industrielles dans un contexte de libéralisme effréné qui vise à préserver sa ligne et à maintenir son équilibre coûts-bénéfices, retournant les pires désastres en opportunités de profits, quelles qu'en soient les conséquences pour les victimes directes »

Il nous faut comprendre la façon dont la violence s'est construite dans le contexte de Fukushima, analyser les logiques inhérentes à la violence structurelle de nos sociétés, reconsidérer le secteur de l'énergie, mesurer l'échelle des gravités, ne pas être « victime de la banalisation de la catastrophe, au point de la sentir lointaine alors qu'elle se trouvait sous mes pieds ».

Sommaire

Catastrophe naturelle et désastre nucléaire : une gestion impossible

Le peuple s'organise

La mise en place d'une politique de relogement

Les conséquences sanitaires de la catastrophe

Inciter au retour : décontamination et communication du risque

Les vertiges de la reconstruction

Un séisme, un tsunami, une centrale nucléaire, les conséquences sociales d'une catastrophe. L'autrice aborde, entre autres, le décalage entre les événements du terrain et le récit des autorités, les responsabilités dans les situations de désastre, l'évacuation d'une zone radiocentrique, l'élargissement de la zone d'évacuation, la volonté gouvernementale de limiter le nombre de réfugié·es, le chantier et l'évacuation de gravats extrêmement radioactifs, le confinement préconisé et la concentration radioactive considérable dans l'atmosphère, le cafouillage de l'évacuation et ses conséquences directes sur les populations, la mise en danger des enfants avec la réouverture des écoles, les taux de radioactivité dépassant les « normes acceptables »…

Les populations ne sont pas restées inactives. Cécile Asanuma-Brice discute des mobilisations pour réviser la zone d'évacuation, « Les modifications de la zone ne permirent cependant pas l'inclusion de l'ensemble des territoires contaminés », du réseau National Network of Parents to Protect Children from Radiation, de l'organisation de prélèvements d'échantillons d'urine, l'intervention gouvernementale pour arrêter ces mobilisations « susceptibles de générer la panique », des manifestations pour l'arrêt du nucléaire, des associations non gouvernementales « indispensables à la gestion du désastre », de la Citizen Radioactivity Measurement Station (CRMS), de la Citizen Scientist international Symposium on Radiation Protection (CSRP), des définitions concurrentes de l'accident, des enjeux de protection des populations, de la remise en cause de l'énergie nucléaire…

Déplacement de populations, politique de relogement, l'autrice présente la répartition géographique des dégâts, la création de l'appellation de « réfugiés volontaires », des effets de relogement loin des cadres de vie habituels, les logements provisoires et la permanence du provisoire, « la gratuité des loyers ne réglait pas la question des charges à payer par les résidents », les scandales politiques accompagnant la crise, les détournements de fonds publics, la non-distribution de pastilles d'iode, les relevés de mesures de contamination faussés, la minimisation des conséquences de la catastrophe et de la dangerosité du nucléaire…

J'ai notamment été intéressé par le chapitre « Les conséquences sanitaires de la catastrophe », les mort·es liées à l'accident de la centrale (« genpatsu kanrenshi »), la dégradation des conditions sanitaires sur le lieu du désastre, la Japan Association of Lawyers Against Nuclear Arms (JALANA) et ses principes fondateurs : « la restitution de leurs biens aux victimes de l'accident nucléaire, la demande d'un suivi sanitaire au long cours des « nouveaux » contaminés, la restauration de l'environnement pollué, l'opposition à la construction de nouvelles centrales nucléaires, le démantèlement des réacteurs existants, en commençant par les plus dangereux », les travailleurs de la centrale et les maladies professionnelles, le recours à des personnes sans-abris par les sociétés de sous-traitance, les cancers de la thyroïde, les conséquences psychologiques de la catastrophe, un taux élevé de syndrome de stress post-traumatique, le relèvement du niveau « acceptable » de radiation, les conditions d'un rétablissement de la santé mentale et physique…

