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EAN : 9782207301050
Denoël (26/10/1967)
3.95/5   518 notes
Résumé :
Promu au rang de Technicien dans la hiérarchie de l'Éternité, Andrew Harlan est chargé de manipuler les réalités temporelles, pour le bien de l'humanité. Au cours de sa mission, il rencontre la curieuse Noÿs Lambent, une "Temporelle", quoique éternelle coquette, suivant la mode du 482ème siècle.
Se mêlent alors, dans une quête éperdue, désir de temps et désir d'éternité. Mais Harlan peut-il protéger Noÿs des changements de réalité sans défier les lois qu'impo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 518 notes
Quel plaisir de relire du Asimov. Ce mec est vraiment un génie. A l'heure où la mode est plus que jamais à la dystopie, il est très plaisant de lire une SF un peu "à l'ancienne", même s'il y a bien sûr des dystopies très anciennes (Le meilleur des mondes ou 1984 par exemple, les classiques). Pour moi, les cycles d'Asimov (Fondation ou Les Robots) ne sont pas des dystopies car Asimov ne part pas du principe que les découvertes futures qu'il imagine devront forcément aboutir à des mondes fermés, oppressants et totalitaires. Il crée des univers totalement justifiables scientifiquement (la base du concept de science-fiction) et qui restent à l'image de notre monde présent, remplis d'avantages et d'inconvénients. A l'image d'un Jules Verne et de ses inventions si proches de ce qui s'est réellement produit aujourd'hui, ses écrits sont visionnaires et serviront dans un futur proche à mieux comprendre les progrès de la science. Ses trois lois de la robotique sont d'ailleurs la base de certains projets de loi récents, en Corée du Sud ou en France (charte de l'intelligence artificielle et des algorithmes). Il est également à noter qu'il s'est rendu maître dans l'art des formes courtes qui peuvent à la fois se lire individuellement et former dans le même temps un tout cohérent et riche, réunis en cycles.

Après avoir dévoré plus jeunes en quelques années les cycles majeurs de l'auteur, quel plaisir de découvrir qu'il existe encore des "one shot" hors cycles pour me replonger dans son univers. C'est le cas de cette Fin de l'éternité qui prend pour sujet le voyage dans le temps. Au vu de la profondeur et de la logique interne de l'univers créé dans ce roman, il est presque étrange qu'Asimov ne s'en soit pas servi de base pour écrire d'autres recueils de nouvelles. Ce pourrait également être une bonne base de travail pour d'autres auteurs ayant envie d'écrire des histoires basés sur le monde décrit. (il y en a d'ailleurs peut-être qui l'ont fait mais je l'ignore).

Au delà de la cohérence du fond et de la société telle qu'elle est décrite, Asimov parvient à nous raconter une histoire et à faire vivre des personnages bien caractérisés. Si l'organisation de ce monde très hiérarchisé et divisés en "castes professionnelles" amène des personnages d'abord stéréotypés, l'auteur introduit des variables qui forcent ses protagonistes à évoluer et à questionner leurs certitudes. Les rebondissements du final sont tout simplement bluffants et je n'ai pas du tout vu venir un des tout derniers, tellement ébloui par la richesse de l'univers que j'en ai baissé ma vigilance sur l'intrigue et les indices dont Asimov avait pourtant parsemé le récit. On pourrait presque le qualifier d'Agatha Christie de la SF, lui qui a beaucoup aimé les formes "enquêtes" dans les mondes imaginaires du futur.

Je crois que cette critique permettra bien de comprendre l'admiration que je porte à cet auteur. Pour tous ceux qui ont encore des réticences vis à vis de ce genre de littérature, n'hésitez pas à commencer par le maître et vous ne pourrez plus penser à la SF comme un genre mineur.
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Qui ne connaît pas Isaac Asimov? J'en ai très souvent entendu parler, mais je n'avais encore lu aucun livre de lui. Je me suis interrogée un certain temps sur celui que j'allais choisir pour entrer dans son oeuvre et finalement j'ai porté mon choix sur « La fin de l'éternité ».

Dans son science-fictionnaire, Barets le mettait en parallèle avec « La Patrouille du Temps » de Poul Anderson, cela tombe bien l'histoire est encore toute fraîche (cfr. critique du 6 janvier).

Manse Everard versus Andrew Harlan.

