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Critique de Pavlik


Publié en 1972, Les Dieux eux-mêmes marque le retour d'Isaac Asimov à la science-fiction après une quinzaine d'année d'absence. L'histoire est divisée en trois parties distinctes. Dans la première d'entre elles nous découvrons Lamont, personnage qui cherche, en retraçant son histoire, à démontrer la dangerosité de la pompe à électron, invention extraordinaire, en tous cas sur le papier, qui assure à l'humanité une énergie à priori illimitée et peu couteuse. Celle-ci a été inventé par Hallam, devenu depuis le grand ponte des instance scientifiques de son temps (à savoir 2100). le principe de cette pompe est basée sur l'échange d'atomes entre notre univers et un "para-univers" peuplé de créatures intelligentes, mais qui demeurent inaccessibles et dont l'unique forme de communication réside dans cette échange atomique. Cette première partie n'est pas la meilleure du roman mais a le mérite de mettre l'accent sur les relations entre science et éthique en montrant comment, malgré un doute raisonnable, l'institution, symbolisée par Hallam, s'entête, à seule fin de conserver ses privilèges et de ne pas se désavouer elle-même, à maintenir une technologie potentiellement dangereuse pour l'humanité. En cela Asimov porte un questionnement ô combien d'actualité aujourd'hui.

Dans la deuxième partie, de loin la meilleure, l'intrigue se transpose dans le "para-univers" et nous découvrons les êtres intelligents à l'origine de la pompe à électrons. Leur planète, et donc leur civilisation, est mourante, car leur soleil est en train de s'éteindre. Pour eux la pompe est un bienfait et, même s'il ont conscience de sa dangerosité pour nous, la maintenir en état de marche est une question de survie. Asimov développe à ce niveau de l'intrigue une espèce extraterrestre (et même extradimensionnelle) tout à fait originale puisqu'elle existe, dans un premier temps, sous une forme fluide, associée en trinôme (un Rationnel, une Émotionnelle et un Parental) avant de fusionner en une forme solide et individuelle. Nous suivons ainsi l'évolution des trois êtres qui composeront le Solide qui inventera la pompe.

Dans le dernière partie nous découvrons Denison, ex-collègue de Hallam, qui partage les craintes de Lamont et se rend sur la Lune, colonisée depuis une cinquantaine d'années et peuplée de lunarites, aux moeurs bien différentes de ceux des terriens (par exemple le nudisme n'y est pas un problème). Ici Asimov se perd un peu dans les intrigues politiques impliquant Terre et Lune, ainsi que dans la relation entre Séléné (la jolie guide touristique) et Denison. Ce dernier trouvera finalement le moyen de compenser le déséquilibre de l'interaction forte induite par le pompage (et à termes fatal à notre univers) en multipliant les sources, et donc les univers, ou puiser les atomes. La encore on peut voir dans cette proposition de résolution d'un problème de création d'énergie un parallèle tout à fait contemporain avec notre époque. Finalement, malgré une troisième partie un peu moins bonne et une première un peu trop réduite au seul face-à-face Lamont Hallam, Les Dieux eux- mêmes, sans être ce qu'Asimov a produit de mieux, demeure un très bon roman de science-fiction.
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