AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,26

sur 5267 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Par l'Espace et par Seldon, quelle épopée ! Isaac Asimov est ahurissant et surtout d'une intelligence folle ! Les mots qui me viennent à l'esprit sont les termes de roublardise, de finesse et, oui d'intelligence c'est bien le maitre mot.

Notons que ce roman est en fait la juxtaposition de plusieurs nouvelles : Les psychohistoriens (ma préférée) écrite en dernier en 1951, Les Encyclopédistes et Les Maires écrites en 1942, Les Marchands et Les Princes Marchands en 1944. le tout est unifié pour former un roman en 1951. C'est sans doute la raison pour laquelle on trouve des résumés énoncés par les personnages dans chaque nouvelle, ce qui n'a pas été pour me déplaire tant le scénario est subtil. Cela explique aussi pourquoi certains personnages arrivent puis ne réapparaissent plus (alors qu'on s'est attaché à eux). En tout cas je comprends mieux pourquoi la première nouvelle (écrite en fait en dernier) m'a happée à ce point tant elle est bien écrite, plus aboutie.

Nous sommes au 13ème Millénaire. La Terre est devenue inhabitable depuis très longtemps et les hommes ne savent même plus où elle est située. La Galaxie comporte alors près de vingt-cinq millions de mondes habités. Et pas une seule de ces planètes n'échappe à l'autorité de l'Empire dont le siège se trouvait alors sur Trantor. Les voyages entre ces mondes se font en saut dans l'hyperespace :

« Puisqu'il était impossible de se déplacer dans l'espace ordinaire à une vitesse supérieure à celle de la lumière ordinaire (c'était là un de ces principes scientifiques vieux comme le monde dont l'origine se perdait dans la nuit des temps), rallier un système habité — fût-ce le plus proche — eût demandé plusieurs années d'effort. En empruntant l'hyperespace — cette inconcevable dimension qui n'était ni espace ni temps, ni matière ni énergie, et qui existait sans exister vraiment —, il était par contre possible de parcourir la Galaxie d'un bout à l'autre en une fraction de seconde à peine ».

Hari Seldon est maître dans l'art de la psychohistoire, science qui arrive à prédire l'avenir en se basant sur les mathématiques et les probabilités. Celui-ci prévoit la destruction de l'Empire dans trois siècles. Cette chute sera suivie de 30 000 ans de barbarie avant la naissance d'un autre Empire. Pour réduire cette barbarie à 1000 ans, Seldon veut créer une Fondation. Avant même que cet Empire galactique ait en effet commencé à mourir (il avait vu juste notre mathématicien), avant la barbarie et la régression, Hari Seldon et son équipe de psychologues ont réussi à installer une colonie, la Fondation donc, sur une planète éloignée, Terminus, située aux confins de la spirale galactique, seule et unique planète d'un soleil isolé, sans grandes ressources naturelles et dépourvue de véritables possibilités économiques. Son objectif est que les scientifiques puissent préserver l'art, la science et la technique de la civilisation moribonde dans une vaste entreprise d'Encyclopédie, et puissent former le noyau du second Empire.

L'avenir de cette Fondation a été déterminé suivant les équations de la psychohistoire qui était alors à son apogée. Oui, la psychohistoire va guider la Fondation au fur et à mesure des siècles, l'âme et le souffle de Seldon toujours présents. Ont alors été créées les circonstances susceptibles de provoquer une série de crises qui pousseront les hommes plus vite sur la route du nouvel Empire. Chaque crise, chaque « crise Seldon » comme la Fondation l'appelle, marque le début d'une nouvelle ère de l'histoire. de façon récurrente, grâce à l'intelligence et à la ruse de Salvor Haldin, le maire de Terminus, et d'autres personnages talentueux, chaque crise sera résolue sans recourir à la violence mais avec beaucoup d'habilité. « La violence est le dernier refuge de l'incompétence ».