Manse est originaire du 20ème siècle et Andrew du 95ème siècle.

Manse est un Patrouilleur et Andrew est un Éternel (mais pas immortel ^^).

D'un côté les Danelliens, de l'autre le Comité Pan-temporel.

Les patrouilleurs protègent le passé tandis que les Eternels jouent avec le futur de l'Humanité.

« Nous travaillons pour mettre au point tous les détails de chaque moment du Temps depuis de début de l'Éternité jusqu'à ce que la Terre ne soit plus qu'un globe sans vie, et nous essayons de déterminer avec précision le nombre infini de configurations temporelles possibles et d'en choisir une meilleure que celle existante. Nous décidons alors à quel point du Temps nous pouvons opérer une modification minime pour supprimer cette dernière et la réintégrer parmi les probabilités. Et nous continuons ainsi « éternellement », cherchant ce-qui-pourrait-être et le substituant à ce-qui-est. »

J'ai mis un certain temps avant d'entrer dans l'histoire… peut-être à cause de ces deux semaines plongée dans le dernier roman de Paul Auster (ce n'est pas toujours facile de passer d'un univers à l'autre) ou peut-être parce qu'au début j'avais trop tendance à comparer avec Poul Anderson. Je me disais que sans contexte historique auquel me raccrocher qu'il m'était difficile d'imaginer tous ces siècles : le 575e, le 482e, le 100000e, …

Puis, à un moment donné je me suis rendue compte que j'étais à fond dedans. On se réveille ! Je ne trouvais pas Harlan très intéressant comme personnage jusqu'à ce qu'il devienne fou furieux et s'empare d'un fouet neuronique pour … ah oui c'est vrai je ne peux pas le dire ^_^

Bref, à partir de ce moment-là c'est devenu vraiment passionnant. Je me suis régalée.

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Challenge multi-défis 2018 (63)
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Mon roman de Asimov préféré. C'est devenu un cliché d'imaginer une institution de voyage dans le temps comme un monstre de bureaucratie kafkaïenne. Pensez à la série Loki ou à Umbrella Académie. Mais à connaissance, ce Asimov est la première itération de ce trope. Et il est ici extrêmement bien fait.

On y découvre une espèce de démocratie extratemporelle, où une Assemblée de toutes les époques débat et vote des changements à apporter à la ligne du temps en fonction des résultats souhaités et des conséquences indésirables.

Le protagoniste est un col bleu un peu blasé. Sa spécialité est d'implanter des changements temporels en faisant le moins de modifications possibles à la ligne du temps. Sauf que voilà, il découvre qu'un changement qu'il doit apporter effacera la femme qu'il aime. Il décide donc de tricher.

(Pas d'inquiétude, le roman lui-même n'est pas une histoire d'amour.)

L'intrigue est vraiment chouette, les rebondissements surprenants mais logiques, et la surprise de la finale est merveilleuse.

D'autres critiques soulignent certains défauts du livre : les personnages en papier carton, l'absence inexpliquée de femmes dans l'organisation. Un seul personnage féminin qui, a priori n'existe que pour motiver le protagoniste. C'est vrai.

D'autres critiquent le côté très didactique du roman. On passe de longs moment à expliquer en détail le fonctionnement de la machine bureaucratique avant de passer à l'action. Ça, au contraire, c'est un truc qui m'a plu. (J'ai assez aimé le roman pour acheter sa première version, sous forme de nouvelle. Et je dois avouer que je suis d'accord avec Campbell qui avait refusé de la publier, demandant à Asimov d'en faire un roman.)

Mais au final, malgré moi, malgré ces défauts, j'ai dévoré le roman avec un enthousiasme qui s'est maintenu de la première à la dernière ligne. J'ajoute que ce livre devrait être une lecture obligatoire pour tous les fans de Fondation. Pour des raisons que je ne peux révéler sans spoilers.
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Quel plaisir, que de retrouver, cet excellent Isaac Asimov, avec "La fin de l'Eternité" !...
L'auteur du "Cycle de Fondation", y a vraiment mis tout son art, dépeignant avec force et talent son histoire, qui, une fois de plus, m'a passionné. Il faut dire qu'Asimov, crée un univers original, avec des paradoxes temporels amusants et passionnants, un vrai mystère tout au long du texte et un concept très particulier et tout à fait passionnant : l'Eternité...
Les personnages sont très riches, que ce soit la Noys Lambent, cette femme fascinante, qui semble mystérieuse tout au long du texte, ou notre héros, un drôle de personnage ambigu, traversé par mille et un courants émotionnels.
Et quelle fin ! Je ne compte rien révéler à ce sujet, bien entendu, mais il s'agit d'une magnifique ouverture sur le "Cycle de Fondation".
Un grand roman de science-fiction !
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La Fin de l'Eternité n'est sans doute pas le meilleur roman d'Asimov, mais possède néanmoins quelques atouts.

