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Le Cycle de Fondation - Intégrale ... tome 1 sur 2
EAN : 9782070463619
832 pages
Gallimard (22/10/2015)
4.44/5   610 notes
Résumé :
Grâce à la psychohistoire qu'il a inventée, Hari Seldon prévoit l'effondrement de l'Empire galactique, suivi d'une ère de ténèbres de trente mille ans.
Seule solution pour réduire cette période à mille ans : la Fondation. Mais celle-ci a de nombreux et puissants ennemis...

Ce volume contient 'Fondation', 'Fondation et empire' et 'Seconde Fondation'.
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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« Fondation », « Fondation et Empire » et « Seconde Fondation » constituent la trilogie originelle du Cycle de Fondation, le chef-d'oeuvre d'Asimov, une des saga figurant parmi les meilleures séries de science-fiction jamais imaginées. le cycle fut même récompensé par le prix Hugo de la « meilleure série de science-fiction de tous les temps » attribué pour la seule et unique fois en 1966.

Au treizième millénaire l'éminent savant Hari Seldon invente la psychohistoire, une science nouvelle permettant de prédire l'avenir. Grâce à elle, il prévoit l'effondrement imminent de l'Empire qui règne sur la Galaxie, suivi d'une ère de ténèbres de trente mille ans. Réduire cette période à mille ans est peut-être possible, à condition de mener à terme son projet : la Fondation, chargée de rassembler toutes les connaissances humaines.

Ces trois premiers tomes marquent le commencement d'une grande aventure retraçant le futur de l'homme et dont l'histoire sera développée et étendue (avant et après Fondation) dans de nombreuses autres oeuvres: Cycle de l'Empire, Cycle des Robots et innombrables autres nouvelles.
Ces trois premiers recueils sont les textes fondateurs de tout un univers de science-fiction et se démarquent par leur créativité, leur modernité, et un style unique et des enjeux dépassant le cadre de la littérature. Asimov frappe par la crédibilité de ses prédictions, dont la pertinence, près de 70 ans après leur écriture, témoigne du génie de l'auteur.

Le découpage en nouvelles du cycle est une particularité qui lui est propre: les sauts temporels entre chaque partie ne semblent pas laisser au lecteur le temps de s'attacher aux personnages et à l'intrigue. Cependant ces nouvelles s'inscrivent dans une continuité cohérente et se font écho l'une à l'autre, permettant à Asimov d'étayer Fondation sans forcer son écriture. L'envergure de cette oeuvre est immense, autant par sa longueur que son génie.

Asimov prouve qu'il est passé maître dans l'art de la nouvelle longue, la forme de ses débuts, et c'est en elle que transparait tout son talent. Elle oblige à des récits plus restreints, mais plus concis, mieux travaillés, de meilleure qualité. On y découvre une écriture agréable et descriptive. le récit est ponctué de dialogues assez nombreux, et se construit autour de personnages séduisants, au caractère crédible et sincère. le rythme effréné du récit est captivant, et cela grâce à la grande part de suspens et de tension, aux rebondissements et aux péripéties, toujours avec peu d'action (au sens de batailles, combats), privilégiant les dialogues décisifs de l'histoire, autour desquels se jouent les tournants du récit, rapprochant paradoxalement le lecteur de l'action, près des causes mais loin des conséquences. Toujours conclut par des chutes frappantes, caractéristiques des récits d'Asimov. Les décors sont eux saisissant de beauté et la richesse des environnements transporte véritablement le lecteur. Asimov peint un tableau magnifique de son Empire trantorien.

Il cherche une narration plus axée sur une description objective des évènements que sur l'émotion et la poésie qui peuvent ressortir d'une scène. Mais c'est justement la sincérité de la narration qui procure de l'émotion, sans qu'Asimov est besoin de l'expliciter par excès de romantisme. Cette crédibilité de l'histoire et la profonde sincérité des relations entre les personnages arrivent à toucher et émouvoir le lecteur. Ce futur semble tellement probable qu'ont le conçoit comme réalité et c'est ainsi qu'Asimov réussit à nous attacher au récit.

