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EAN : 9782246858423
320 pages
Grasset (14/10/2020)
3.67/5   27 notes
Résumé :
« Valérie morte à peine, je dévorais Kathleen et la nuit respirais son sommeil. Valérie morte, je pleurais en cachette et sans pudeur, dans la rue, dans des spasmes et des sanglots. Valérie morte, j’ai regardé Kathleen comme personne avant elle et j’ai cru que sans elle je partirais aussi. Valérie vivante, je la regardais comme jamais personne. J’ai reçu Valérie en ne doutant de rien. J’ai saisi Kathleen après avoir perdu, j’étais nu désormais. »

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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Difficile d'écrire une critique à propos du cri de douleur d'un homme entendu à la radio, vu au coeur de l'émission «  28 minutes » sur Arte.


Témoignage , récit autobiographique douloureux, mise à nu de dix années d'errance et de remords—- , sorte de journal intime contant le drame intime : perte brutale d'une épouse, d'une mère Valérie ——mère de Camille et Théo à l'âge de quarante - quatre ans, récit écrit sans doute pour exorciser le deuil, pétri de doutes, et d'émotion de la part d'un homme qui ne se pardonne pas de vivre.
L'auteur avec franchise à l'aide de soixante - treize chapitres courts, phrases courtes et imagées détaille son passé , ses grands - enfants, murmure des baisers à un fantôme , en aime très vite une autre , Kathleen plus jeune que lui de vingt ans , se rend fou, coupable d'aimer une morte et une vivante ....
Valérie : Je n'écris pas si bien, elle écrit mieux que moi ».
«  J'ai saisi Kathleen après avoir perdu , j'étais nu désormais » .

Et encore «  Qui a deux femmes perd son âme .Qui a deux maisons perd la raison. » ...
L'auteur, dans ces pages où tout est vrai, épuisant , inoubliable , parle , parfois agaçant , provocateur , sarcastique, éperdu, déroutant , de l'amour pour ses enfants, les deux derniers chantent qu'ils ont LE PLUS VIEUX DES PAPAS » ( Octave et LÉON issus de son union avec Kathleen ) .
En quelque sorte , une thérapie par l'écriture , salvatrice .
Il nous parle de ses amitiés politiques , erreurs , errements , destruction au travail et socialement , il ne se le pardonne pas et espère un châtiment qui le terrifie .
Il évoque avec une tendresse non feinte la perte de son père dont la présence formidable lui manque , de sa maman Evelyn qui évoque son enfance de fillette déportée : elle commença à donner des conférences dans des lycées et collèges , de sa grand - mère Oma , décédée à 100 ans en 2014 .
Le ton est pathétique, dramatique , il réfléchit sur le deuil, l'adultère , les rites judaïques et la foi, exprime ses doutes , dévoile ses sentiments , s'appesantît sur ses malheurs ce qui donne le sentiment au lecteur d'une écriture auto - flagellante et sincère
Le lecteur en ressort triste, épuisé .
La fin apparaît plus souriante jusqu'à ce que se profile une maladie qui a gelé nos vies , nos théâtres , nos écoles début 2020 , un ennemi invisible , que nous subissions , enfermés et fiévreux ....
Un ouvrage fort ,grave , pétri d'amour et de contradictions COMME LA VIE , lu avec grand plaisir.
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Récit personnel très poignant de Claude Askolovitch. Pour ceux qui ne le connaissant peu ou pas, Claude Askolovitch se démarque dans le paysage médiatique français ces dernières années par de belles chroniques sur Arte (28 minutes) et sur la revue de presse quotidienne de la matinale de France Inter. Il y manie avec grande dextérité la beauté de la langue française pour mettre en avant des histoires humaines, de monsieur et madame lambda traversant des souffrances ou des joies qui peuvent émouvoir tout le monde. Il analyse également avec brio des sujets de société pour Slate (notamment sur le racisme ou les discriminations, ou parfois le sport)

Or, on retrouve ce même style dans le livre. Phrases courtes, très imagées, où beaucoup de sentiments sont dévoilés en peu de mots. Sauf que cette fois-ci le sujet n'est pas un individu quelconque, mais Claude Askolovitch (et sa famille) lui-même. Grand travail d'introspection et d'auto-critique ; l'auteur va cerner avec grand talent des réflexions sur le deuil, l'amour, la passion, l'adultère, la paternité, la foi (judaïsme) concepts universels pour chacun.e d'entre nous.

Si je trouve les 200 premières pages d'une grande qualité, le rythme semble s'effriter un peu dans le dernier tiers, lorsque l'auteur se centre plus sur ses péripéties professionnelles.

