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EAN : 9782330165888
80 pages
Actes Sud Junior (11/05/2022)
3.67/5   20 notes
Résumé :
Ils sont amis depuis l’enfance. Lui parler, mettre un mot sur son sentiment, est-ce prendre le risque de le perdre pour toujours ?

Ils habitent le même immeuble, se connaissent depuis qu’ils ont huit ans. Mais depuis la rentrée, elle éprouve pour lui un sentiment nouveau, bizarre. Et soudain, elle a l’impression que lui non plus ne la regarde pas pareil. Les sensations, les gestes, le monde a changé entre eux. Même la parole cherche les mots comme dan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Dans ce court roman, Madeleine Assas propose le monologue d'une jeune fille amoureuse de son ami d'enfance.
Envahie par son sentiment, elle veut le partager, doute, ne le fait pas, essaye de lui écrire...

J'ai beaucoup aimé les brouillons de lettres, la réflexion sur l'écriture, et l'expression de ce sentiment. le premier amour, c'est beau, c'est fragile, ça rappelle des souvenirs !
Un très joli roman édité dans la collection D'une seule voix, qui propose d'en écouter des extraits lu par l'auteure grâce à un QR code.
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L'intérêt n'est pas dans l'intrigue, aussi mince que ce mince livre de 59 pages.
Noël approche. Elle ( nous ignorerons jusqu'au bout son prénom) part en vacances de neige avec sa famille, et il est là, avec ses copains - parmi eux "le méchant" , avec qui il ricane bêtement parfois - lui, son complice depuis la maternelle, avec qui la relation naguère si simple a changé, à qui elle écrit des lettres immédiatement transformées en confettis, car" elle ne dira pas le mot". le lendemain d'une nuit de Noël joyeuse, au goût d'enfance, il la prend dans ses bras, et c'est l'évidence d'un baiser, et l'inutilité du mot.
L'intérêt, c'est d'abord que c'est un livre sur "l'avant". Quand on réalise que le monde a changé de dimensions. Qu'on pensait connaître comme sa poche le copain de toujours, et que tout à coup, on ne sait rien de ses sentiments. Qu'aucun des dialogues et situations que l'on imagine le soir, dans la solitude, ne convient à ce qui risque d'arriver. Que la meilleure amie qui clame "Je vais te composer un bon petit texto d'amuuuuuuurrrrrr. Je suis très forte en littérature..." ne comprend rien à rien.
Mais c'est surtout un livre à la fois sur le pouvoir et sur l'impuissance des mots. Ces mots que l'on croyait aimer, maîtriser, que l'on considérait comme des amis "J'aime écrire. Parce qu'une lettre, elle existe. On la touche, on la caresse, on la respire, on la plie, on la garde dans sa main, dans un tiroir. On peut la déchirer, la brûler, la faire disparaître...", ces mots deviennent des pièges, pire des bombes ou révèlent leur vanité. D'ailleurs, à 10 ans déjà, quand la mort avait rôdé lors du départ de la grand-mère, on avait pressenti que les formules convenues ne pouvaient que mal consoler.
Madeleine Assas est comédienne. Elle est donc spécialiste du verbe.
Merci à elle de nous rappeler, en notre siècle bavard, que les mots ne sont pas innocents, et merci aux Editions Actes Sud, à la collection "d'une seule voix", à Babelio et à Masse critique pour ce partage.

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Je ne dirai pas le mot de Madeleine Assas, présentation

Des lettres destinées à S. Mois de décembre, elle va aller à la montagne passer les fêtes de Noël.


Elle a le coeur serré et ne veut plus penser à lui.


Avis Je ne dirai pas le mot de Madeleine Assas

Cette jeune adolescente tente d'écrire des lettres à un jeune adolescent mais elle ne sait pas comment faire, elle ne sait pas forcément quoi dire.


Ils se connaissent depuis qu'ils sont enfants. Ils ont tout partagé car ils vivaient dans le même immeuble et ont été amis. Mais un jour, le climat change entre eux. Que se passe-t-il ? Elle sait très vite ce que c'est. Mais comme tous les adolescents, elle se construit. Elle n'est pas la plus populaire bien qu'elle ait des amis. Elle n'a pas tellement confiance en elle. Elle ne sent pas séduisante. Elle ne sait plus quoi dire quand ils sont ensemble. Son corps réagit par vagues successives. Elle en perd le sommeil.


Quand les premiers émois sont racontés avec justesse. Quand l'amitié devient amour. Est-ce que les deux concernés ressentent la même chose ? Là, le lecteur a le point de vue d'une jeune fille. Il pourrait être le point de vue d'un jeune garçon. A tout âge, les relations sont difficiles, également les relations amoureuses. Encore plus, lorsque ces premiers émois se font sentir, ressentir. Quel que soit l'âge, on ne sait pas forcément comment réagir. Car est-ce que l'autre ressent la même chose ? Personne n'a envie d'être rejeté.


