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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Qu'est-ce qu'un coup de coeur ? Une 'tite baffe littéraire ? A mon sens, Haute Voltige représente cet effet. Madame Astier a le goût du détail et une tendance à la complexité pour rendre ses personnages authentiques. Voilà du tout bon. Mais il faut lui rendre grâce, la 4ème de couv' était insuffisante.
La première chose qui m'a emporté, c'est le style. Un sentiment proche d'une projection du «Cave se rebiffe » où les dialogues auraient été écrits de nos jours. Pas grand-chose de parallèle entre ce film fabuleux et ce roman ! J'en conviens. Pourtant l'émotion était là. La tenue des personnages aussi. Car c'est avant tout de cela dont il s'agit. Une galerie de portraits dingues et parfaitement léchée. Une histoire de flics et de voyous sans faille. Tous les éléments de l'intrigue –devrais-je dire des intrigues – sont présentes. Amour, passion, scènes d'actions parfaitement maitrisées, Ingrid Astier jongle avec brio entre ses personnages denses et une écriture habile qui nous porte entre romanesque et tension où le suspense tient bon. On s'accroche à ses pages comme le Gecko à ses murs.
Passons rapidement sur l'histoire. Haute Voltige débute par le braquage du convoi d'un riche Saoudien dans le tunnel de Saint-Cloud par une bande de pros. le butin disparait, bijoux et pognon mais surtout il y a le ramassage d'une femme mystérieuse, Ylana. D'astreinte, Suarez, un flic tenace obsédé par un cambrioleur grimpeur, est dépêché sur place pour mener l'enquête. Ylana, va renverser la vie du chef de clan, Astrakan, tout comme le Gecko a éclaté celle de Suarez.
Voici donc le gros morceau. Les personnages. Je ne me tiens qu'aux principaux. Ne te méprend pas lecteur de cette chronique, les autres sont là à foison et ils ont tous leur raison d'être. Ils sont travaillés pour nous tenir en haleine. Nombreux sont ceux qui trimballent une part d'ombre faite de secrets enfouis, d'angoisses plus ou moins criantes et de failles parfois saillantes.
Pour ce qui retourne des principaux, ils sont élaborés et maniés avec brio. Astier les borde d'une bonne dose de psychologie et de détails qui leurs confèrent une vraie densité. On sent son plaisir de « créer des crapules », un plaisir qui déborde au fil des phrases.
Parmi eux, il y a, Ylana la belle égarée beaucoup plus solide qu'il n'y parait au premier regard, forgée par un naturel presque sauvage, pétrie d'instinct de survie. Bien entendu, il y a le côté sombre mis en mouvement avec Ranko. Constamment sur la brèche, le monte en l'air solitaire Serbe traine avec lui l'histoire de l'ex-Yougoslavie. Il sent l'authentique. C'est un seigneur de la cambriole. Il vit pour deux ambitions, le chessboxing (curieux mix d'échec et de boxe, inventé par Enki Bilal où les combattants suent autant de leur cerveau que de leurs poings) et le plaisir de vaincre la gravité. Son oncle Astrakan, celui aux grands yeux fixes à qui rien n'échappe, le patron du milieu suscite un vif intérêt. Astrakan est un monarque omnipotent en son royaume, mais il perd les pédales à la vue d'Ylana. Elle le déstabilise alors qu'il nage dans le bonheur et les richesses dues en grande partie aux grimpettes de son neveu que par l'efficacité de ses hommes. Enfin, il y a le flic. Stèphan Suarez, le chef de groupe à la Brigade de Répression du Banditisme qui court depuis des semaines après le Gecko, Ranko, jusqu'à, négliger son épouse tant aimé, Tamara et ses filles. Son personnage est épais, ses relations avec son équipe et sa hiérarchie fleurent bon la réalité.
Pour ce qui est des secondaires, ils sont brillants. J'ai deux mentions spéciales à partager. le face à face extraordinaire d'un manouche aux prises avec deux gros bras d'Astrakan, deux nettoyeurs à la verve éclatante, une vraie giclée de tragi-comique noir. Et une autre pour One le blond et One le brun, avec de belles gueules de truands, le modèle classique où tout est carré, de la mâchoire à la mentalité, un duo franchement ensorceleur.
Les trois ans d'écriture pour atterrir sur Haute Voltige, font de ce roman bourré d'actions et foisonnant de détails, un roman digne des meilleurs romans noirs. C'est un petit bijou à l'intelligence rare, au sens du récit fabuleux. Idéal pour s'évader et nous sortir du quotidien. le suspense s'y baigne dans une langue travaillée, le rire, au détour d'une page, nous éclabousse avec par moments, des grandes lampées d'art, d'amour et de sang.

