Je commencerai par un motif d'énervement. Alors que je tente – pour une fois – de lire une série presque dans l'ordre, je suis allée d'étonnement en étonnement en parcourant ce livre. Il n'est plus questions des jumeaux van In, mais des "enfants", dont il est vaguement question à deux reprises. Hannelore a rajeuni, le commissaire connaît à peine le légiste, avec lequel pourtant il est très ami. J'ai regardé les dates : paru en 2013 en France, il est sorti en 2003 en Belgique, soit six ans avant
La quatrième forme de Satan. du coup, il me fallait repenser autrement ma manière de lire ce livre, ne plus m'étonner des excès culinaires d'Hannelore (la cause ? Elle viendrait au monde neuf mois plus tard) et de l'appétit sexuel du commissaire van In. L'intrigue a ainsi perdu de son suspens, je savais très bien que Versavel n'avait pas à s'en faire pour sa santé, et que le supérieur de van In ne réussirait pas à se débarrasser de lui.
L'enquête que rouvre van In a pourtant de quoi tenir en haleine. Si ce triple meurtre est horrible, ce que notre commissaire brugeois découvre est pire encore, d'une noirceur absolue. Pour une fois, la religion, en la personne du prêtre assassiné, aurait pu apporter réconfort et salut. Ce prêtre ne plairait pas à tout le monde. Il me plaît, à moi, car il est profondément humain, faillible tout en accomplissant véritablement son sacerdoce. van In et ses méthodes ne plairont pas non plus. Tant pis. L'horreur de ce qu'il a découvert – et que le lecteur ne découvre réellement qu'en lisant la dernière phrase du roman – explique largement les mesures qu'il a prises – et je ne vous parle même pas des dommages collatéraux au sein de la brigade, ni des nouvelles victimes du tueur.
L'affaire du tarot ne peut laisser le lecteur indifférent, pour peu qu'il veuille bien lire l'enquête jusqu'au bout.
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