Scientifique de formation (il est docteur en bio-chimie), les récits d'Asimov laissent transparaître la rigueur du scientifique, que ce soit sur le fond ou l'écriture; la crédibilité et la cohérence du récit procurant cette sensation « agréable » à la lecture. le Cycle de Fondation est autant un moyen de prouver le talent du littéraire que celui du scientifique notamment avec l'invention de la psycho-histoire, science géniale, créée de toute pièce pour les besoins du récit.

Mais la réussite du cycle vient d'un tout, du lien qu'Asimov cherche à établir entre ses oeuvres. La forme et le fond se rejoignent sur leur génie, et la vraie force du récit est de réussir à réunir la rigueur scientifique, sublimée par la créativité et l'inventivité de l'écrivain. Asimov créé quasiment un genre, un style, une nouvelle façon d'écrire. Tout ces éléments permettent d'inconsciemment captiver le lecteur, de véritablement le passionner. Il réussit, même après plusieurs tomes, à conserver l'intérêt du lecteur. Asimov a une totale maîtrise sur son récit et sait guider le lecteur vers une apothéose littéraire. L'aspect inexplicable et indicible qui ressort de ses oeuvres en général, empêche de les considérer autrement que comme un tout, plutôt que comme la somme de plusieurs qualités.
« Le tout est plus grand que la somme de ses parties » (Asimov, Cycle de Fondation).
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"Par l'espace !" une très belle surprise.

Me voici arrivée au troisième tome sans même m'en être aperçue. Politique, économie à l'échelle des galaxies sur des centaines d'années.

L'idée : un empire s'écroule et pour éviter des millénaires de barbaries, prendre les devants pour que cette étape soit la plus courte possible. Anticipation. Un homme, Seldon, s'y emploie. Et par les sciences, il espère que ses pronostiques seront justes car il ne sera plus là pour voir si ses calculs se révèleront exacts.
Des personnages typés qui ont du charisme, des enjeux bien pensés, des stratégies finement mises au point, un livre en plusieurs tomes qui accroche le lecteur qui se demande comment un cerveau a réussi ce tour de force.


"...il me semble que l'essence même du plan de Seldon était de créer un monde meilleur."
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À bien des égards, en tant que trilogie de science-fiction d'action, elle est très intéressante et fascinante. Elle se lit comme on boit une limonade sucrée bien qu'elle ne contienne aucune émotion, aucun sentiment, aucun amour réel, rien d'humain. C'est la science-fiction la plus déshumanisée que je connaisse et à ce niveau, elle rivalise avec Lafayette Ronald Hubbard qui est de plus orienté vers des situations plus guerrières, des machines ou des robots favorisant les forces de substitution où des soldats et des tortionnaires mécaniques n'ayant aucun goût ou dégoût pour le sang et donc, capables de découper un prisonnier en petits cubes pour l'apéritif, peuvent opérer sans aucun spasme moral. Asimov est définitivement plus humain mais en aucun cas humaniste ou empathique. Il est une vision froide et figée d'un futur qui ne pourra jamais naître. En gardant cette limitation à l'esprit, vous pouvez vous y plonger et apprécier les développements, les drames à rebondissements et les lignes directes non droites et toutes tordues de l'intrigue et du complot. Je vais maintenant faire un commentaire global sur le projet de ces trois romans.

Les trois romans sont sortis aux Etats-Unis au début des années 1950. L'auteur est un réfugié aux Etats-Unis qui est à la fois juif et russe d'origine. Il a un peu d'éducation et peut ainsi nous entraîner dans certaines sciences qu'il rassemble et fusionne sous le titre de psychohistoire. L'histoire suit une ligne qui est absolument immuable bien que nous ne sachions pas qui ou quoi l'a initiée – sauf peut-être le Big Bang – mais toute tentative d'un individu, d'un groupe particulier de personnes ou d'un pays spécifique de perturber cette ligne sera contrée et vaincue pour revenir à la ligne elle-même. Il veut nous faire croire qu'il s'agit de l'invention d'un scientifique particulier (qui est le psychologue qui a inventé la psychohistoire), plus précisément Hari Seldon. L'idée générale - bien qu'elle ne soit jamais explicitée, juste affirmée - est que nous considérons les masses de personnes dans le monde, et seulement, absolument seulement, ces personnes, comme une seule et unique masse à reconnaître (cela devient circulaire comme Hitler à Munich). Si nous les réduisons tous à une masse de gens qui sont gouvernés par la psychologie de masse qui va avec cette existence massive pulvérisée et broyée, alors il n'y a pas de choix, pas de détour, pas de déviation, pas de trou dans la haie, pas même un trou de lapin, ou même un trou de ver. Nous sommes dans une galaxie et cette galaxie est entièrement autonome, et nous ne savons rien du reste de l'univers, et nous n'envisageons même pas la possibilité de passer d'un niveau de réalité à un autre, d'un monde à un autre, d'un univers à un autre. Pas de trous de ver, disais-je. Alors, reste à se concentrer sur l'intrigue qui est aussi droite qu'une ligne droite, qui n'existe pas dans l'espace, quand la psychohistoire parle, mais qui est aussi droite que mon bras quand je me mouche ou que je me gratte le derrière, quand on considère les illusions que certains groupes de personnes peuvent avoir sur la "vraie" histoire du monde, c'est-à-dire leur propre grignotage expérientiel, existentiel et circonstanciel du pagne en plus pur coton Ouïghour qui cache la virilité de l'univers psychohistorique, virilité excitante qui devient alors notre poire de la soif, notre pain de la faim, notre effervescence de la jouissance.