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Ingrid Astier délaisse pour ce nouveau livre l'Eau et la Seine de ces deux derniers romans pour l'Air et les toits parisiens .
Un livre qui met en lumière deux personnages principaux : Ranko cambrioleur monte - en - l'air et Stèphan Suarez , chef de groupe à la Brigade de Répression du Banditisme . Le premier est d'origine serbe , vit pour sa passion , l'escalade , qui lui offre un monde de liberté sans bornes et accessoirement permet à son oncle Astrakan de s'enrichir grâce à ses casses acrobatiques Le deuxième est un flic tenace qui le piste sans cesse telle une obsession infernale en attendant de pouvoir prendre la main dans le sac Ranko - qu'il surnomme le Gecko - à l'aide de son équipe de choc . Deux mecs taillés dans le même bois mais pas du même côté de la barrière.
Un roman qui , outre un récit sans failles , prend le temps de creuser plus profondèment le profil psychologique des principaux protagonistes , apportant ainsi de la densitè à cette histoire de flics et de voyous d'aujourd'hui dont la carapace dont ils se couvrent pour se protéger peut aussi laisser entrevoir quelques émotions salvatrices .
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Très bien écrit. Personnages attachants. Une excellente détente.
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Carmel et Mitch sont deux chauffeurs, qui sont chargés de convoyer des bijoux appartenant à un riche saoudien Nasser Al-Jaber, de Versailles au Bourget. le convoi comporte plusieurs véhicules de luxe, le trajet est minutieusement mis au point, il n'y a pas de place pour l'improvisation. Sauf que des travaux sur l'A86 les obligent à changer leur trajet et à prendre l'A13. Sous un pont, le convoi est pris à partie par des hommes armés. le casse se déroule sans violence, avec rapidité et efficacité. La seule victime se révèle être Carmel, abattu d'une balle. le butin volé comporte des bijoux et la femme qui accompagnait Al-Jaber : Ylana.

L'équipe de Stephan Suarez est dépêché sur place. La violence et l'organisation du casse est tout simplement impressionnante. Rien n'a été laissé au hasard. Ceci dit, cela motive Suarez, il va enfin pour voir penser à autre chose qu'à un homme que l'on surnomme « le Gecko ». En effet, cela fait plusieurs mois que Suarez et son équipe sont à la recherche d'un monte-en-l'air qui dérobe les bijoux et les oeuvres d'art sans effusion de sang, en passant par les toits comme un équilibriste.

Astrakan reçoit ses hommes, Ranko et Redi, de retour du casse. Leur mission est accomplie à 100%. Rempli d'oeuvre d'art, Astrakan est fier de présenter à Ylana les chefs d'oeuvre qui ornent le salon de son appartement situé dans le XVIème arrondissement. En tant que trafiquant, à la tête d'un réseau international, il peut s'offrir ce qu'il veut, mais pas qui il veut. Et ilo vient de tomber amoureux d'Ylana. Il demande à ses hommes de les laisser, lui et elle.

Avec ce roman, Ingrid Astier atteint les hauts sommets. Elle convie tous les plus grands auteurs de roman populaire, et nous offre une visite de Paris vu des toits. C'est un vrai, grand, beau roman d' aventure, tel qu'on en écrivait avant, remis au gout du jour, comme une sorte d'hommage envers nos grands auteurs (d'Alexandre Dumas à Maurice Leblanc, en passant par Eugène Sue) mais aussi une forme de réinvention d'un genre aujourd'hui bien trop oublié.

