Un artiste, c’est un malade, c’est la maladie qui lui donne son identité.
Quand on est malade et immobilisé, on voit des signes partout, on renaît sans cesse.
...il suffit d’oublier quelque chose – enfin, quelqu’un – pour en être débarrassé une fois pour toutes, que tout ça va suivre le cycle des déchets organiques, devenir pourriture puis poussière puis gaz puis rien du tout, mais c’est tout le contraire, oui, tout le contraire, se dit-il avant de se projeter d’un coup en avant, comme le passager d’une voiture qui a freiné brusquement, ça devient une bombe, une lumière rouge clignote, bip, bip, bip, les chiffres défilent à l’envers comme dans les James Bond, et voilà, votre vie va exploser, c’est fatal, Dieu l’a voulu, Inch Allah.
L’art est né de l’ennui, l’art est lié à l’ennui. Et forcément, quand on s’ennuie, on finit par inventer sa maladie pour ne pas subir la bonne santé obligatoire.
La vie c’est la souffrance.
Écoute, la prochaine fois, je préfère que tu m’annonces pas une bonne nouvelle, tu me donnes direct la mauvaise, ça me fera moins mal…
On ne prend conseil que quand, au fond de soi, on est fermement décidé à ne rien faire. On ne prend jamais conseil pour agir, on prend conseil pour être conforté dans sa décision de ne pas agir.
J’aime bien ce disque parce qu’il a l’air d’osciller entre euphorie et dépression, sans jamais se fixer, à la façon d’un rêve glissant en douceur vers le cauchemar .
Il pensait aux peintres : il fallait sacrément s’ennuyer pour peindre trois pommes sur un compotier, un étang avec des moucherons dessus. Mais parce que ces peintres s’ennuyaient, ils voyaient la beauté du monde, parce que leur vie se passait au ralenti, et que leur vie, c’était l’ennui, à longueur de journée. Ils étaient tellement désespérés de n’avoir rien d’intéressant à faire qu’il fallait bien inventer un truc pour ne pas se tirer une balle.
Il faut être à deux pour danser le tango.