Mais toute la trilogie repose sur une affabulation directement tirée de l'Ancien Testament, sinon de la version réduite pour l'adoration juive, la Thora, "cette crainte superstitieuse de la part des pygmées du présent pour les reliques des géants du passé." (page 569) C'était une époque où les rois et prophètes bibliques vivaient une paire et même une poignées de centaines d'années alors que l'humanité était – et est toujours – considérée comme ayant une espérance de vie de 29 ans. Une fable, disais-je. Pas de géants dans le passé. Pas d'extraterrestres dans le passé. Pas de surhommes mythiques, encore moins de super-héros, dans le passé.

Cette affirmation d'une certaine force géante, ici communautaire, clandestine et secrète, connue sous le nom de Seconde Fondation, entraîne quelques frayeurs chez les humains qui sont confrontés à cette affirmation, frayeur existentielle en ce sens que la situation est vue comme un viol, un vrai viol, une viol, un viol à la fois pénétrant et hormonalement lubrifiant, même si les humains effrayés de ce viol le décarnalise – opération religieuse et rituelle s'il en est – jusqu'au moment où éventuellement l'histoire de la Seconde Fondation prend la forme d'un soldat robotique et robotisé devenu lubrique au goût du sang dont il est aspergé de la tête aux pieds. "Quand un homme peut-il savoir qu'il n'est pas une marionnette ? Comment un homme peut-il savoir qu'il n'est pas une marionnette ?" (page 601) Mais de telles questions ne sont qu'un peu de persil saupoudré sur une pomme de terre vapeur – en chemise de nuit bien sûr – au petit déjeuner, je suppose. Cela ne veut rien dire. Ces deux questions sont rhétoriques. Personne ne sait jamais s'il/elle/ils/ elles est-ou-n'est-pas/sont-ou-ne-sont-pas des marionnettes. Et puis nous avons la dernière phrase du dernier livre, lorsque la Seconde Fondation a repris le contrôle total des hommes stupides qui prétendaient pouvoir gérer leur propre histoire : "Maintenant, il y avait une satisfaction sombre sur le visage rond et rougeaud de X.Y - le Premier Président" de la Seconde Fondation. J'ai anonymisé son nom pour que vous ne le connaissiez pas avant de lire les trois livres dans l'ordre des pages. On dirait que la Patricienne Pelosi, Première Présidente de la Chambre des Représentants, se rend à Taïwan et tente de provoquer la Chine dans une guerre de Détroit de Taïwan.

Mais c'est là que nous rencontrons la réalité, et l'idéologie - sinon la croyance religieuse – historiquement positionnée de cette trilogie.