Parlons d'abord de ce qui fâche. Les personnages sont relativement insipides, leur psychologie très peu développée, ils ne servent que de faire valoir au déroulement de l'intrigue. Par ailleurs, un aspect technique trop présent gâche un peu le rythme, le pire étant que beaucoup d'éléments ont mal vieillis (on tire des leviers dans les machines temporelles!)

Le concept est pourtant intéressant : le héros, Harlan, fait partie de l'Eternité, une organisation secrète de scientifiques, qui interviennent dans les différentes périodes de l'histoire humaine, afin de la rectifier et de forger ainsi la trajectoire idéale, débarrassée des guerres et autres drames. Cette organisation est très hiérarchisée, avec à son sommet les Calculateurs, qui déterminent les réalités adéquates et évaluent leur impact sur l'avenir, par des calculs de probabilités, et les Techniciens qui modifient concrètement ces réalités, en voyageant dans le temps. Les Novices (dans notre réalité on appelle ça un stagiaire sous payé) constituent le bas de l'échelle. Bien sur, chaque changement de réalité "élimine" des individus, pour en sauver beaucoup d'autres. Harlan tombe un jour amoureux de Noys, et se rend compte qu'un changement de réalité programmé va la faire disparaître. Pour tenter de la sauver, il n'hésitera pas à enfreindre les lois très strictes de l'Eternité.