C'est un roman de personnages, avec en premier plan, le duel entre le Gekho et Suarez. le premier, sorte de fils naturel d'Arsène Lupin mâtiné d'un John Robie (le voleur et personnage principal de la main au collet) est un adepte du beau, solitaire, et libre. En face de lui, on a Suarez, qui voue sa vie et sa carrière à la traque de ce voleur imprenable, espérant le prendre en flagrant délit. Entre les deux, il y a cette opposition entre liberté et contraintes, entre beauté d'un envol dans les airs et crasse de marcher dans la boue.

Cette opposition entre le lumineux et le gris est admirablement mis en scène par le style d'Ingrid Astier, à la fois sobre et efficace, prenant des envols quand il en est besoin, peignant des paysages avec une poésie et une évidence qui m'ont fait m'écarquiller les yeux. Ce qui fait que les 600 pages qui constituent ce roman m'ont paru passer bien vite, l'immersion dans l'histoire étant tout simplement obsédante.

Le lien entre les deux personnages principaux est lui aussi constitué d'une opposition plus marquée en terme de couleurs. D'un coté, la couleur rouge, nous avons Astrakan, un chef de gang de voleurs, sans pitié, d'une violence inouïe mais plein de contradictions par son amour pour Ylana (dont je suis tombé amoureux). de l'autre, la couleur bleue, limpide, calme, d'un Enki Bilal qui fait quelques apparitions pour représenter le beau immortel, indémodable et incontournable. Ingrid Astier nous montre aussi sa fascination pour l'art en général, que ce soit la littérature, la peinture ou la musique, et en cela, son roman est aussi une ode à l'art et à la beauté, qui rappelle par moments Charles Baudelaire.

De ce roman, prenant de bout en bout, je reteindrai, outre ses personnages, ses scènes impressionnantes, qu'elles soient intimes (quelles scènes d'amour), qu'elles soient stressantes (on ne peut s'empêcher de frissonner lors des escalades), qu'elles soient violentes (dont l'incroyable combat de Chessboxing), et aussi ces sentiments si humains tels que la haine, l'amour, l'envie, le besoin, la jalousie et l'obsession. Haute voltige se révèle être un roman remarquablement réussi, un des incontournables pour les vacances de cet été.
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
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On pourrait dire que Haute voltige n'a rien de fondamentalement original : des vols, une guerre de gangs, des trahisons et des vengeances; mais c'est sans compter sur leur mise en scène des méfaits, les moyens utilisés, les spécialités des malfaiteurs : parkour, boxe et échecs.

La grande force de ce roman est la manière avec laquelle l'auteure arrive à projeter son lecteur dans l'aventure : des mots simples, une description courte, juste et imagée, pour transmettre l'ambiance, l'atmosphère de la vie parisienne, de l'univers des brigades policières. L'auteure pousse le vice à recourir à des éléments réels : une grande précision dans les lieux géographiques mentionnés (je peux vous confirmer que le tunnel de Saint Cloud dont il est question en début de roman est exactement comme tel), l'amorce du roman rappelant un fait divers, et fin la participation (autorisée ?) d'un personnage réel (Enki Bilal) donnent une autre dimension; une certaine authenticité au récit.

Si au début du roman je trouvais l'écriture hachée sur laquelle on bloque et nous empêche de progresser à un rythme régulier et agréable dans l'histoire, dès le premier tiers franchi, l'écriture s'affine, se fluidifie et on peut enfin plonger dans l'aventure. Elle devient même efficace. Si le roman ne s'inscrit pas vraiment dans les pages turn, l'auteure introduit régulièrement de nouveaux éléments pour relancer l'histoire. Son aventure mêle plusieurs domaines originaux (parkour, dessin artistique, chess-boxing) dévoilés tout au long des 600 pages que forment ce livre.

Pour supporter l'histoire, l'auteure utilise de nombreux personnages tous plus travaillés, ciselés, les uns que les autres. Si le chef mafieux peut être un peu cliché, j'ai particulièrement apprécié les personnages des flics : des hommes investis, passionnés, entêtés, mais qui ont également une vie de famille (difficile) et des relations professionnelles complexes avec leur hiérarchie.

Un livre très plaisant à lire, à la fois classique mais original, qui me donne envie de connaître un peu plus cette auteure.
Lien : https://quoilire.wordpress.c..
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