Après avoir montré dans le premier tome, la dictature du Président Gaude, puis les dérives totalitaires de l'après-révolution dans le tome 2,
Laurent Astier botte en touche, si je puis dire, avec le tome 3. Ce tome est unilatéral, à sens unique, c'est un road trip, une fuite vers l'inconnu de Gabriel et Virgine, rescapés de la troupe de saltimbanques. Elle porte l'enfant du Président Gaude. Il est poursuivi par Anna, une ancienne de la troupe acquise à la cause de l'ancien dictateur.
C'est un tome symathique. Les road trips ont toujours un petit côté attachant, la fuite des héros, les palpitations du lecteur à chaque revers de fortune, les héros arriveront-ils à s'échapper, à éviter les pièges, les mauvaises rencontres, etc. (air connu)
Le dessin est toujours de bon niveau, allant jusqu'au bord de la page dans une mise en page débridée. Sans doute est-on moins surpris que dans le tome 2, dès lors la magie ne fonctionne plus de la même manière. Mais cela reste agréable à regarder.
Laurent Astier semble aussi plus à l'aise dans les corps (tome 2) que dans les paysages (tome 3).
Le hic, c'est que les tomes 1 et 2 ont levé nombre de questions, toujours sans réponse. Et petit à petit, le lecteur découvre que ce tome 3 ne répondra pas à ces questions. Pire! Il en suscite d'autres... D'ailleurs, le tome 1 laissait supposer que peu de gens sortaient de la ville car il ne se passait rien à l'extérieur, que l'univers était hostile, et que c'était même interdit... On découvre dans le tome 3 que sortir est courant et que le commerce existe entre diverses villes. Et le lecteur referme la dernière page avec un maximum d'interrogations. Frustré, un peu, il l'est donc...
Mais il reste le trait de
Laurent Astier et cette façon de soulever des questions de société à travers la BD... et ça, c'est ce que je recherche.