Ce livre aborde avec intelligence le thème de la sauvegarde de l'humanité dans un horizon lointain alors que nos vies humaines sont bien plus courtes. le thème de la chute possible des civilisations. N'est-ce pas prodigieusement d'actualité ? A l'aune de la crise écologique…et du contexte politique de notre pays aussi. Comment espérer et agir quand on sait que l'avenir a peu à nous apporter ? Cela ne conduit-il pas à la nostalgie, à songer avec envie à la vie que menaient nos grands-parents ? A des idées et des propos réactionnaires ? A vivre dans le culte du passé ? La population ne va-t-elle pas estimer que seul compte ce dont chacun peut profiter dans l'instant présent ? « Les ambitieux ne voudront plus attendre, et pas davantage les gens sans scrupule. La moindre de leur action contribuera à précipiter le déclin des mondes habités ». La nécessité d'une vision de long terme qui dépasse nos vies terrestres sur la base d'un projet innovant et humaniste est alors indispensable et contre l'entropie propre à tout système. C'est que propose Seldon sur cette toute petite planète. La résolution de chaque crise se fera indirectement via sa voix, via son âme et cela aussi est quelque chose d'original et de fédérateur.

D'actualité aussi l'accaparement des ressources naturelles et de l'énergie entre ces mondes, la puissance qu'elles permettent, la domination qu'elles promettent, les interdépendances qu'elles engendrent. le fait de posséder une énergie (le nucléaire pour Terminus), avantage contrebalancée par le fait de manquer totalement de métaux.

Cette psychohistoire est très intéressante. Rappelons que ce livre a été écrit en 1951 et que la mise en équation dans des ordinateurs afin d'établir des scénarios prédictifs n'existait alors pas vraiment. Cette notion met en valeur également les tendances invariables de l'Histoire au détriment des actions individuelles. Comme si tout était inéluctable. Écrit. J'ai même été sur ma faim et attendais peut-être un peu trop d'elle. La faute au tout début où les projecteurs sont braqués sur ce concept, ce qui m'a réjoui tant je trouvais l'idée croustillante et brillante. Elle est bien présente par la suite mais moins que les intrigues politiques et religieuses. J'espère vraiment retrouver ce concept excellent dans les prochains tomes !

J'ai adoré la façon dont chaque crise est résolue. Nous arrivons à chaque fois à une solution complètement différente de ce que nous, lecteurs, croyons voir arriver. J'ai été complètement surprise et prise au dépourvu au point parfois de me faire des noeuds au cerveau. Isaac Asimov joue avec la psychologie et les nerfs de ses lecteurs…Une vraie anguille ! C'est là où est contenue avec le plus d'intensité l'intelligence dont je fais allusion au début de cette critique. Chaque résolution de crise amenant la Fondation a de plus en plus de pouvoir. Mais, prenons garde, l'Empire n'est en réalité pas mort. Certes diminué, mais il est toujours là…vraiment hâte de lire la suite…


Commenter  J’apprécie          7327
Cela faisait longtemps que je voulais commencer ce cycle, me voilà donc lancée !

Ce premier tome est divisé en 5 histoires qui se déroulent à un certain nombre d'années d'intervalle.

Gaal Dornick arrive sur Trantor pour rejoindre l'équipe de Hari Seldon. Celui-ci a développé une manière de connaître l'avenir à long terme, c'est la psychohistoire « une science statistique aux bases inébranlables... »

Quand il prédit la chute de l'Empire, ce n'est bien évidemment pas au goût des dirigeants même si c'est très loin dans le futur. Seldon et tout son petit monde sont exilés sur Terminus, une très lointaine planète où ils vont entamer l'écriture de l'Encyclopedia Galactica.

J'avais imaginé que Hari Seldon était le personnage principal mais il partage l'affiche avec Salvor Hardin et Hober Mallow. Deux personnages qui ont de la suite dans les idées pour parvenir à leurs fins. Je me suis régalée de leur petite entourloupe.

Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment de lecture. Bien sûr tout ce qui tourne autour de l'énergie atomique sonne un peu vieillot mais il suffit de jouer le jeu.

