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EAN : 9782072898839
208 pages
Gallimard (07/01/2021)
3.96/5   253 notes
Résumé :
« Il y avait l’odeur des brochettes, les gars des tables Coca-Cola qui la sifflaient : t’es belle petite, le bruit sur le terrain d’en face avec les chants du Raja, l’équipe de foot de Casa ; il y avait le vent frais de janvier, le tintement des canettes qui s’entrechoquaient, les insultes, les crachats ; et il y avait Driss, là, sur le côté. Elle le voyait, géant sur ses jambes courtes, une main tranquille sur l’épaule du flic, et l’autre fouillant sa poche pour lu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
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Éblouissant premier roman tellement maîtrisé et émouvant. L'histoire d'un amour contrarié par la différence sociale avec en portrait de fond une jeunesse marocaine désillusionnée durant les années de plomb. Dans ce roman tout n'est qu'émotion, poésie, éveil des sens, images, odeurs, saveurs, sentiments ajoutés à un grand réalisme.
Maroc, 1994. Casablanca la blanche s'élève ondoyant sous une brise marine entre lumière et contre-jour étalant ses palais, les remparts ocre de la Médina, ses résidences huppées mais aussi sa misère la violence des bidonvilles celle qui fait honte, que l'on voudrait cacher, que l'on se cache. C'est là que Sarah une adolescente française « à la peau de terre cuite » vit avec sa mère du mauvais côté du fossé creusé par les inégalités sociales et qui renie ses origines au point « d'avoir la nausée lorsqu'elle croise les yeux des gens d'en bas ». Cette adolescente à la beauté tapageuse, très débrouillarde, use et abuse de ses « sortilèges de joliesse » avec ses poses sensuelles, ses sourires calculés et ses battement de cils exagérés. Menteuse et stratège, elle en apprend plus à l'école de la vie que sur les bancs du lycée. Faux self, faux mots d'amour elle joue de tous les artifices pour paraître et obtenir. Tout comme sa mère elle offre ses charmes contre quelques mets, boissons, vêtements et privilèges. Ne visant qu'à cacher sa pauvreté elle fréquente des amis du quartier huppé d'Anfa, tous plus ou moins paumés, ensemble ils rêvent d'un ailleurs et refont le monde depuis leur transat sur le sable, dans les cafés ou brasseries sous une chaleur propice à l'indolence. Les regards ont une importance capitale dans ce roman, les yeux qui scrutent ou ceux qui ne vous voient pas. Driss est de ceux là, de ceux qui ont un regard qui glisse sur les filles, alors Sarah ne voit plus que ces iris là « de thym et de laurier». Lorsqu'on lui apprend qu'il est « aussi riche que le roi » il devient son unique objet de désir malgré son physique ingrat. Elle qui envie les filles riches du lycée français, imagine son mariage avec lui et fantasme sur un palais majestueux aux jardins luxuriants avec des diamants au sol et d'un personnel à son service. Sa mère qui en a déjà bien assez à supporter son surpoids, ses amants et sa précarité se préoccupe peu d'elle. Quel destin possible pour ces dernières? Car être femme et pauvre constitue une double peine dans ce pays où des traditions sclérosantes condamnent à être dominée. L'écrivaine parvient à éviter les clichés et nous embarque avec justesse de sa très belle plume dans cette histoire d'un amour impossible, de cet amour pour lequel on scarifie les tables en bois du lycée du prénom de l'autre. Driss et Sarah. Pendant des mois « elle avait été lui, il avait été elle ». L'un est le refuge de l'autre. Au fond leur combat se ressemblent. Mais les parents de Driss voient cette relation d'un mauvais oeil. le face à face entre Sarah et la mère du jeune homme en pleine fête de l'Aïd est sensationnel d'ailleurs. Dès lors la réalité dévoile les murs qui les enferment calfeutrés jusque là par le déni. Un « Nous » unissant deux mondes opposés est-il possible ? Seront-ils un jour :
Libres de choisir
Libres d'agir
Libres de s'aimer? À quel prix...?
Dépaysant et bouleversant.