Écrite et publiée au début des années 50, lorsque la guerre froide déployait toutes ses ailes sur le monde afin de contenir l'URSS, connue sous le nom d'Empire russe, et l'Empire chinois, connu sous le nom de Mao Zedong. C'était l'époque où les États-Unis tentaient d'arrêter les communistes en Corée et étaient voués à l'échec car il existe des forces plus fortes et plus profondes dans l'humanité qui s'opposent, toujours et pour toujours, à toutes les ambitions impérialistes. Cette trilogie est la construction dramatique de la victoire totale, globale, absolue et homogénéisée de la Doctrine Monroe de la Destinée Manifeste des USA. de deux entités concurrentes seulement, l'Ancien Empire et la Première Fondation - ce qui est un mensonge puisqu'il y a au moins la Deuxième Fondation et les entités au-delà de la périphérie de l'Empire – s'élèvera dans le futur le Nouvel Empire lorsque la Deuxième Fondation aura éliminé ou mis sous contrôle tous les éléments hostiles ou simplement critiques, lorsqu'ils auront établi leur contrôle absolu et leur dictature sur l'ensemble de l'univers, de la galaxie, du cosmos, ou de tout ce que leur ambition peut agiter dans leurs neurones troublés. La croyance qu'il existe un groupe de quelques ou même de dix douzaines de personnes contrôlant, dans la clandestinité et l'anonymat, les processus psychohistoriques qui garantissent l'existence éternelle de ce Second Empire totalement unifié, fusionné, homogénéisé, etc., est l'idéologie impérialiste la plus horrible que je/nous/vous/ils/ON puissent imaginer.

Il s'agit d'une réécriture du fantasme de la Jérusalem messianique selon lequel, à la fin des temps, après l'Apocalypse, lorsque toutes les forces hostiles et les individus ou groupes indignes ou même les nations – un génocide ou deux ne dépareillent pas dans l'esprit de ces auteurs de prédictions apocalyptiques – auront été éliminés, il y aura une Jérusalem dans le ciel qui recevra et accueillera tous les libres et vrais croyants. Et n'oubliez pas qu'il est négligeable de faire tuer quelques millions de personnes si cela permet de sauver le reste des quelques, et trop nombreux d'ailleurs, milliards de personnes de l'humanité. Écoutez ce qu'en dite l'Apocalypse de la Bible, estampillé Saint Jean : Apocalypse 14:8-11 :

Apocalypse 14-8:11, Nouvelle Edition de Genève
8 Un autre, un second ange suivit, en disant: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de sa débauche!
9 Et un autre, un troisième ange les suivit, en disant d'une voix forte: Si quelqu'un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main,
10 il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l'Agneau.
11 Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles ; et ils n'ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui adorent la bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom.



Le génocide est un concept de base dans cette trilogie, et il est accepté, quand il est nécessaire, comme si cette nécessité le rendait pur et divin. Et tout est dans les mathématiques, et la mise en oeuvre de mathématiques absolument vraies et véridiques dans la psychologie de masse de la psychohistoire qui peut déterminer exactement la destination finale ciblée – par qui, Grands Dieux ? – de l'humanité, comme si une telle humanité homogénéisée et passée au mixeur pouvait être l'objectif et pouvait survivre à sa pulvérisation finale. C'est une suite en pure extension et expansion qui réécrit en même temps, le mythe marxiste du communisme final à atteindre le jour où toutes les bourgeoisies et les pirates profiteurs auront été éliminés de cette terre.

Bienvenue en Ukraine, où Thora et marxisme s'affrontent avec les armes de l'impérialiste Doctrine Monroe qui proclame la Destinée Manifeste d'un monde totalement uniformisé sous la houlette de qui vous savez, Que Dieu bénisse l'Amérique. Des scorpions frileux rampent sur ma colonne vertébrale à la recherche de quelque moelle sirupeuse.