À suivre…





Challenge SFFF 2021
Challenge cycles/séries 2021
Challenge mauvais genres 2021
Challenge duo d'auteurs SFFF 2021
Commenter  J’apprécie          467
Le cycle de Fondation. Enfin, je me lance enfin dans cette oeuvre magistrale ! On m'en a parlé la première fois il y a plus de vingt ans mais ce fut un rendez-vous continuellement repoussé. Je m'y suis enfin mis. Je dois dire que mon opinion de ce roman a continuellement changé en cours de lecture. Les premiers mots ne m'ont pas accrochés particulièrement mais l'intrigue m'a paru fort originale : le jeune Gaal arrive sur Trantor, la planète-capitale de l'Empire. Quelle impression un pareil paysage peut provoquer ! Il s'y rend pour travailler avec Hari Seldon, qui développe sa théorie de la psychohistoire. Qu'est-ce que c'est ? Une tentative de prévoir le cours des événements à partir de la psychologie humaine et des phénomènes sociaux. le reste n'est que statistique. Seulement, voilà, cette théorie dérange parce qu'elle prédit la chute de l'Empire. À peine arrivé, Gaal est épié puis arrêté. Pareillement pour Seldon. La solution ? Les envoyer, avec quelques cent mille collaborateurs, sur une planète à la frange de la galaxie : Terminus. Ce sera la Fondation. de là viendra une nouvelle civilisation.

Puis, ces personnages qu'on a à peine eu le temps de connaître cèdent leur place à d'autres, dont Salvor Hardin. La deuxième partie se déroule une cinquantaine d'années plus tard. (Bien que Seldon fasse quelques apparitions sous forme holographique.) Sur le coup, ça m'a fait un peu drôle de changer de groupe de personnages, surtout après seulement 70 pages mais je m'y suis fait. Il me semblait avoir eu si peu le temps de suivre, de comprendre Seldon. Mais bon, il a joué son rôle, «créer» la psychohistoire, il était temps de passer le flambeau. Et ce Hardin, si au début il ne m'avait pas fait une si bonne impression, il s'est révélé fin calculateur, de l'étoffe des grands de ce monde, face aux planètes belliqueuses qui les entourent. Pour une planète isolée et sans défense, c'est primordial.

Malheureusement, les quatrième et cinquième parties se déroulent plusieurs décennies plus loin encore, donc, inévitablement, on se retrouve avec une nouvelle galerie de personnages. Ouf ! Et le nouveau protagoniste, Hober Mallow, un marchand en apparence cupide, n'avait pas l'étoffe des précédents… à première vue. J'étais un peu dépité de ce changement. Ça a obscurci un peu mon jugement. Est-ce que ce sera ainsi à chaque fois ? Une nouvelle partie qui bouleversera tous mes repères, m'obligera à me familiariser avec tous ces nouveaux-venus ? Mais je me suis un peu calmé, ce n'est pas pire que lire un recueil de nouvelles. Un autre élément m'a un déplu, bien que je ne m'en sois pas rendu compte sur le moment : on n'y retrouve pas de personnages féminins importants.

Néanmoins, tous ces acteurs jouent le jeu de la Fondation. Prévoir les différentes menaces au fur et à mesure et les affronter avec les armes à leur disposition à ce moment, que ce soit l'autorité religieuse ou l'emprise commerciale. Était-ce une réflexion sur les types de pouvoir sur Terre ? Dans tous les cas, ils y excellent, tout en cachant bien leurs agendas, créant quelques rebondissements très intéressants pour. Je craignais que le roman ne devienne trop cérébral (l'intrigue est tout de même basée sur un postulat scientifique) mais plusieurs informations sont cachées au lecteur et il les découvre en même temps que les personnages. Bien souvent, ces informations sont résumés clairement et succinctement à travers les dialogues. Finalement, ce qui semblaient être cinq histoires distinctes se révèlent liées habilement par un fil conducteur qui témoigne du grand talent d'Isaac Asimov.

