Équipe de nuit
Des scénettes plutôt que des saynètes car ces Microfictions n'ont rien de bouffonnes. Ultra légères au niveau du contenu et de la longueur (comme dirait Renaud - épaisses comme un sandwich SNCF) elles n'en sont pas moins peu aisées à lire notamment avec des dialogues qu'il pas facile d'attribuer à tel ou tel personnage.
D'autre part c'est typiquement égyptien pour l'ambiance du fonctionnariat méticuleux, pointilleux à l'excès, très hiérarchisé un peu pénible à admettre.
L'intrigue : la nuit dans une poste de télégramme au Caire au nouvel an. les personnages :Un chef qui part le lendemain à la retraite qui a un tiroir de chef, le futur chef qui prendra le tiroir, les jeunes qui ont le temps d'être chefs et d'avoir un tiroir. Quelques personnage féminins de passage qui égayent un peu la nuit égyptienne.
La narration : Description méthodique de gestes simples et utilitaires répétitifs qui prend une valeur symbolique étouffante qui suinte l'ennui. Pas grand-chose à dire mais Aslân le fait avec langueur et le fait pas trop mal.
Véritables petites micronouvelles (ce terme ne plaît pas à libre office il me propose microlentilles j'hésite...)présentant un personnage qui va se chercher du thé Aslân prend quand même presque deux pages sur trois pour lui faire descendre des marches d'escalier et pour lui trouver la meilleur façon de tenir sa tasse sans se brûler les doigts. Mais il arrive à donner à cette narration, et c'est curieux, un petit coté angoissant
Une observation et découverte d'un monde étriqué par la nuit. On baye aux corneilles devant ces choses insignifiantes
Un univers qui n'a rien de bucolique et apaisant on en sort un peu abruti comme au lendemain d'une cuite presque avec un mal de tête ou tout endormi quand sort d'un rêve poisseux. Une nuit terne ou les choses sont fondues dans un ennui .
Mais c'est court. On l'avale comme un qawha nubien mais sans les épices et ça laisse un goût de marc dans la bouche. brrrr !
En tout cas si, comme avec
Alaa El Aswany. on « aurais voulu être égyptien » on n'aimerais pas être postier de nuit au Caire avec Aslân...