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Je ne suis pas très versé dans la poésie. Je sais que cet art ne se limite pas à célébrer un bateau pris de boisson mené par Rambo, à vanter la beauté du "Lac à la Martine", voire aider José Maria de Heredia à compter combien de marins embarquent tout en déterminant l'âge du capitaine. La poésie peut franchement être militante, gaucho-révolutionnaire, dénoncer et prendre position. C'est de ce côté-là que lorgne Miguel Angel Asturias. Il plonge sa plume de Quetzal dans l'encre de la terre, dans les cendres volcaniques, dans les nuages andins. Il célèbre l'âme indienne. Les racines. Mais il le fait d'une manière rassembleuse, à mon avis. Il promène le lecteur le long des montagnes, des rivières, des arts et métiers... il lui fait découvrir la richesse d'un peuple, les racines, les origines, tout ce qui fait que l'autre n'est plus un inconnu, parce qu'il est nous. Le recueil se divise en 3, Messages indiens, Claireveillée de Printemps et le Grand Diseur. La première partie est un melting-pot de poèmes abordant de multiples thèmes. Claireveillée de Printemps est un long chant à plusieurs voix, et on s'imagine à la veillée, contant et racontant la cosmogonie du peuple indien, pour entretenir la mémoire. le Grand Diseur est un monologue où le conteur prend la voix du créateur et s'adresse à ce qui compose le peuple indien. Ecrivain engagé, Asturias possède une plume riche en symboles, faisant correspondre les points cardinaux, les sons, les couleurs, les mots et les occupations de son peuple. La traduction fait sans doute perdre un peu de ce rêve éveillé. Même si Claude Couffon a apporté un soin manifeste à la traduction, respectant tout à la fois la rythmique, le sens et les sonorités originelles. Etant peu versé dans la poésie, je me pencherai volontiers sur l'oeuvre en prose d'Asturias, dénonçant les dictateurs qui se sont succédé à la tête de son pays, le rejetant en exil. + Lire la suite |
Jacqueline Duhême Une vie (extraits) conversation avec Jacqueline Duhême à la Maison des artistes de Nogent-sur-Marne le 8 février 2020 et où il est notamment question d'une mère libraire à Neuilly, de Jacques Prévert et de Henri Matisse, de Paul Eluard et de Grain d'aile, de Maurice Girodias et d'Henri Miller, de Maurice Druon et de Miguel-Angel Asturias, de dessins, de reportages dessinés et de crobards, d'Hélène Lazareff et du journal Elle, de Jacqueline Laurent et de Jacqueline Kennedy, de Marie Cardinale et de Lucien Bodard, de Charles de Gaulle et du voyage du pape en Terre Sainte, de "Tistou les pouces verts" et de "Ma vie en crobards", de Pierre Marchand et des éditions Gallimard, d'amour et de rencontres -
"Ce que j'avais à faire, je l'ai fait de mon mieux. le reste est peu de chose." (Henri Matisse ).
"Je ne sais en quel temps c'était, je confonds toujours l'enfance et l'Eden – comme je mêle la mort à la vie – un pont de douceur les relie." (Miguel Angel Asturias)