Si d'un point de vue narratif changer autant de fois les protagonistes pouvait se révéler dangereux, l'idée à la base est tellement originale que ça compense amplement. J'ai hâte de lire les tomes suivants afin de découvrir comment l'Empire s'effondrera et ce que le futur réserve à la Fondation. On reconnait un bon roman quand on continue à y penser, à cogiter, même plusieurs jours après la lecture. Je dois admettre que c'est effectivement le cas avec celui-ci. Et visiblement beaucoup d'autres lecteurs ont vécu la même expérience, il est donc facile de comprendre pourquoi le cycle de Fondation eut un tel retentissement. Donc, c'est une aventure à suivre…
Commenter  J’apprécie          350
La psychohistoire de Hari Seldon le prédit : le monde va à sa perte. Il demande qu'on lui confie une planète où conserver les archives du monde et aider à préparer le monde d'après. Mais est-ce là ces seuls vrais projets ? Ses prédictions sont-elles exactes ? Et qu'advient-il à ceux qui restent, leurs décisions contemporaines ont-elles une incidence sur le futur ou celui-ci est déjà tracé, quoi qu'ils fassent. Livre d'autant plus d'actualités qu'à travers les stratégies des uns et des autres, il questionne sur les relations entre l'inévitable, la crédulité, et l'obligation de choisir un camp : parce qu'il y a toujours des belligérants et d'autres qui espèrent, des avides de pouvoir personnel et d'autres pensant au bien commun (d'actualité non !?). le succès de ce premier opus de la série tient à la fluidité des propos : ce n'est pas tant technique que politique, voire philosophique. En tout cas, intelligent. La science-fiction dans toute sa splendeur : questionner sur le présent. Et il y en a des questions... Et puis, cette phrase qui sonne comme un précepte : "la violence est le dernier refuge de l'incompétence" (jdcjdr)
Commenter  J’apprécie          280
Nous sommes au début du treizième siècle et l'Empire pan-galactique n'a jamais été aussi étendu. Pourtant, un homme, le professeur Hari Seldon, invente la psychohistoire qui permet de prédire l'avenir. Grâce à cette science, il estime que l'effondrement de l'empire se fera dans moins de cinq siècles, effondrement qui sera suivi d'une ère de ténèbres de trente mille ans. Mais lorsqu'il met en garde les autorités de Trantor, la planète-capitale, on lui fait un procès, à l'issu duquel il est poussé à l'exil, à l'autre bout de l'Empire. C'est donc sur Terminus qu'il commence à mettre en place son projet, la Fondation...

Oeuvre fondatrice s'il en est (oui, j'ai eu du mal à résister), ce roman d'Isaac Asimov (dont c'est ici le premier livre que je lis) est en fait plus un fix up de nouvelles liées par un univers global et une idée forte, la psychohistoire. Cette "science" capable de prévoir des faits généraux qui ont de fortes chances de se produire dans le futur, nombreux sont ceux qui en rêvent. Pourtant, lorsque le professeur Seldon alerte les autorités politiques et administratives de Trantor, c'est peu de dire qu'on lui met des bâtons dans les roues.

Fondation est une référence à plus d'un titre. C'est à la fois l'oeuvre (composé de deux cycles de, respectivement, trois et deux romans chacun, avec une préquelle de deux autres romans) la plus connue (à égalité bien sûr avec son autre cycle célèbre, Les Robots) d'Asimov, bien sûr, mais aussi peut-être de ce qu'on appelle l'Âge d'Or de la Science-Fiction. C'est un exemple parfait de ce qu'on nomme le space opera parce qu'il décrit un empire galactique dans toute son immensité. D'ailleurs, il est de notoriété publique que le romancier s'est fortement inspiré de l'Empire Romain pour créer le sien. Car, après des siècles fastueux, l'Empire Romain d'Occident a lentement sombré dans une période ténébreuse dont il ne s'est pas relevé.

Même si on pourrait reprocher à Asimov de préférer les aspects politiques de son histoire du futur, au détriment de l'action (tout de même, ça manque de batailles spatiales), pour ma part ça ne m'a pas trop gêné. Mais un bémol tout de même : ce Fondation manque cruellement de personnages féminins. Il faut attendre la page 180 (sur 250 !) pour voir une femme avec un dialogue. Mais voilà, il s'agit d'une harpie dont voudrait bien se débarrasser son mari !

Au final, j'ai tout de même passé un très bon moment avec ce roman qui fait partie des grands classiques de la SF, de ceux qu'il me tardait vraiment de rattraper. Voici qui est fait et c'est peu de dire que je ne regrette pas mon voyage. Intersidéral, bien sûr !
Commenter  J’apprécie          250
Peut-on prédire le comportement d'une société au travers d'analyses et de calculs ? Cela semble possible dans le classique de science fiction d'Asimov. Dans cette charmante histoire futuriste, le monde s'est plongé dans une sorte d'empire intergalactique. Un groupe de plusieurs personnes, les psychohistoriens, dirigés par Hari Seldon, tentent de prédire le futur et de regrouper tous ces individus sur une planète, Fondation, afin de continuer leurs travaux et peut-être changer le monde.

