AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de nilebeh


Le monde n'est plus qu'aridité, désert qui avance et entraîne avec lui les calamités habituelles, disparition de l'eau douce, des animaux, des forêts et des plantes. Sommes-nous au Sahel, avec ses images de dromadaires desséchés, de puits taris et d'enfants étiques, accrochés aux jupes de leurs mères qui fuient la mort ? Vous savez, ces images qui nous font soupirer « Pauvres gens » et reprendre un peu de fromage avec un verre de vin.
Non, nous sommes en France, au XXIe siècle et c'est d'une famille française qu'on nous parle : d'Antoine, professeur qui a démissionné de son poste et perdu la garantie de l'emploi, de sa femme Louise, partie très loin, aux USA sans doute et qui envoie de l'argent tous les mois, de Chloé, jeune fille de 17 ans enfin sortie de son asile pour enfants perdus (Peter Pan n'est pas loin, sous les traits d'Antoine) où on l'a mise « pour son bien » (dixit sa mère) après une agression d'une violence inouïe quand elle n'avait que neuf ans et qui a ravagé son corps et son esprit.

Et l'exode commence à travers la France vers Saint-Nazaire où un hypothétique bateau doit emmener le père et la fille vers un monde meilleur. Ils ont pour tâche de sauver les documents écrits et filmés et tout le matériel de cinéma de Sonia, ancienne amie d'Antoine devenue documentariste célèbre et morte récemment. Sa secrétaire-cousine-amie (amante?) insiste pour qu'Antoine fasse oeuvre de sauvetage de ce bien précieux.

Roman de mort et de misère, prémonitoire ou juste dans l'air du temps, roman où l'on sauve des documents avant de sauver une enfant, où se développent le chacun-pour-soi et la violence forcenée pour survivre, roman où il est important d'être le passeur d'images et de souvenirs quand il ne reste plus rien. Roman surtout où un père et une fille se retrouvent, se ré-apprivoisent et sont enfin prêts à partager un semblant de bonheur et une grande complicité, après l'horreur du viol, l'horreur de l'enfermement, les violences et la peur.

De beaux moments d'écriture sont là, des éclairs cinématographiques où les couleurs et la lumière jouent le premier rôle, de petits moments de magie qui viennent apporter l'espoir, peut-être, d'un happy end.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}