Claude Askolovitch a certainement écrit ce livre pour exorciser son propre deuil. Est-ce un livre qui sort de l'ordinaire ? Difficile à dire. Cependant je le recommande, en particulier aux personnes aimant la plume et l'analyse de ce journaliste. Il ne plaira peut être pas à tout le monde, car il dépeint également une existence très parisienne (vie dans Montmartre), dans le milieu petit bourgeois de la gauche caviar parisienne (amitiés avec des politiciens, etc). Cependant de nombreux sentiments décrits, peuvent tous et toutes nous bouleverser.
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Je n'ai pas souvent lu des livres comme celui là. Ce n'est pas un roman, c'est un livre. Un livre proche du journal intime ou du compte rendu de séances de psychanalyse. Il n'y a pas de fil conducteur et pourtant il y a des chapitres organisés ... Ce n'est pas une histoire et pourtant c'est son histoire ...
L'écriture est saccadée. Il m'a fallu du temps pour l'accepter, comme il faut du temps à l'auteur d'accepter d'écrire sur sa situation. L'auteur le dit lui même dans ce livre, "je n'écris pas si bien; elle écrit mieux que moi." Je suis plutôt d'accord.
L'auteur a écrit non pas pour le lecteur mais pour lui. Alors, le lecteur le lit pour lui ou pour l'auteur ?
Le ton de l'auteur est pathétique dans sa belle définition du terme : "Qui émeut fortement, dont l'intensité dramatique provoque un sentiment de tristesse grave." C'est sérieux et sans issue.
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Je termine la lecture du livre de Claude ASKOLOVITCH, dans son ombre. J'ai peut-être compris ses douleurs. J'ai peut-être ressenti son désarroi devant deux amours superposés. Il sait nous parler puisque je l'écoute régulièrement, il sait écrire et apporter une très forte densité dans ses mots. Aucun n'est inutile. Tous s'assemblent afin de mieux préciser ses pensées, ses alternances de joie et de retrait. Il ressort de cette lecture une tristesse en courant alternatif, une hésitation devant sa vie professionnelle, une déception d'être ce qu'il est : un homme. Comme nous pouvons être. Je ressens cette hésitation devant ce livre, ne pouvant écrire que j'en sors content d'un bon récit, ne pouvant écrire que j'en sors déçu. le doute subsiste. Parce que la confession de l'homme est entre des liens avec des personnalités, des périodes de chômage courtes, une religion très présente, des enfants attachants, des amours vrais et difficiles, et cet auteur presque impénétrable. Ce qu'il souhaite certainement.
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En juillet 2009, le journaliste et écrivain Claude Askolovitch perd sa femme, Valérie, et dans le même temps tombe amoureux de Kathleen. Tandis que la tristesse et la culpabilité le rongent, il tente de se convaincre : "on a le droit de vivre, cela ne salit rien". Dans cette confession sobre et mélancolique, il descend au fond de lui-même, décrivant ses angoisses, ses égarements et ses lâchetés. Son récit, qui court des années 1980 aux années 2010, raconte aussi le besoin d'être aimé, l'histoire d'une famille qui se recompose, la rédemption par le travail ou encore la férocité du monde du pouvoir (médiatique, politique).
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
«  Je ne conteste rien de ce qui doit venir .J’ai tant démérité .Mon travail me rachète .J’y mets des efforts, des scrupules et des mémoires, mes peines et mes deuils .
Les pauvres et les morts sont mes familles, les blessés sont mes frères, et eux vivants tels que moi, je ne passe pas la honte d’être encore.
La honte est mon secret, ma saveur, mon ingrédient précieux . Elle est en moi, me creuse et me nourrit , ce que j’ai de plus vrai.

Je n’écris que de honte d’avoir gaspillé ...
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«  Il nous dit aussi que les larmes laissent des traces, et ces traces sur le visage témoignent du disparu .
Les gens meurent réellement quand on ne parle plus d’eux .
Mon cri était muet. J’étouffais mes larmes dans les draps » ...
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«  J’étais cet homme qui abandonne ses femmes à leur désespoir et qui les pousse à bout.Avec Kathleen, je n’avais jamais bâti une nouvelle vie.
Mon existence était une boucle sarcastique  » .
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J'ai dormi agrippé à Kathleen comme un grand koala. Les amours sont des arbres. Le sommeil ne me vient pas bien autrement.
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On m’attend près de la Garonne dans un village nommé Couthures où ma profession débat. Je suis journaliste et m’intéresse aux autres quand je ne rumine pas. On s’intéresse à moi. C’est une étrangeté.
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Claude Askolovitch - On n'est pas couché 7/01/2017 #ONPC
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