Je ne nierai pas que j'ai mis du temps à lire ce premier tome mais cela en valait vraiment la peine. En des temps difficiles, seule la connaissance permet de ne pas perdre espoir !
Commenter  J’apprécie          224
Une oeuvre phare de "l'age d'or de la science-fiction" qui a même obtenu le très prestigieux prix Hugo de la plus grande série de science-fiction/fantasy de tous les temps. Un sacré mythe donc, voici ici mon humble avis sur le premier tome de cette célébrissime saga interstellaire.

Hari Seldon, à l'aide d'une science de son invention, la psycho-histoire, affirme pouvoir prédire l'avenir de l'Univers à grande échelle. Et ce qu'il prédit, c'est l'effondrement de l'empire tout puissant et florissant actuel sous 300 ans, suivi d'une très très longue période de ténèbres. Alors, il met en route le projet Fondation sur une planète isolé dans la périphérie de la Galaxie. Son but : diminuer sensiblement la période d'obscurantisme et de décadence dont s'apprête à subir toute la Galaxie. Mais ce projet à de nombreux détracteurs, et beaucoup de difficultés l'attentent. Seldon peut il vraiment avoir tout prévu ?

Ce roman n'en est pas vraiment un, c'est autan un recueil de nouvelle. Ici 5 nouvelles qui s'étendent sur 1 bon siècle permettent de voir l'évolution du projet Fondation, de sa création, puis de son expansion dans l'Univers. Et on l'impression de voir la construction de l'humanité dans celle de la Fondation. L'utilisation de la religion, de la politique, puis du commerce pour étendre son influence. Les intrigues géo-politique sont aussi légions. Les influences de l'Empire Romain sur l'organisation de l'Empire Galactique sont évidentes, comme de la noblesse moyenâgeuse pour celles des mondes dissidents de plus en plus nombreux avec la décadence de l'Empire. L'univers dépeint par Asimov ici est d'une grande crédibilité, certaines choses ont vieilli comme la considération de l'énergie atomique comme énergie ultime, mais est-ce si important ? Non. L'ensemble est très cohérent, les différentes crises arrivent logiquement, et les méthodes pour les régler sont très intelligentes, et un brin cynique. On peut voir en Fondation une Allégorie de l'évolution de notre société passée (et future ?).

Dans le fond, c'est vraiment très bon, très réfléchi, intelligent, l'intrigue global est vraiment passionnante. Dans la forme je vais émettre quelques réserves. Format nouvelle et intrigue s'étendant sur une longue durée oblige, les personnages changent au fil du livre. Nos "agents" de la Fondation font leur "besogne" et disparaissent. Certains marquent plus que d'autre, 2 sortent vraiment du lot et ont d'ailleurs le droit à le plus de page, ce sont les seuls où une empathie s'installe. Pour le reste, le vrai héros et personnage principal, c'est la Fondation. Aussi les ellipses sont omniprésentes, entre les nouvelles bien sûr mais aussi pendant. le livre regorge de dialogue et tout ou presque est résolu et expliqué par ce biais. Ce n'est pas gênant en soit, mais c'est un peu trop schématique. le tout ne varie pas assez dans sa structure narrative, dans son rythme. Pour ce qui est de l'écriture c'est simple, sans fioriture, mais très lisible et finalement assez agréable. Une oeuvre très accessible en somme.

Il en ressort une oeuvre très intéressante vraiment, qui a un poil vieilli sur la forme, mais qui garde sur le fond une grande attractivité pour n'importe quel lecteur de SF d'aujourd'hui. Une fois ce tome 1 fini, on a juste envie de connaitre la suite.
Commenter  J’apprécie          220
Grâce à ce challenge de Babelio (merci Fifrildi, encore, pour cette merveilleuse organisation), me voilà à nouveau plongé dans le cycle de « Fondation » d'Isaac Asimov. Je dis « replongé » car j'ai déjà lu ces romans voilà bien des années. À tel point que, si je connais le thème, j'ai tout oublié du déroulement, à quelques fulgurances près. Alors, quel regard l'adulte que je suis va porter sur ce cycle qui m'a fasciné dans ma jeunesse ?