Dr Jacques COULARDEAU

Lien : https://jacquescoulardeau.me..
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"Fondation", "Fondation et empire", et "Seconde Fondation", sont les différents volets, de la première trilogie du "Cycle de Fondation", qui est excellente. C'est même davantage : une oeuvre majeure, de la science-fiction. Originale, ambitieuse, épique, dense et complexe, la trilogie, m'a emmené dans un tourbillon d'émotions mêlés avec génie, par un Asimov, au sommet de son art.
Il est difficile de ne pas être impressionné, par une oeuvre aussi vaste, parfaitement contée par Isaac Asimov, qui a la plume des maîtres. J'ai été convaincu, d'un bout à l'autre des trois tomes de cette série, qui s'avère d'une intelligence rare, et nourrie par des personnages complexes et attachants, qui confèrent à la série, une grande force narrative.
Asimov sait déployer des intrigues de plus en plus élaborées, complexes, dans des récits, très denses, véritables bouillonnement d'idées et de réflexions.
Mais Asimov, sait aussi déployer les émotions-d'ailleurs, dans "Fondation", les émotions, se nourrissent de la réflexion, et vice-versa. Les émotions qu'ils créent sont d'une richesse et d'une puissance, rarement atteinte, en littérature.
Un chef-d'oeuvre !
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Surprenant d'un bout à l'autre. de la SF de grand maître, dure d'accès parfois bien sûr. le tout est de s'accrocher lors du premier tome, "Fondation". C'est là que les neurones doivent commencer à se mettre en branle. Hari Seldon invente une science qui lui permet de déduire l'avenir sur une échelle galactique de plusieurs millénaires, et le moins qu'on puisse dire, c'est que tout n'est pas reluisant. Mais à partir de là, on ne va pas foncer dans le tas de tous les ennemis possibles, on est dans du subtil ! Si vous avez adoré les SES, si vous êtes passionnés par la sociologie et les déductions logiques (il ne faut pas oublier que Asimov a aussi fait dans le polar), c'est LE space opera qu'il vous faut. Alors oui, ça vous semblera décousu : c'est le format fix-up, qu'est-ce que vous voulez ? Il n'empêche, cinq nouvelles assemblées ensemble pour faire un roman qui sont cinq très bonnes nouvelles, ça forme au final un très bon roman. Attention toutefois à les lire dans l'ordre car chacune d'entre elle part des découvertes faites à partir de la précédente.
Les intrigues politiques s'enchaînent donc, avec complexité mais fluidité, jusqu'à ce que le lecteur comprenne qui est le véritable psychohistorien : ce n'est pas Seldon, c'est Asimov ! Déjà dans les années 50 il prédisait le rôle du nucléaire dans nos sociétés (poussé ici à l'excès, il faut l'avouer), mais aussi celui de la religion dans le commerce mondial, la société de consommation et son risque de s'effondrer un jour...
Le seul problème qu'on peut trouver à tout cela est forcément ce qu'on peut reprocher à presque toute la SF intello : beaucoup de théorèmes pour très peu d'action et des personnages sans plus (ce n'est pas pour dire, mais voir quinze fois le même archétype de l'intellectuel froid et sardonique avec simplement une différence de rôle et de nom, je comprends que ça puisse déranger les néophytes). Bien heureusement, tout ça vient s'améliorer dans les deux tomes suivants : avec "Fondation et Empire" et "Seconde Fondation", le cycle nous offre enfin ce qu'il lui manquait, un panel de protagonistes en tous genres avec des caractères différents, du suspense en masse et un univers plus instable que jamais sans cesser d'être réaliste. On pourra reprocher néanmoins quelques avalanches occasionnelles de retournements de situation et de vraies-faux twists qui embrouillent le lecteur et ne peuvent pas fonctionner à tous les coups. Bon, la Seconde Fondation... J'avais deviné où elle se trouvait, même si je me pensais qu'Ebling Mis allait leur donner des coordonnées ce qui aurait du coup été impossible. Pour ce qui est de la nature du Premier Orateur, je n'ai à en prendre qu'à moi et à ma manie de lire la dernière phrase des pavés, mais je peux vous garantir que malgré tout, le plaisir de voir où l'auteur mène sa barque reste (presque) intact.
Et voir comme tout ça reste cohérent a de quoi impressionner ! Surtout pour neuf textes en tout dont l'écriture s'étalait sur plusieurs années et que si j'ai bien compris Isaac Asimov n'avait au départ pas spécialement envie d'écrire. Un seul défaut que j'ai vraiment relevé, c'est que le but de la Fondation est de rétablir le Second Empire, alors que les élections qu'elle organise sont démocratiques... Seldon ne croyait pas à la république à long terme ?
