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Critique de Sachenka


Rien ne vaut une bonne quête, la recherche des origines. C'est ce que propose le cinquième et dernier tome du cycle de Fondation. Dans le livre précédent, la « lutte » entre les deux Fondations, chargées d'assurer éventuellement le rétablissement de l'empire galactique (soit par des avancées technologiques ou par le développement des habiletés psychiques) s'est terminée par une troisième voie : la Galaxia, une harmonie entre les individus, leurs planètes et toutes les formes de vie qui s'y trouvent. Mais cela ne fait pas le bonheur de tous. Dans tous les cas, Trevize reste préoccupé par une autre idée fixe : « Je dois retrouver la Terre. » (p. 20). Cette planète est à l'origine de tous les êtres humains de la galaxie (je rappelle que le cycle se déroule approximativement vingt mille ans dans le futur). Tout le monde, sur toutes les planètes, semblent en avoir perdu la trace et les archives sont morcelées, incomplètes – quand elles n'ont été supprimées tout simplement. Ainsi, avec son collègue Pelorat et la nouvelle compagne de celui-ci, Joie, ils se lancent à la recherche de la Terre. Cette quête des origines, ce voyage, constituera l'essentiel de ce cinquième tome et les mènera d'un monde à l'autre (Comporellon, Aurora, Solaria, Melpomenia, Alpha, etc.).

Comme dans mes critiques des tomes précédents, l'écriture d'Isaac Asimov est plutôt ordinaire. Si j'ai adhéré rapidement à l'intrigue qu'il proposait, j'ai été refroidi par la lenteur avec laquelle elle se déroule. En effet, si la mission est donnée rapidement, il faut attendre 126 pages (sur 674) pour que les explorateurs descendent sur la première planète. Et là encore, l'action ne s'enclenche pas rapidement. D'autant plus qu'elle est constamment retenue par des dialogues à n'en plus finir. Je pense entre autres à ces séquences interminables avec la ministre des transports de Comporellon. En fait, presque tout ce qui concerne cette planète est superflu ou, du moins, trop long. C'est normal que des protagonistes rencontrent des difficultés. Mais, dans une bonne histoire, ces obstacles trouvent éventuellement leur utilité, ne serait-ce que pour amener un des personnages à découvrir quelque chose sur lui-même. Eh bien, quelques uns des arrêts sur les différentes planètes me semblent ne servir que peu l'intrigue. Un mince indice sur la prochaine destination est justifié mais cela peut se faire de manière succincte. Par exemple, sur l'une d'elles, ils s'éternisent 150 pages pour, au final, sauver un enfant dont l'utilité est contestable.

Ceci dit, beaucoup des dialogues sont importants pour clarifier des éléments de l'intrigue et, surtout, pour expliquer des concepts scientifiques complexes. En ce sens, je salue le travail de vulgarisation d'Asimov. Comme dit l'expression : rendre à César ce qui est à César. Une des grandes forces de l'auteur, c'est de rendre claires, accessibles des choses qui ne le sont pas. Et je ne fais pas seulement référence à la psychohistoire. Plusieurs concepts astronomiques, géologiques, mêmes historiques. D'autres dialogues également ne sont pas sans intérêt. Par exemple, les échanges entre les deux explorateurs et Joie. La femme provient de la planète Gaïa dont l'organisation sociale est unique. C'est un peu un choc culturel entre eux. J'ai aussi beaucoup apprécié les échanges entre les hommes sur les types de planètes, les conséquences de la radiation, la terraformation, l'évolution des sociétés, leur histoire, etc. Mais c'est personnel, ce genre de trucs m'intéressent.

J'ai bien aimé la fin, elle me semblait appropriée. Les protagonistes trouveront-ils la Terre? Où est-elle? Dans quel état? Qu'y trouveront-ils? Pourquoi est-elle cachée? À vous de lire. Seulement, après sept tomes (eh oui, j'ai lu les préquels en premier), après avoir cru et m'être investi (en temps) dans la Fondation, je suis un peu déçu que l'émergence du Second empire galactique ait été abandonnée. Mais bon, c'est assurément mieux ainsi. Il faut dire que les deux derniers tomes ont été écrits tardivement, plusieurs années après la trilogie originale, alors l'auteur était rendu ailleurs dans ses réflexions, ses préoccupations.
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