Les adolescents se cherchent, évoluent, ils peuvent réagir lorsqu'ils sont entre eux pour faire comme les autres. Mais cela peut ne pas refléter la réalité. Un très bon petit texte qui se lit d'une traite car pratiquement tout le monde a ressenti ce que cette jeune fille vit. Les adultes savent, bien souvent, écrire sur les adolescents et je trouve cela excellent. C'est un bel hommage et une belle explication pour tous ces jeunes.

Je remercie Actes Sud Junior pour cet envoi.
Lien : https://livresaprofusion.wor..
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Tout y est dans ce livre : le chaud, le froid, la folie de l'espoir, le désespoir, la douceur, la dureté, l'obsession, l'indifférence, l'égocentrisme, la découverte de l'Autre... La première expérience de l'amour avec ses aspects physiques et psychiques, le tourbillon de sentiments contradictoires, l'accès à un sentiment qui nous dépasse, bouleverse, déséquilibre.
Dans ce très court récit où la narratrice nous partage son tourment sans qu'elle ne parvienne à le nommer, la palette de couleurs des émotions brosse le portrait d'une adolescente qui quitte l'enfance.
A lire, à lire, à lire !
La professeuse documentaliste de cdicollegeguisthau
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Il est son ami d'enfance, son meilleur ami, celui avec qui elle a tant partagé depuis la petite enfance, mais cette année, il n'est plus le même. Il a grandi, il est devenu plus beau et elle a d'avantage conscience de sa présence. Ce n'est pas seulement parce que la cage d'ascenseur lui parait plus petite, c'est surtout son coeur qui bat plus vite, les papillons qui volent dans son ventre. Il est tellement plus qu'un ami… Mais comment le lui dire ? Et s'il ne ressentait pas la même chose ? Elle tente de lui écrire une lettre, de poser les mots sur le papier pour rendre ses émotions palpables. Mais s'il la rejetait ? Si elle le perdait ?
Je ne dirai pas le mot raconte le premier amour, les émotions que cela soulève et la difficulté de les exprimer par les mots, par peur qu'ils ne soient pas partagés. Aimer n'est qu'un mot mais l'exprimer est bien plus difficile que de le dire. Madeleine Assas parvient à nous faire revivre les sensations d'un premier amour avec les doutes et les craintes qui l'entourent, mais aussi avec tout le courage qu'il faut pour embrasser ce nouveau sentiment en osant enfin lui donner une chance d'exister. Son héroïne s'interroge sur le poids des mots dans la construction d'une relation, tout en se confrontant à la réalité d'un attachement qui n'a pas besoin d'être nommé pour exister. Un texte plein de justesse !
Lien : https://sirthisandladythat.c..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Vous me direz, pourquoi une lettre ?
Pourquoi du papier quand aujourd'hui on peut faire ça très vite, presque sans réfléchir, pfuiit c'est parti et, avec un peu de chance, ding ding, on reçoit la réponse à la seconde.
JTM.
I LOVE U
Moi aussi.
Pareil.
Parce que j'aime écrire. Parce qu'une lettre, elle existe. On la touche, on la caresse, on la respire, on la plie, on la garde dans sa main, dans sa poche, dans un tiroir. On peut la déchirer, la brûler, la faire disparaître, mais il faut y mettre du sien. Ça prend du temps. On ne DELETE pas une LETTRE. Et puis il y a les mots, l'écriture. L'écriture d'une personne, c'est de la vie. C'est comme un corps. On la voit, la personne, on la touche presque. Une lettre, c'est physique, voilà. Quand on écrit, c'est un peu de soi qu'on couche sur le papier et cette présence demeure indélébile. (p.37-38)
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Comment se rendre intéressante quand on est persuadée qu'on ne l'est pas.
Je suis suis PA-THÉ-TIQUE.
Bon. J'ai compris. Rester soi-même.
Mais c'est dur.
Parce que... qui est-ce, moi ?
Qui je suis ? (p.34)
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Il y a des mots qui se disent, et d'autres qui s'expriment. Celui-là en est un.
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Les livres, c’est la seule chose qui me console depuis des mois. Grâce à eux, j’ai l’impression que je suis dans la réalité et ça me fait du bien. Ce qui est un peu dingue puisque ce sont des histoires, et inventées en plus.
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C'était nouveau, curieux, très très léger, une caresse, pfff, et en même temps énorme, comme si le monde me tombait sur le coeur.
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