Alice embrasse la lune avant qu'elle dorme

A des années lumières des adaptations d'Alice au Pays des Merveilles de Walt Disney ou - pire encore - celle de Tim Burton, Atak propose sa version personnelle de l'oeuvre de Lewis Caroll, sombre et étrange à l'instar des illustrations d'origine.

Tout en noir et blanc, il refait de l'histoire une sorte de fable, une ode à la vengeance, le combat de l'innocence contre la perversion. A ne pas mettre toutes fois entre les mains d'un jeune public...

Découpée en petites historiettes retraçant le destin de plusieurs personnages, dont la plupart ne font pas partie de l'oeuvre originale, la bande dessinée dévoile une Alice toujours jeune et pimpante, qui désire plus que tout faire souffrir les mâles concupiscents. Usant et abusant de pièges sucrés, elle les élimine un par un tout en éveillant le désir chez l'un d'eux, qui n'aura de cesse de se torturer et de se morfondre dans ses rêves éveillés.

Les personnages sont tous très dérangés, l'un entendant des voix - qui sont en fait des petits êtres vivant dans sa tête décapsulable, d'autres sont de dangereux criminels, certains sont poètes, bouchers... et les Beattles se réincarnent en champignons. On retrouvera bien sûr l'imagerie originale : le sourire du chat dans la lune, les lièvres, les fous, les têtes tranchées, etc. Avec beaucoup de phallus en prime.

Le dessin est complètement hallucinogène, tout en détails minutieux, tourbillonnants, hypnotiques et dérangés. On retrouve parfois les traits du tarot ancien et en tout cas, beaucoup de noirceur, tout en douceur. Chaque case mérite d'être encadrée et exposée et rien n'est brouillon, tout est parfaitement narré, enjolivé, décoré. On hésite encore entre porno soft et conte illuminé qui finit bien (ou mal, c'est selon où vous vous placez).

Soyez avertis, vous allez vous prendre une claque !
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