Il faut savoir, pour commencer, que ce roman n'en est pas un. Il s'agit en fait de plusieurs nouvelles, écrites, pour les deux (« Les Encyclopédistes ») et troisième (« Les Maires ») en 1942, les quatrième (« Les Marchands ») et cinquième (« Les Princes Marchands ») en 1944 et la première (« Les Psychohistoriens »), qui permet d'unifier le tout, en 1951 pour la parution sous forme de ce roman dont je parle actuellement. Et cela se ressent dans la lecture, ce qui est bien normal. Les sauts dans le temps entre les différents nouvelles amène de nouveaux personnages. On a à peine le temps de s'attacher à l'un d'entre eux qu'il disparaît au profit d'un autre cinquante ou soixante-dix ans plus tard. Pas grave pour l'histoire, un peu plus pour la mise dans l'ambiance. Surtout que certains d'entre eux sont bien sympathiques. Quoiqu'un peu brutaux dans leur comportement. L'homme, selon Asimov, est décidé et un peu bourru, n'hésitant pas à menacer son prochain quand il se met sur sa route ou risque de contrecarrer ses plans. Une petite prime pour Salvor Hardin, plus agréable à suivre que le Marchand Hober Marlow, décidément trop brutal et sûr de lui à mon goût.

Ce qui compte avant tout dans ce récit, c'est la mise en place de la situation de base de ce cycle : l'Empire va disparaître. Il faut limiter le temps que passera l'humanité dans le désordre. Éviter une régression qui devrait durer des milliers d'années, au profit d'une régression de seulement mille ans. C'est beaucoup à l'échelle individuelle, mais si peu à l'échelle de cette civilisation. Cela rejoint le point précédent. Impossible de se cantonner à une génération : il faut avancer dans les siècles, afin de voir les progrès de cette science nouvelle, la psychohistoire, capable de mettre en lumière les grands mouvements civilisationnels et, en s'y prenant bien, de les influencer en partie. C'est en tout cas le but du fondateur de cette discipline, Hari Seldon, qui a imaginé un plan extrêmement précis pour sauver ses futurs compatriotes. Car lui sera mort depuis des centaines d'années quand ses prédictions se réaliseront… ou pas.

Mais le gros inconvénient de cette science, c'est qu'elle doit maintenir les humains dans son ignorance. Car si vous maitrisez la psychohistoire, vous aurez tendance à vouloir l'utiliser pour, à votre tour, modifier la direction prise par la société. À force, cela crée des perturbations et annule les efforts des autres. Hari Seldon, qui pense avoir raison, se doit donc de contenir le savoir à lui seul et à certains de ses proches. Afin d'éviter que ses plans à long terme ne soient gâchés par des interventions parasites. Et cela fait tout le sel de ces récits. Quand Seldon apparaît dans sa crypte pour donner son oracle, la surprise est souvent totale. C'est une des grands forces d'Asimov : sa capacité à surprendre le lecteur. Il est d'ailleurs un maitre des nouvelles qui sont souvent excellentes, avec ses chutes étonnantes.

Bien sûr, le livre a vieilli. le summum de la science est représenté par les objets atomiques : du rasoir à la centrale électrique, de la parure au bouclier de protection. Les moyens de communication ont un côté gentiment désuet. Mais cela ajoute au charme et ne gêne en rien la lecture, ni l'avancée de l'histoire. Ni le côté passionnant de la réflexion ouverte ici. Cela fait penser à tous ces ouvrages traitant de la chute de de la décadence des empires (Gibbon en est un bon exemple). Comment naissent et meurent des civilisations ? Peut-on en comprendre les mouvements ? Peut-on faire quelque chose pour en atténuer les soubresauts ? Peut-on les guides dans un sens ou dans l'autre ? On n'a pas fini de se poser ce type de questions.

