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Critique de micky05


Ce n'est pas à l'histoire de cette gigantesque saga que je m'attacherai. Il faut simplement rappeler qu'Asimov n'est pas pour les puristes un véritable écrivain de S.F. Mais la S.F. est-elle donc si originale ? Je ne l'ai jamais trouvé. N'y a-t-il pas dans la science quotidienne assez de matière pour nous émerveiller ? Ma formation étant scientifique, je ne prendrai pas davantage parti, chacun aura compris ce que j'en pense.
Pourquoi suis-je donc si passionné par cette longue série qui est décousue et recousue par l'auteur, de son propre aveu, comme il le dit si bien ? Les sept livres qui constituent "Fondation" seront remis en ordre et complétés. Pour mémoire, "Prélude à Fondation" date de 1988, «"L'Aube de Fondation" de 1993 ; les suivants "Fondation, Fondation et Empire, Seconde Fondation" avaient été écrits précédemment en 1951, 52, 53. La dernière partie, "Fondation foudroyée et Terre et Fondation" en 1982 et 1986. Il poussera la coquetterie jusqu'à faire apparaître le Robot Daneel. Avec son initiateur "Giskard" (nom qui lui a été inspiré par le Président français de l'époque) ils avaient déjà été liés à la série dans "Les Robots de l'aube et les Robots et l'Empire". Si "Les Robots" m'avait passablement donné l'envie de le relire plusieurs fois, "Fondation" sera mon livre de chevet pour plusieurs années. Et pourtant, la S.F. n'est pas ma tasse de thé comme je l'ai déjà dit, la vraie sans doute. Je ne dois pas être un amateur de ce style, comme je ne le suis pas non plus du polar, ce qui ne m'empêche pas d'en lire, parfois. Mais aucun ne provoque l'envie incoercible de me lancer dans l'écriture, pour la bonne raison que j'en serai bien incapable, je le reconnais.
C'est que je crois qu'Asimov, en grand vulgarisateur, s'est bien gardé d'en faire scientifiquement de trop. Il s'est plutôt inspiré d'événement de l'histoire, la grande histoire, et en particuliers des grands acteurs et de la seconde guerre mondiale mais pas uniquement. Il va donc jouer d'avantage sur le jeu avec le lecteur. Cette découverte a commencé pour moi avec "La fin de l'éternité". Tout son oeuvre repose sur ce principe, emporter le lecteur sur de fausses pistes, pour mieux le surprendre ? C'est bien le principe même de la psychohistoire, non ! Mais le plus drôle c'est qu'Asimov a lui-même expliqué qu'il s'était piégé lui-même avec cette (psycho) histoire dont il ne se sortait pas et il s'est lui-même surpris à nous prendre une fois de plus à son propre jeu. Suprême ironie de l'écriture !
Il reste qu'Asimov n'est pas un grand écrivain. C'est un grand bluffeur. La traduction des deux premières parties par Jean Rosenthal et Pierre Billon rendait justice à cette insuffisance. Si le français en souffrait, le récit restait haletant. Puis Jean Bonnefoy, grand traducteur de Shakespeare, a lissé les textes. C'est le récit qui en a souffert. On y perd le côté série B qui fait du lecteur de S.F. un grand adolescent, pour la vie.
Mais l'esprit du grand Isaac continue de souffler. Jusqu'à la fin de sa vie, quand sous la pression de ses amis il nous livrera une "Aube de Fondation" afin de lier logiquement l'ensemble de ses écrits il gardera le souffle épique qui a fait le succès, ô combien mérité, de ce grand récit.
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