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Roman époustouflant et qui vous tient en haleine jusqu'au bout, « Aussi riche que le roi » vous plonge dans la brutalité de la société marocaine des années 90.
On est tout de suite happé par la vitalité qui émane de Sarah, cette jeune française si pauvre qu'elle doit vivre à l'orée d'un bidonville de Casablanca avec sa mère qui se vend aux français du Cercle pour survivre. Mais sa pauvreté, elle la cache par fierté, plutôt marcher à pied que prendre le bus comme une fille du peuple. Ses efforts ne dupent personne sauf elle-même qui poursuit de grands rêves. Elle est sûre que sa beauté lui permettra d'accéder au mariage avec un homme riche, et elle vivra dans le quartier d'Anfa où s'élèvent les villas cossues des riches.
Parce qu'elle est française, Sarah fréquente le lycée français et côtoie cette jeunesse dorée. Sa beauté et sa débrouillardise lui ouvrent des portes jusque-là interdites.
Sarah s'est construite deux vies, celle de la fille cool et riche qui s'immisce parmi les gosses de riches et la Sarah des bidons villes où les gamins survivent en mendiant et en vendant de la drogue ou des cigarettes et où la violence est le quotidien des habitants. Cette vie de débrouillardise au jour le jour aurait pu continuer longtemps qu'il n'y avait eu Driss que les autres disent « aussi riche que le roi ». C'est donc lui que Sarah doit séduire pour se faire épouser. « Je suis amoureuse de toi », c'est avec cette phrase qu'elle apprivoise le garçon riche mais timoré et décalé dans son monde. Il est aussi très laid avec une démarche de canard et ne s'intéresse qu'à sa moto et aux mécanismes de ses montres, mais Sarah ne retient que le vert de thym de ses yeux. Leur solitude va les rapprocher, et « le petit mari » comme l'appelle Monique la mère de Sarah, sera le seul à entrer dans le cercle de pauvreté de Sarah. Faisant fi des codes de la société et de la ségrégation qui fait loi entre les riches, les pauvres et les appartenances religieuses dans un régime autoritaire et policier, Driss et Sarah vont se mettre à rêver d'une autre vie, une vie libre comme une course en moto, et pourquoi pas une vie en Amérique.
Cette histoire est un contre moderne et cruel, le récit initiatique de deux enfants décalés qui n'auraient jamais dû se rencontrer et qui aspirent à une liberté dans une société codifiée et surveillée.
L'écriture, fluide, précise, restitue parfaitement l'agitation de la rue, ses odeurs, la saleté, en contraste avec le jardin de la villa de la famille de Driss, monde luxueux et fermé. On s'attache à Sarah et Driss et leurs amis et on se laisse bousculer par ce monde de contrastes aux parfums de merguez, de kif et de Giorgio Armani ou l'injustice sociale n'a jamais été aussi poignante.
Une lecture addictive pour un premier roman maitrisé.






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Driss est aussi riche que le roi. Pour Sarah, adolescente des bidonvilles de Casablanca, il est l'Eldorado. La porte vers la richesse et la vie facile. Alors, même s'il n'a pas un physique facile (sauf ses yeux couleur thym), Sarah, dont la beauté est le seul bien, tente l'aventure, le séduit et le miracle opère : ils finissent par se trouver. Se reconnaissent. Se lient. Malgré leurs différences de milieu.
Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille au Maroc pendant les années de plomb. Chaque personnage de ce conte cruel va le comprendre à ses dépens...
Il n'est jamais simple de sortir de sa condition. Pas facile de rejoindre Anfa supérieur quand on habite à Hay Mohammadi !
Ce premier roman flamboyant dresse le portrait lumineux d'une arriviste attachante, qui essaie de se hisser par tous les moyens, dans une ville (un pays ?) marquée par une hiérarchie sociale indéboulonnable, où l'argent et les hommes sont rois.
Le couple d'amoureux, Driss et Sarah, joue sa partition avec précision, les seconds rôles (Yaya, Chirine, Alain, Badr, Abdallah...) sont parfaitement attribués et complètement représentatifs de la multiplicité sociale, culturelle, religieuse du Maroc.
La plume est virevoltante, l'histoire toujours passionnante. Enfin, le pouls de Casablanca bat à chaque page, celui de la société marocaine également, grâce aux descriptions détaillées, imagées de l'autrice, qui sonnent toujours justes.
Avec au final ce constat, amère, en déplaise à Charles Aznavour : Pas sûre que la misère soit moins pénible au soleil !
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C'est « un roman époustouflant et superbement écrit » : ces mots que je fais miens sans hésiter sont ceux de Claja Lisa B., fondatrice du Prix Bookstagram du premier roman francophone, décerné dimanche 6 juin à Aussi riche que le roi. J'ajoute que c'est peu dire qu'il m'a totalement enthousiasmée.⠀⠀
⠀⠀
C'est l'éternelle histoire du prince et de la bergère, mais avec un sacré cabossage du conte de fée au passage… C'est l'éternelle histoire de l'amour impossible entre un drôle de Montaigu et une Capulet improbable, qui s'aimeront peut-être, eux non plus. C'est un homme laid et riche, et une jeune fille belle et pauvre, un homme aux yeux de thym et une jeune fille qui ne veut pas devenir une prostituée obèse comme sa mère, un homme dont la jeune fille apprend tous les cratères du visage par coeur et une jeune fille dont l'homme accepte qu'elle le rassure, c'est un homme et une femme, c'est Driss et Sarah, et leur histoire s'avère poignante.⠀⠀
⠀⠀
C'est un roman très social, aussi, très ancré dans les rivalités exacerbées qui se jouent dans le Casablanca de 1994, entre bidonvilles où il ne fait pas bon vivre et quartiers riches qui ont l'avantage d'être riches, mais l'inconvénient qu'on y étouffe.⠀⠀
⠀⠀
C'est un premier roman, enfin, d'une jeune autrice qui entre directement dans mon Panthéon des découvertes à suivre.⠀⠀
⠀⠀
Lisez-le, et aussi... n'hésitez pas à faire des infidélités à Babelio pour bookstagram, par exemple en suivant le lien que je vous mets ci-dessous : on peut y faire de vraies découvertes !
Lien : https://instagram.com/prixbo..
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Casablanca; années 90 : la jeune Sarah , adolescente de 16 ans, issue des quartiers les plus pauvres de la ville, est une française qui étudie au Lycée Français et qui se débrouille alors qu'elle n'a pas un dirham en poche.

