ON VA TOUS MOURIR !
On ne présente plus l'association écologiste militante "Robin des Bois". Un petit rappel n'est cependant jamais inutile. Voici, en quelques lignes, ce que ces acharnés de la prévention et de l'information environnementale et de la nature sans polluant ni pollution nous disent d'eux-mêmes :
«Robin des Bois a été fondé en France en 1985 par des pionniers de la défense de l'environnement. le pilotage de l'association est aujourd'hui assuré par un conseil d'administration élu par l'Assemblée Générale des adhérents, appuyé par 8 permanents aux compétences pluridisciplinaires.
Robin des Bois a pour objectif la protection de l'Homme et de l'environnement par toutes formes de réflexion et d'actions non violentes. Les mots sont notre seule arme. Investigations de terrain, synthèses bibliographiques, publication de rapports, diffusion de communiqués, courriers aux autorités, participation régulière à une dizaine de groupes de concertation institutionnels et à des conventions internationales: notre travail est réalisé grâce à de la matière grise, des bottes solides et du flair. Nous mobilisons des arguments techniques, historiques, géographiques, parfois philosophiques, dans le souci du concret et du constructif.
Robin des Bois est aidé par un réseau national et international de sympathisants et de professionnels du monde maritime, de la lutte contre la criminalité environnementale, des risques, des déchets et des sites pollués. L'association n'est alliée à aucun parti politique. Nos campagnes imposent de la persévérance et s'inscrivent sur le long terme. Robin des Bois agit aussi en justice et a contribué au succès du procès historique de la marée noire de l'Erika, sans l'aide d'un avocat. L'association est agréée au titre de la protection de l'environnement.»***
Alors oui, inévitablement, l'ouvrages qu'ils présentent ici, cet
Atlas de la France toxique, est à charge, terriblement à charge, désespérément à charge.
Mais que l'on aille voir du côté de l'amiante (ce fléau incroyable, que les industriels de tout poil nous on vendu comme un genre de produit BTP miracle des décennies durant tandis que les risques en étaient connus par leurs laboratoires depuis belle lurette, et que nous sommes loin, très loin d'en avoir terminé avec), que l'on fasse le point sur l'impact de l'industrie agro-alimentaire, sur la qualité de nos eaux, sur celle de nos plages, du fond des mers (avec des explications rares sur les boues de dragage ou les épaves dangereuses dont personne ou presque ne parle jamais), sur le problème, jamais réglé, sans doute insoluble, de nos déchets nucléaires (dont on voit ici qu'ils dépassent, et de loin, les seuls déchets de la production d'électricité), etc. Où que les regards se portent, notre société produit, surproduit du déchet dans des quantités défiant toutes prévision, toute prudence, tout respect de la vie. Et si l'on sait que les solutions ne sont jamais simples (sauf à changer totalement nos actuels paradigmes sociétaux, et même cela n'est pas à l'abri de produire des risques autres), on sait aussi comment diminuer les risques, les éviter aussi, tout simplement, cesser cette course à l'échalote perdue d'avance contre une nature qui ne fait rien qu'à embêter l'homme à ne pas vouloir faire comme on lui demande... Cela peut commencer par ne plus aller voir (et ainsi cautionner) de ces spectacles qui ne font vraiment pas la fierté de la race humaine : la corrida (dernier article de l'atlas) qui, à défaut de n'être pas une véritable pollution chimique, environnementale, est tout de même bel et bien une pollution visuelle et intellectuelle parmi les plus imbécilement ignobles et dégradantes que de pseudo-traditions ont pu inventer.
On peut désapprouver la tonalité générale des articles - toujours détaillés, bien que ce ne soient que des résumés de chaque question soulevée -. La plupart sont en effet rédigés sur un mode sarcastique, polémique, parfois même agressif et presque violent. Mais il ne faut pas oublier que c'est un ouvrage de mise en garde fort, engagé, une espèce de "vox clamenti in deserto" dans l'infernal déni de nos sociétés, de nos gouvernants, de nos grands capitaines d'industrie, de nous-même aussi, qui, pour rappeler un mot célèbre (et tellement vrai dans l'hypocrisie inactive de son auteur d'alors), regardons ailleurs pendant que la maison brûle...
Par ailleurs, les esprits chagrins pourront aller voir en deuxième partie d'ouvrage et qui en représente un bon tiers : celle-ci présente force documents annexes et autres sources, d'une tonalité de présentation parfaitement neutre et froide. Libre à chacun d'aller y voir de plus près, selon le sujet qui le touche le plus.
Un ouvrage sans doute un peu court et rapide (c'est aussi une manière pour l'association de faire connaitre ses singularités d'action), sans doute très déprimant (j'en déconseille fortement une lecture complète d'un seul jet) à moins de ne plus avoir aucune espèce de sensibilité au monde, mais totalement indispensable à qui souhaite, pour le moins, éveiller sa conscience écologiste et mieux comprendre ce monde post-moderne qui nous entoure... de tous ses miasmes !
[*** Source : http://www.robindesbois.org/robindesbois/ ]