Le gouvernement incite au retour. Cela pose les questions de la décontamination, de l'évaluation et de la communication sur les risques. Cécile Asanuma-Brice souligne, entre autres, l'omniprésence d'une politique de communication sur le risque, les limites de la décontamination, la contamination des forêts, les musées « de mise en scène de la catastrophe », la différence entre la réalité et les faits présentés, les invitations à tourner la page du désastre, l'acceptation des risques contradictoire à des politiques visant à les éviter, les responsabilités politiques, le terme flou de « résilience » et le déplacement des responsabilités, « Subrepticement, cette notion déplace la responsabilité de la violence vers les victimes elle-mêmes, qui sont appelées à surmonter les difficultés et à en tirer des leçons » (Eva Illouz cité par l'autrice).

Le dernier chapitre est consacré à la réalité de Fukushima aujourd'hui, les vertiges de la reconstruction, les suspensions des aides au refuge, la vie dans « une ancienne zone évacuée »…

En conclusion, Cette pause sur le bord de l'abîme, Cécile Asanuma-Brice revient sur le bilan de la gestion de la catastrophe, le bilan des activités citoyennes, les histoire de vies des réfugié·es et des résident·es.

« Loin de nous ici l'idée d'élaborer une critique à tous crins de la technologie, mais son emballement, généré en partie par le cadre économique dans lequel l'industrie est née qui lui impose de produire exponentiellement et de façon aveugle, sans tenir compte de tous les vivants (sans distinction de l'humain et du non-humain), doit être mis en question ».
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Tout ce que l’on avait jusqu’à maintenant on l’a perdu. Les gens de la ville croient qu’on peut tout racheter mais ça n’est pas remplaçable par de l’argent. Iitate était un village pauvre, néanmoins on y avait une bonne vie car la nature y était clémente et très riche. En cultivant des légumes, du riz, en pêchant, on pouvait manger gratuitement. Maintenant il faut tout acheter !! Vous vous rendez compte ? On n’a pas cet argent. Il faut tout acheter maintenant. Il y avait plein de richesse qui n’apparaissaient pas dans le système économique, que l’on ne voyait pas. Tout le monde s’entraidait. C’était une richesse que l’on ne peut imaginer. C’est cela qui a été cassé
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Pour les personnes sinistrées, la perte de leurs biens (maison, ferme, terres ancestrales), de leurs animaux, de leurs connaissances, de leurs emplois, la difficulté à payer leurs loyers au lieu de refuge, la perte des soutiens communautaires, etc., furent autant de facteurs à l’origine de la permanence d’états post-traumatiques.
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Dans le cas présent, une faille de 400 à 500 kilomètres de long et 34 kilomètres d’épaisseur effectua un déplacement de 10 mètres de hauteur, dégageant plus de 100 ans de pression accumulée (le dernier tremblement de terre de cette ampleur remontait à 1896). Cette poussée eut pour résultat le déplacement de l’île principale de l’archipel japonais de 2,4 mètres vers l’est. Certaines zones côtières s'affaissèrent de 20 à 84 centimètres, tandis que de nombreux volcans entraient en activité du nord au sud du pays
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L’incertitude des informations participe d’une violence structurelle inhérente à la gestion des catastrophes industrielles dans un contexte de libéralisme effréné qui vise à préserver sa ligne et à maintenir son équilibre coûts-bénéfices, retournant les pires désastres en opportunités de profits, quelles qu’en soient les conséquences pour les victimes directes.
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Les autorités commencèrent par définir deux groupes : celui des réfugiés, soit le groupe de ceux qui avaient reçu l'ordre d'évacuer la zone ; et le groupe de ceux qu'elles désignèrent par le terme de "réfugiés volontaires", autrement dit les personnes dont le lieu de résidence ne faisait pas partie de la zone d'évacuation, mais qui avaient décidé de partir malgré tout. Cette appellation de "réfugiés volontaires" fit grand bruit car elle sous-entendait que les personnes étaient parties suite à une décision de leur fait et qu'elles devaient donc en assumer les conséquences. L’État transférait ainsi sa responsabilité de dédommagement suite à l'accident nucléaire sur les victimes elles-mêmes, qui s'entendirent répliquer que rien ne les contraignait à partir.
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