Très vite, elle a appris à manier les armes de la séduction pour lui permettre de manger à sa faim, et d'acquérir les choses plus ou moins superflues qu'une adolescente convoite . Pour cela, elle est prête à tout, et même sortir avec Driss, dont le père serait selon les rumeurs, plus riche que le roi du Maroc, malgré un physique désavantageux, que Sarah finira par oublier, face à la gentillesse et la maladresse du jeune homme .

Peu à peu, Driss et Sarah vont se rapprocher, se comprendre en dépit de leurs différences et une proximité difficile à qualifier va se nouer entre eux.

Entre deux personnes qui semblent à des années lumières l'une de l'autre, quel est ce lien qui peut les unir ? Ce formidable premier roman d'Abigail Assor raconte l'histoire de deux gens gens a priori opposés qui vivent à Casablanca pendant les années de plomb.

Pas de balade touristique et encore moins un conte de fées à la 1001 nuits au programme, tant la plume d'Abigail Assor, incarné et coloré, lyrique et sensuelle, mordante et virvoltante, nous emporte bien ailleurs.

Une plume à l'image de cette ville qui ne ressemble à aucune autre, ville de contrastes aux rues ensoleillées et grouillantes où misère et richesse cohabitent dans un système quelque peu obsolète.

Les bruits, les odeurs, tous les détails sont retranscrits ici de manière saisissante . "Aussi riche que le roi" , c'est aussi le portrait très touchant d'une jeune fille dont le seule échappatoire face à sa condition sociale misérable est de jouer de ces charmes.

Et ce n'est pas évident dans un pays où la condition féminine est loin d'être reluisante et où la jeunesse désabusée et impuissante face au poids des traditions.

