Jusqu'à la quatrième génération

Ce recueil de nouvelles d'Isaac Asimov (le premier livre que je lis de ce célèbre auteur de science fiction et pris au hasard il y a maintenant plus de deux ans sur les étagères d'un cinéma qui mettait des livres à disposition) m'a vraiment plu. Les nouvelles, courtes, sont très accessibles à la lecture et présentent des thèmes variés. Certaines chutes sont surprenantes et d'autres plus ou moins attendues et logiques sans être néanmoins négligées. A noter que les préfaces de l'auteur sont très intéressantes puisqu'elles expliquent la genèse des différentes nouvelles. Un livre que je recommande!

Dans le recueil « Jusqu'à la quatrième génération », Asimov détaille les circonstances de l'écriture de chacune de ses nouvelles au détour d'une anecdote souvent comique, et nous apprend que beaucoup des nouvelles du recueil ont été écrites suite à des événements et/ou des individus extérieurs: hommage, satire, commande d'un journal de science-fiction. le résultat, ce sont 9 nouvelles publiées entre 1953 et 1967, plutôt courtes et au style simple, souvent à caractère humoristique (sauf pour « Les yeux ne servent pas qu'à voir », saisissante par son aspect tragique, ce qui est rare chez Asimov).

Ici Asimov met en scène des nouvelles à chute, particulièrement bien réussies, délaissant le scénario pour le comique. On ne peut pas lui en vouloir, d'autant plus que c'est un choix délibéré de sa part et qu'il ne faut pas oublier les contraintes de longueur et de forme que lui impose les magazines de science-fiction qui s'arrachent ses nouvelles.
Le tout est très agréable et amusant à lire et témoigne surtout de l'amour que porte Asimov à la science-fiction et surtout à l'écriture, lui qui a sans cesse besoin d'écrire et de mettre en forme chacune des idées lui venant à l'esprit.

Même si l'on préfère Asimov dans des nouvelles et des récits plus longs, ce sont ses ardentes envies d'écriture qui le poussent à explorer toutes les formes littéraires, et après tout ce sont ces courtes nouvelles à chutes qui ont fait et alimenter son succès durant de si longues années.
Mention spéciale aux nouvelles « Les Mouches », « Introduisez la tête A dans le logement B » et « Ségrégationniste ».

J'ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles, même si je l'ai trouvé bien court (surtout que j'avais déjà lu trois des neuf nouvelles le constituant).

La majorité des nouvelles sont, comme indiqué en quatrième de couv, pleines d'humour, mais d'un humour légèrement cynique ; les chutes font rirent mais un brin jaune quand-même.

Si je devais en retenir qu'une cela serait, étrangement, l'une de celles n'ayant rien d'humoristique, mais tout du cynisme et, surtout, le plus de poésie : Les yeux ne servent pas qu'à voir. Je ne vous en dirais rien, lisez-là c'est tout ; c'est mieux.

Sinon, j'aime aussi beaucoup le fait que l'auteur nous donne en préface à chaque histoire, une petite explication du comment et du pourquoi il a écrit l'histoire à venir. Même si parfois c'est regrettable que ceux-ci soient plus long que cette dernière.

En conclusion, encore un très bon Asimov que je conseillerais sans soucis.

Troisième et dernier recueil francophones des nouvelles d'Asimov regroupées dans le pavé américain « Nightfall and other stories ». Les récits proposés vont de 1953 avec le petit conte fantastique humoristique « Les mouches » consacré à Belzébuth à 1967 avec « Ségrégationniste » jadis publié dans une revue médicale en vue de susciter la réflexion des médecins.
Les 9 nouvelles rassemblées ici sont pour la plupart courtes (le recueil ne fait que 196 pages) avec quelques exemples de très courts récits à chute comme « Introduisez la tête A dans le logement B » écrit en une demi-heure en guise de défi. « le sorcier à la page » est une parodie des comédies musicales de Gilbert & Sullivan au sujet d'un philtre d'amour répandu dans le punch d'une soirée estudiantine. « La machine qui gagna la guerre » constitue un autre court récit à chute (ici bien trouvée et surprenante) consacrée au fameux super ordinateur Multivac. « Mon fils le physicien », moins convaincant, fonctionne de la même manière : un récit à chute amusant basé sur une astuce (le genre de nouvelles qu'Asimov livra à la pelle avec sa série policière des Veufs Noirs). « Jusqu'à la quatrième génération », rare exemple de récit influencé par le judaïsme, convainc moins.
Plus long et original, « le briseur de grève » traite des tabous culturels et confronte ici un homme spécialisé, sur un astéroïde habité, dans le recyclage des excréments avec l'ostracisme du reste de la population. Enfin, « Les yeux ne servent pas qu'à voir » est une nouvelle mélancolique réussie bien qu'elle fut refusée par Playbloy.
Ce recueil dans la lignée des précédents (tous trois furent d'ailleurs réédités en un très épais volume intitulé QUAND LES TENEBRES VIENDRONT – L'INTEGRALE assortis d'intéressants commentaires de l'auteur) montre la variété d'inspiration d'un Asimov allant du fantastique satirique à la science-fiction humoristique en passant par des thèmes plus sérieux. du bon boulot.


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Troisième et dernière partie du recueil "Nightfall and Other Stories", pour moi c'est la plus faible des trois, peut-être dû au découpage français qui ne suit pas l'ordre original. J'ai l'impression qu'ils ont mis les textes les plus intéressants dans Quand les ténèbres viendront et L'Amour, vous connaissez ?
Jusqu'à la quatrième génération est du reste sorti en 1980, soit 10 ans après les deux premiers. Il contient 9 nouvelles datant de la période 1953-1967.
Alors qu'est-ce qui m'a déçu ? Plusieurs des nouvelles ne se basent que sur une seule idée ; on est bien d'accord que c'est souvent suffisant pour un texte court, mais quand l'intention de l'auteur est connue d'entrée ça perd de son intérêt à mes yeux. Et on voit là la limite de ces "préfaces" introductives du maître : souvent pittoresques, toujours instructives, mais qui en disent parfois trop sur l'idée qui a présidé à l'écriture.
Quant aux nouvelles teintées d'humour, disons que ça n'a pas trop fonctionné pour moi...

Il reste quand même Ségrégationiste, un des nombreux textes d'Asimov sur les robots, mais qui fait mouche. Tiens, les Mouches justement, où l'auteur est limite Fantasy. Incroyable ! Aussi le Briseur de grève, qui donne à réfléchir, ou Les yeux ne servent pas qu'à voir (mais aussi à pleurer .
En définitive de bonnes choses dans ce recueil, mais j'ai quand même préféré les deux premiers.