Le concept présente donc l'intérêt d'avoir des résonances philosophiques importantes mais l'intrigue, déjà lente à démarrer, s'embourbe, comme évoqué plus haut, dans des aspects techniques superflus. Néanmoins, ça vaut le coup de s'accrocher jusqu'au bout car la fin révèle quelques surprises que je ne dévoilerais pas, afin de ne pas déflorer l'histoire. Un roman à conseiller aux inconditionnels d'Asimov uniquement.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
"Je ne suis pas Sociologue, monsieur."
Voy sourit "Cela paraît extraordinaire, dit-il. Quand on commence par exprimer son manque de compétence en un domaine donné, cela implique habituellement qu'une platitude en ce domaine va suivre presque immédiatement."
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De mauvaise grâce, il devait reconnaître l’attrait d’un tel confort, mais il faisait sienne la sagesse avec laquelle chaque Section de l’Éternité choisissait de vivre dans le siècle qui lui était assigné selon le niveau de vie moyen plutôt que dans le luxe des classes dirigeantes. Les Éternels étaient ainsi à même de comprendre les problèmes et « l’esprit » de l’époque et ne risquaient pas de s’identifier trop étroitement avec une minorité privilégiée que constituait sociologiquement un extrême.
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Et l'Eternité lui apparut avec une aveuglante certitude comme un dépotoir de psychoses qui allaient en s'aggravant, un enfer grimaçant de motivations anormales, une masse de vies désespérées arrachées à leur contexte.
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Il y avait cependant une chose qui limitait le côté défavorable que pouvait présenter la résolution de cette équation sur la répartition des richesses. C’était l’existence d’une société oisive et par là le développement d’un mode de vie non dénué d’attraits qui, et ce n’était pas le moindre de ses avantages, favorisait la culture et les arts. Tant qu’à l’autre bout de l’échelle sociale les conditions de vie n’étaient pas trop misérables, tant que les classes oisives ne négligeaient pas entièrement leurs responsabilités pour mieux jouir de leurs privilèges, tant que leur culture ne sombrait pas dans des formes trop visiblement décadentes, les Éternels avaient toujours tendance à ne pas tenir compte de l’écart existant entre l’équation idéale et la répartition réelle des richesses et à chercher d’autres signes, moins spectaculaires, de déséquilibre.
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La publicité ! Un truc pour forcer ceux qui n’en avaient pas envie à suivre la norme. Était-il important pour un constructeur de véhicules que tel individu éprouvât un désir spontané pour son produit ? N’était-il pas tout aussi bien d’amener les gens au but (c’était le mot qui convenait) cherché en les incitant par un conditionnement venu de l’extérieur à désirer tel ou tel objet et en les persuadant d’agir en conséquence ? Dans
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La publicité ! Un truc pour forcer ceux qui n’en avaient pas envie à suivre la norme. Était-il important pour un constructeur de véhicules que tel individu éprouvât un désir spontané pour son produit ? N’était-il pas tout aussi bien d’amener les gens au but (c’était le mot qui convenait) cherché en les incitant par un conditionnement venu de l’extérieur à désirer tel ou tel objet et en les persuadant d’agir en conséquence ?
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Au cours des jours qui suivirent, il accomplit son travail avec un sentiment d’horreur qui ne le quittait pas. Il se maudit et se traita de lâche, mais cela ne servait pas à grand-chose.
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Peut-être qu’en toute honnêteté, en toute sincérité, nous avons empêché l’évolution de l’Humanité parce que nous ne désirons pas rencontrer les surhommes. » Une fois de plus, l’étincelle n’avait pas jailli. Harlan dit : « À présent, c’est fait. Quelle importance ? » « Mais alors si le surhomme existe tout de même, plus loin dans l’avenir que nous ne pouvons atteindre ? Notre contrôle ne s’étend que jusqu’au 70000e. Au-delà se trouvent les Siècles Cachés ! Pourquoi sont-ils cachés ? Parce que l’homme évolué ne désire pas traiter avec nous et nous interdit son temps ? Pourquoi leur permettons-nous de rester cachés ? Parce que nous ne désirons pas traiter avec eux et qu’ayant échoué lors de notre première tentative pour entrer en contact, nous refusons même d’en faire de nouvelles. Je ne dis pas que ce soit notre raison consciente, mais consciente ou inconsciente, c’est une raison. — Admettons tout cela, dit Harlan d’un ton maussade. Ils sont hors de notre portée et nous sommes hors de la leur. Vivons et laissons vivre. » Twissell parut frappé par cette formule. « Vivons et laissons vivre. Mais nous ne le faisons pas. Nous introduisons des Changements. Les Changements s’étendent seulement à travers quelques siècles avant que l’inertie temporelle n’en fasse disparaître les effets. Vous vous souvenez que Sennor a soulevé cette question au petit déjeuner comme l’un des problèmes irrésolus du Temps. Ce qu’il aurait pu dire, c’est que tout cela est une affaire de statistique. Quelques Changements affectent plus de siècles que d’autres.
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Peut-être qu’en toute honnêteté, en toute sincérité, nous avons empêché l’évolution de l’Humanité parce que nous ne désirons pas rencontrer les surhommes. »
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N’importe quel système tel que l’Éternité qui permet aux hommes de choisir leur propre avenir se terminera par le choix de la tranquillité et de la médiocrité et, dans une telle Réalité, les étoiles sont hors d’atteinte.
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Il n'était pas rare de voir cette expression désemparée dans les yeux d'un éternel - plus de foyer, plus d'attaches, le regret obsédant, inavoué et inavouable du seul siècle auquel il ne pourrait jamais revenir.
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Vidéo de Isaac Asimov
Traduit pour la première fois en langue française, Isaac Asimov, le célèbre auteur du Cycle de Fondation, raconte l'histoire d'une petite tribu semi-civilisée qui a créé en l'espace de 500 ans, grâce à leur audace et leur ingéniosité, l'une des civilisations les plus brillantes jamais vues : Rome. Son don extraordinaire pour croquer des figures historiques, rendre simples et lumineux des batailles et des événements pourtant complexes plonger au coeur des systèmes socio-politiques pour en tirer les plus évidentes leçons, entraîne le lecteur dans une aventure mémorable aux quatre coins de l'Europe. A travers cette chronique menée tambour battant, c'est aussi notre histoire qu'il raconte tant les Romains ont influencé la forme de notre vie quotidienne, nos institutions et nos idéaux de justices et d'honneur.
Vidéo réalisée par Benjamin van Blancke à partir des illustrations du livre.
Disponible en librairie. Pour en savoir plus sur cet ouvrage, écouter un extrait audio ou feuilleter des bonnes pages : https://bit.ly/46V7V84
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