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Critique de Kalgan


Après le troisième tome du Cycle des Robots qui laisse de côté l'intrigue au profit de l'univers dans lequel il nous plonge, Asimov revient à son meilleur niveau dans « Face aux feux du soleil » pour nous livrer un récit grandiose dont il a le secret.

Car en effet il ne manque de rien dans ce quatrième volet du cycle: du suspens, une véritable intrigue, une fin spectaculaire, une enquête qui n'est pas bâclée mais surtout un apport considérable à l'univers du Cycle des Robots qui semble déceler de plus en plus les liens avec le Cycle de Fondation et les autres oeuvres de science-fiction d'Asimov.

On retrouve l'enquêteur terrien Elijah Baley, toujours en compagnie du robot humanoïde R. Daneel Olivaw, qui sont cette fois-ci chargés d'enquêter sur le meurtre du docteur Delmarre, survenu sur la planète Solaria faisant partie des Mondes extérieurs. C'est un fait exceptionnel car aucun terrien avant Baley n'a eut l'occasion de se rendre sur une des planète des Mondes extérieurs. Les moeurs y sont totalement étrangers à ceux de la Terre: les robots sont omniprésents, toutes les maladies ont été éradiquées, l'espérance de vie est beaucoup plus élevée et la population y est très faible.

Ces différences sont d'autant plus grandes que Solaria est la plus excentrique des planètes des Mondes extérieurs: la population s'élève à seulement 20 000 individus pour 200 millions de robots. Les habitants ont tous cessé de se voir physiquement et restent reclus chacun avec leurs robots dans d'immenses domaines. Ils se rencontrent désormais uniquement de façon virtuelle par « stéréovision ».

Malgré l'aide du robot Daneel Olivaw, pour mener à bien l'enquête, Baley doit faire face à ces étranges coutumes mais surtout à ses propres peurs: les Terriens qui vivent désormais dans des villes souterraines totalement isolées de la surface, Baley ne supporte pas de sortir à l'air libre.

L'enquête semble elle, être insoluble: les Solariens ne peuvent supporter la présence d'autrui à moins d'une dizaine de mètres et aucun robot ne peut commettre de crime: comment le meurtre du Dr Delmarre est-il survenu ?

L'enquête est beaucoup moins bâclée que dans le tome précédent et sa résolution beaucoup plus crédible et réaliste, mais surtout plus détonante, la chute du livre renoue avec le talent d'Asimov.

Asimov nous réserve dans ce livre une intrigue de grande classe et nous mène jusqu'à sa solution dans un récit très rythmé avec une écriture toujours aussi agréable à lire et efficace. L'histoire est absorbante dépasse cette fois-ci le cadre de la Terre pour mettre en scène des horizons inconnus.

En outre Baley semble de plus en plus s'accrocher à l'idée qu'il est nécessaire pour les Terriens de coloniser l'espace pour se libérer de la domination des Mondes extérieurs. Cela amorce l'idée d'une conquête spatiale à venir et qui sera à l'origine de l'Empire galactique présent dans le Cycle de l'Empire et de Fondation.

Toute la subtilité du récit vient du fait que l'enquête elle-même est entièrement corrélée à cette volonté de colonisation. Tout ce réseau complexe de liens que tissent peu à peu Asimov dans chacun de ses livres n'est pas anodin et dénote de la vue d'ensemble qu'il porte sur son oeuvre. Il réussit même à le faire sur le fond d'une formidable enquête policière.

On ne louera jamais assez la qualité d'écriture d'Asimov et le plaisir qu'il peut procurer à nous faire découvrir le monde du futur. le livre se hisse parmi les meilleurs d'Asimov tant sur le fond que sur la forme.
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