On n'oubliera pas de sitôt Sarah, héroïne à la fois solaire et mystérieuse dont on ne peut que tomber sous le charme pendant la lecture de ce très beau texte.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (2)
Culturebox
05 mars 2021
"Aussi riche que le roi", premier roman très réussi d'Abigail Assor, plonge dans la violence sociale du Maroc des années 1990 à travers le portrait d'une adolescente française, pauvre mais belle, en quête de vie meilleure.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeMonde
26 février 2021
Un premier roman qui dit la brutalité des rapports sociaux au Maroc à travers le regard d?une adolescente déclassée.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Tout, chez Driss, c'était l'argent ; sa langue, c'était l'argent, et pourtant Sarah avait oublié l'argent - le sujet de l'argent. Il y avait longtemps qu'elle n'avait plus rêvé de sa future villa à Afna Supérieur, avec des couronnes, des diamants sur le sol. Sa grande piscine couleur de ciel, la cognac dans les verres en cristal, les domestiques à renvoyer, le mariage en caftan fait de fils d'or sur les plateaux de cuivre au son des darboukas, elle les avait oubliés. Maintenant, l'horizon, c'était la peau.
C'était ce qu'elle avait pensé après les paroles de Chirine : que son horizon, maintenant, ce n'était plus l'argent, que c'était devenu la peau, leur peau à tous les deux puisque sa peau à elle, c'était sa peau à lui et vice versa. Ça n'avait l'air de vouloir rien dire comme ça, mais lorsqu'on a marché tous les jours de sa vie avec sa seule peau à soi, sa peau à soi seule dans les rues, dans les marchés noirs de monde, les bidonvilles, le poing serré, toujours prête à courir ou à insulter et que, du jour au lendemain, on se retrouve avec une autre peau constamment à côté de soi, dans le calme d'une petite maison près de l'eau qui ondule, une peau qui ne dit rien, qui joue au 1000 bornes, qui accepte, qui n'exige pas et qui donne, alors on ne sait plus comment faire pour vivre comme avant, sous sa peau de solitude - elle ne suffit plus. On ne sait même plus faire sereinement un pas près de l'autre dans la turbulence du dehors. A force d'être là, tous les jours, silencieux à côté d'elle, Driss était devenu l'air et il était aussi le sol.
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La fois suivante, c'était à La Notte. Yaya était passé la prendre dans un taxi - parfois, il avait un taxi. C'est à un frère, il disait, on fait ness-ness - ça signifiait moitié-moitié, et c'était aussi comme ça qu'on appelait les cafés au lait. Depuis que Sarah avait compris que les garçons payaient des cafés à l'infini pour qu'elle reste assise devant leurs yeux à une table du Campus, elle commandait un ness-ness après l'autre, les buvant d'un trait pour immédiatement agiter la main vers le serveur et relancer fièrement : un ness-ness ! Pour le dire bien, il fallait n'en prononcer que les consonnes, ce qui demandait de la violence, un mouvement sec de la tête, comme un guépard sur le qui-vive, un guépard qui, soudain, sortait une langue de serpent fendue à l'extrémité, et attaquait, sifflant : un ness-ness. Elle répétait frénétiquement le jeu, inépuisable. En face, le garçon la regardait gesticuler ainsi, vider la tasse, lever le bras avec empressement, tapoter la table sale de ses doigts impatients, irritée jusqu'à, enfin, l'arrivée d'un nouveau ness-ness et la reprise instantanée du petit cirque. Quand l'envie de vomir commençait à la prendre et qu'elle demandait de la Sidi Ali, la conversation pouvait commencer.
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Ce serait comme ça qu'elle marcherait vers lui le jour de leur mariage, un bouquet de roses blanches dans les mains, une ribambelle d'enfants tenant sa traîne; ce serait comme ça qu'elle marcherait toute la vie maintenant.
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Quelques minutes après, ils buvaient leur jus sur les tabourets près du mur. Elle avait demandé qu’on lui mixe des bonbons Tofita pour la première fois, et ils craquaient sous ses dents. 
« Bon. Je te prends avec moi chaque fois que je livre à sa bande. Mais après, pour lui, ce sera à toi de faire le travail.
- D’accord », dit à Sarah en penchant la tête en arrière, buvant les dernières gouttes directement au verre.
Yaya la regarda d’un air amusé.
« Tu veux quoi de Driss ? Des tours à moto ? »
Sarah reposa son verre.
« Je m’en fous de sa moto.
- Des bijoux ? C’est pas le genre à offrir des bijoux.
- Je veux pas de bijoux. »
Avec son verre vide, elle tua une fourmi qui se promenait sur la table.
« Tu veux quoi alors ? »
Sarah regarda le cadavre de l’insecte dans le fond du verre ; il faisait une toute petite tâche, qu’on remarquait à peine sous les restes des fruits. A part la meurtrière , personne ne se douterait jamais du crime - ça la fit rire. Toujours les yeux sur la victime, elle répondit : « Je veux l’épouser. »

Le premier rendez-vous fut fixé au soir même. On irait chez Badr - c’était soirée piscine. 
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Vraiment, ma fille, c'est comme ça ici comme c'est partout, dans ce pays ; il y a toujours quelqu'un qui est là pour te dominer. Dominer, je te jure, on dirait que c'est la langue nationale. Moi, si j'étais à ta place, si j'avais le passeport, je prendrais un avion, j'irais en France. Il paraît que, là-bas, tous les gens sont égaux. Tu te rends compte ? Là-bas, les gens sont égaux.
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