Sinon, bah un bon rythme qui n'est gâché que par quelques explications en trop, un style minimal mais pas pour autant absent (on sent des sacrés passages où l'ironie atteint des sommets - ça mériterait presque d'être étudié !), le tout pour un background peu manichéen, un côté presque noir mais terriblement crédible et des histoires qui font aussi bien dans le mindfuck que dans l'aventure, écoutez, qu'est-ce que je pouvais espérer d'autre d'un bouquin de 800 pages ? C'est une excellente initiative de la part de Folio SF d'avoir fait cette intégrale en 2 tomes, surtout avec ces couvertures de toute beauté... Quel dommage que vu ma PàL je vais devoir attendre 2020 pour pouvoir me procurer la suite !
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Les lois de l'Histoire sont aussi absolues que celles de la physique, et si les probabilités d'erreurs sont plus grandes, c'est uniquement dû au fait que l'Histoire ne prend pas en compte les êtres humains en aussi grand nombre que la physique ne le fait avec les atomes, si bien que les variations individuelles comptent davantage.
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La culture artificielle à base de produits chimiques, c'est bien de cela que vous parlez ? Non, pas sur Trantor. Ces cultures hydroponiques dont vous parlez nécessitent une industrie à l'échelle planétaire… notamment, une industrie chimique développée. Et en cas de guerre ou de désastre, quand l'industrie s'effondre, les gens meurent de faim. Et puis on ne peut pas faire pousser artificiellement toutes les denrées. Certaines perdent de leur valeur nutritive. La terre, c'est encore ce qui revient le moins cher… et on peut toujours compter sur elle.
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Parce que tu t'inquiètes vraiment de ce que pourrait penser l'Esprit Galactique ? Voilà ce que c'est de te laisser livrer à toi-même. Tu as vu souvent Vérisof, je parie.
Il m'a expliqué des tas de choses...
à propos de l'Esprit galactique ?
Oui.
Mais, pauvre innocent, il croit à toutes ces histoires encore moins que moi, et je n'y crois absolument pas. Combien de fois t'ai-je dit que tout cela ne rimait à rien ?
Je sais, je sais. Mais Vérisof...
Je me fiche de Vérisof, ce ne sont que des mots.
[…]
N'empêche que tout le monde y croit. Je veux dire à toute cette histoire à propos du prophète Hari Seldon, de comment il a créé la Fondation pour mettre en pratique ses commandements et pour qu'un jour le monde puisse retrouver le Paradis galactique... Et aussi que quiconque désobéit à ses commandements sera anéanti pour l'éternité. Les gens y croient […]
Les gens, oui, mais pas nous. Et tu peux être heureux qu'ils y croient, car, selon cette doctrine de charlatans, tu es roi de droit divin, et tu es toi-même un demi-dieu. C'est bien pratique. Cela supprime toute possibilités de révolte et t'assure une obéissance absolue en toute circonstance.
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Kalgan était donc, à la satisfaction évidente de sa clientèle, perpétuellement au service des dandys efféminés de la cour impériale et de leurs dames flamboyantes et lascives ; des rudes seigneurs de la guerre qui dirigeaient d'une main de fer les mondes qu'ils avaient conquis par le sang et de leurs hétaïres dévergondées et lubriques ; des hommes d'affaire gras et prospères de la Fondation et de leurs maîtresses luxurieuses et perverses.
Aucune discrimination, car tous étaient abondamment pourvus d'argent.
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" (…) Cette ultime étincelle de création juvénile, jaillie de son cerveau, a éclairé l'Empire d'une lueur crépusculaire qui faisait vaguement pressentir le soleil levant du Second Empire.
- Jolie phrase. Vous devriez écrire, vous savez ?
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Vidéo de Isaac Asimov
Traduit pour la première fois en langue française, Isaac Asimov, le célèbre auteur du Cycle de Fondation, raconte l'histoire d'une petite tribu semi-civilisée qui a créé en l'espace de 500 ans, grâce à leur audace et leur ingéniosité, l'une des civilisations les plus brillantes jamais vues : Rome. Son don extraordinaire pour croquer des figures historiques, rendre simples et lumineux des batailles et des événements pourtant complexes plonger au coeur des systèmes socio-politiques pour en tirer les plus évidentes leçons, entraîne le lecteur dans une aventure mémorable aux quatre coins de l'Europe. A travers cette chronique menée tambour battant, c'est aussi notre histoire qu'il raconte tant les Romains ont influencé la forme de notre vie quotidienne, nos institutions et nos idéaux de justices et d'honneur.
Vidéo réalisée par Benjamin van Blancke à partir des illustrations du livre.
Disponible en librairie. Pour en savoir plus sur cet ouvrage, écouter un extrait audio ou feuilleter des bonnes pages : https://bit.ly/46V7V84
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