Une bonne redécouverte, donc, pour moi. Même si j'attends la suite pour vraiment me plonger dans l'histoire et profiter, je l'espère, de la magie de la psychohistoire, avec ses doutes et ses retournements de situation.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          215
J'ai longtemps hésité à me lancer dans cette lecture. J'ai été, par le passé, très échaudée par ma lecture laborieuse, quasi-douloureuse du cycle de Dune, qu'on m'avait vendu comme un temple de la SF et que j'ai personnellement détesté (et accessoirement rien compris à l'histoire).
Je viens de terminer le 1 er tome de Fondation et je suis rassurée : je tiens quelque chose et c'est du bon !
Nous sommes dans 10 millénaires et l'Empire, qui règne sur tout l'univers, est au faîte de sa puissance. Mais Hari Seldon, père d'une nouvelle science, la psychohistoire, parvient à déterminer l'avenir et ses prévisions sont sombres : l'Empire est sur le déclin et sa chute prochaine provoquera plusieurs millénaires de chaos et de ténèbres. Pour limiter cette longue période de troubles, Seldon décide de créer Fondation dont le rôle sera de préserver les connaissances humaines des violences et de la barbarie qui suivront la chute de l'Empire et préparer l'avènement d'une nouvelle période de prospérité.
On suit, au fil des siècles, différents protagonistes charismatiques, qui, chacun à leur époque vont oeuvrer pour Fondation.
Ce qui me rebute parfois dans la SF, ce sont les concepts parfois abscons, les univers trop cryptiques : ce n'est pas le cas ici, la lecture reste facile, même pour un non spécialiste de SF.
J'ai aimé l'idée d'étaler l'histoire dans le temps, cela fait écho à l'immensité de l'espace suggérée dans le livre où l'on découvre des mondes inconnus, et tellement éloignés, inventés par l'auteur. Ce sentiment d'immensité, dans le temps comme dans l'espace est quelque chose qui a tendance à me fasciner.
Les thèmes abordés sont étonnamment modernes pour un livre qui a tout de même été écrit au début des années 50 et j'irai même jusqu'à dire parfois un peu prophétiques (décadence de la société, religion…).
Je vais bien sûr poursuivre le cycle avec la suite, Empire et Fondation.
Commenter  J’apprécie          174
Isaac Asimov est un auteur majeur de la Science-Fiction, connu et reconnu à juste titre. À l'évocation de son nom, tout de suite, ce sont les trois lois de la robotique et Fondation qui viennent à l'esprit. Fondation est à l'origine de courtes nouvelles parues sous forme épisodique de 1942 et 1944, puis réuni pour former le premier tome originel en 1951. Il a reçu le premier prix Hugo rétro en 1943. Notons que cette première trilogie, qui sera enrichi par la suite de cinq autres volumes, a obtenu l'unique prix Hugo récompensant la meilleure série Science-Fiction/Fantasy en 1966, qui avait été créé pour être décerné au Seigneur des anneaux de J.R.R. Tolkien.

Ce premier tome originel du cycle de Fondation est construit de façon étrange. Il s'agit de cinq nouvelles qui forment une histoire.
L'Empire est à l'agonie. Déjà, les premiers rebelles se déchirent pour former leur propre royaume. J'ai adoré la troisième partie nommée « Les Maires ». C'était excellent ces joutes verbales, succulent cette fourberie. J'ai aussi beaucoup aimé cette l'atmosphère médiévale avec ce Léopold 1er qui ne pense qu'à la chasse, ce régent machiavélique, la religion influente.

En revanche, je n'ai pas été très enthousiasmé par la dernière partie (« Le prince des marchands »). Je l'ai trouvé en manque de rythme, un peu de lourdeur, mais surtout l'apologie au nucléaire. Certes à l'époque où Isaac Asimov l'a écrite, cette énergie promettait une avancée technologique prometteuse, avec mon regard du XXIe siècle, elle ne reflète que de catastrophes. N'oublions pas Hiroshima, Nagasaki, Fukushima, Tchernobyl, mais aussi toute la biodiversité détruite par les puissances nucléaires du monde, sans oublier aussi les tonnes de déchets radioactives qui dorment au fond de la Manche ou sous terre.

Dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé Fondation, même bien plus qu'à ma première lecture. J'ai adoré la prose d'Isaac Asimov. Notons que deux villes en France (Montpellier et Bourgoin Jallieu) ont donné le nom d'une rue en l'honneur d'Isaac Asimov. Ma prochaine destination sera « Fondation et Empire ».

Challenge Duo d'auteurs SFFF 2021 : Isaac Asimov - Guy Gavriel Kay - auteurs non anglo-francophones
Commenter  J’apprécie          166




Lecteurs (15905) Voir plus



Quiz Voir plus

Fondation d'Isaac Asimov

De combien de parties est composé ce premier livre ?

Trois parties
Quatre parties
Cinq parties
Six parties

10 questions
124 lecteurs ont répondu
Thème : Le Cycle de Fondation, tome 1 : Fondation de Isaac AsimovCréer un quiz sur ce livre

{* *}