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Critique de Thanatos


Honnêtement, je crois que cette critique pourrait se résumer à ceci : C'est Asimov, donc c'est génial. On m'accusera peut-être de fanatisme aveugle, mais il faudra reconnaître alors qu'Asimov est un écrivain qui m'a rarement déçu, si ce n'est jamais.

Je ne sais pas par où commencer. L'incroyable profondeur de l'univers qu'il a développé au cours de sa vie est pleinement exploité ici. le plus impressionnant est qu'on ne doute pas de l'immensité de cet univers un seul instant alors que les aventures du protagoniste, Hari Seldon, se concentrent sur une unique planète. Enfin, quelle planète ! Trantor, la seule, l'unique, la capitale de l'Empire. Une Coruscant avant l'heure mais autrement plus intéressante, plus diversifiée.

Parlons en, justement, de ce Hari Seldon. de son statut de quasi-divinité dans les premiers tomes de Fondation (au sens des sorties), il passe ici à celui de mathématicien, génial certes, mais banal quidam de l'Empire, créateur de la farfelue psycho-histoire : une étude des probabilités quasiment divinatoire à l'échelle galactique. Comment ne pas apprécier ce héros malgré lui qui, en inventant un jeu de l'esprit, se retrouve empêtré dans les intrigues politiques d'un Empire en pleine décadence et confie ensuite son avenir à un Hummin, qu'il ne connaît que depuis quelques heures.

Cependant, on ne peut nier le côté assez naïf de Seldon dans sa manière d'affronter l'aventure. Je me suis quelque fois énervé devant ses réactions, que je ne pourrais que qualifier de peu judicieuses. de toutes façons, se dit-il, quel que soit le pétrin dans lequel je me trouve, ce n'est pas grave, Hummin viendra me sauver. Donc, agissons n'importe comment, ce n'est pas grave. L'air de rien, cette manière de penser de Seldon fait que je n'ai jamais vraiment eu peur ni pour lui, tout en sachant bien sûr qu'il devait survivre, ni pour ses compagnons d'aventure, dont la survie n'était pas garantie.

Pour terminer mes griefs à l'encontre de ce tome, je trouve sa construction scénaristique assez similaire au diptyque Fondation foudroyée/ Terre et Fondation. A savoir, on visite un lieu, on en tire quelque chose, au passage on se dispute pour une raison quelconque avec les locaux, on recommence. C'est certes assez caricatural pour correspondre à bon nombre d'aventures, mais avec un auteur et un univers communs, cela m'a beaucoup plus frappé.

Je tiens aussi à signaler que les efforts d'Asimov pour lier deux de ses plus grands cycles, celui de Fondation et celui d'Elijah Baley, semblent tout à fait naturels et tout se fait sans que l'on ait l'impression d'ajouts forcés. On retrouve ainsi dans les légendes du peuple impérial certains lieux et certains personnages du deuxième cycle. On voit ainsi peut-être malheureusement arriver la fin un peu vite, mais rien de dommageable.

Finalement, je dois vous parler de la situation de stagnation de l'Empire. En tant que scientifique, la vision d'une société sclérosée où tout progrès est devenu quasiment impossible est pour le moins terrifiante. J'ose espérer ne jamais connaître cela, mais quand je vois la simplification à l'extrême, non pas des moyens, mais des contenus, de l'échange d''informations et des relations de nos jours, je me dis que nous arriverons peut-être bientôt au niveau de l'Empire galactique d'Asimov.

Bref, un excellent roman et une excellente introduction au cycle de Fondation. Si vous deviez vous lancer dans la lecture de ce cycle, je vous conseillerai néanmoins de le lire dans l'ordre des sorties, plutôt que dans chronologique de l'univers.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.
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