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Critique de Titania


Je voulais découvrir un autre monde, et je suis partie sur les pas d'un auteur pakistanais d'expression anglaise, pour sortir de ce roman avec un grand sentiment de malaise devant l'horreur de ce que vivent des millions de gens dans ce coin du monde.

Le Pakistan est une poudrière de misère , de corruption et de violence . Trop facile sur fond d'ignorance crasse savamment entretenue, de diriger la vindicte populaire contre toutes sortes de boucs émissaires commodes, les chrétiens, les occidentaux, le grand voisin indien, les Danois et leurs caricaturistes ...lynchages publics au cours de manifestations hurlantes de haine de l'autre, ou attentats meurtriers, on comprend que l'auteur de ce roman réside à Londres. Il est plus facile d'y exercer sa liberté de conscience et son esprit critique !

Nadeem Aslam nous dit beaucoup dans ce roman des tragédies qui meurtrissent son pays avec ses personnages touchants qui se débattent contre des préjugés stupides. Malgré eux, ils se retrouvent projetés dans des situations dangereuses alors qu'ils n'ont rien fait d'autre qu'aimer ou aider, tendre la main. C'est Massud qui se retrouve là où il ne fallait pas, c'est Nargis qui ne supportait plus les brimades contre sa communauté d'origine. Elle épouse Massud, tous les deux décidant de donner une bonne éducation à la fille de leur couple de serviteurs chrétiens. c'est le père d'Helen, un chrétien qui est amoureux d'Aycha, la fille de l'imam du quartier. C'est Iman, le refugié cachemirien , qui fuit son pays tiraillé entre les puissances régionales qui aide Nargis et Helen.

C'est fou ce que les forces de l'ordre dépensent comme énergie à tyranniser les gens ordinaires dans ce récit, tortures, viols, justice expéditive, disparitions louches, on leur doit une grande partie des deuils qui s'abattent sur n'importe qui. On est vite accusé de blasphème dans ce coin du monde et c'est absolument mortel.

Dans le pillage de sa maison, Nargis récupère un livre déchiré par un soudard inculte. Ce livre illustré raconte comment depuis la nuit des temps, les civilisations se sont enrichies les unes des autres.
J'aime beaucoup la métaphore du livre qu'on recoud au fil d'or à six mains , dans le silence des cachettes de nos héros poursuivis comme des criminels, tout au long du récit. Il nous dit beaucoup de la patience nécessaire pour tisser des liens, dépasser les préjugés.

Dans un océan de douleur, il y a des petits gestes réparateurs, de la compassion, une petite lueur, des gens simples qui luttent pour un monde meilleur, il y a de l'espoir au pays de Malala.
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