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Isabelle Caron (Traducteur)
EAN : 9782877066532
366 pages
Editions de Fallois (11/08/2008)
3.78/5   304 notes
Résumé :
Dans un coin paisible de la campagne du Devon, une petite fille de six ans, Joanna Mason, est le témoin d'un crime épouvantable.
Trente ans plus tard, l'homme qui a été condamné pour ce crime sort de prison. A Édimbourg, Reggie, qui a seize ans et qui est bien plus futée que les gamines de son âge, travaille comme nounou chez un médecin, le docteur Hunter.
Mais quand celle-ci disparaît, Reggie est la seule personne qui semble s'en apercevoir. En ville,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 304 notes
A quand les bonnes nouvelles?On se le demande, c'est vrai.. Heureusement qu'il y a Kate Atkinson, ça aide un peu. Avec un roman qui est la suite de la souris bleue et de Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux.

Ou du moins dans lequel on croise des personnages que l'on connait déjà. Et qui n'arrêtent pas de se croiser eux aussi.
Un roman de Kate Atkinson, ça ne se raconte pas. Quand on aime- c'est mon cas- on rentre dedans, on tourne les pages, et on se demande pourquoi c'est déjà fini. Ce n'est pas définissable, comme genre, je crois, c'est une bouffée d'oxygène. Pas les histoires qu'elle raconte, qui sont souvent très dramatiques. Mais la façon dont elle les raconte. C'est à la fois féroce et tendre, drôle et plein de larmes, désabusé et plein d'espoir en certains êtres, très très simple à lire et bourré de références littéraires, c'est complètement délirant, et pourtant bien construit.
Et toujours ces petites phrases qui ponctuent, ici il y en a aussi beaucoup qui donnent envie de sourire, oui, mais qui finalement ne sont pas si drôles que cela!

"Maman vénérait Lady di et déplorait fréquemment son trépas: "Partie, disait-elle en hochant la tête d'un air incrédule. Comme ça. Tout cet aérobic pour rien."
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J'aime bien Kate Atkinson. Elle nous raconte des choses horribles mais légèrement, comme si de rien n'était. Ça nous change et c'est rafraichissant. Difficile de résumer une histoire de Kate Atkinson mais disons que c'est un plaisir de retrouver les personnages qui se croisent toujours, se connaissent sans le savoir, de vivre des intrigues complexes qui finiront par se recouper...C'est disons déconcertant . Un ton malicieux , une touche d'humour, beaucoup de dérision qui ajoutent un plus au propos. Donc, pourquoi passer à côté d'un Kate Atkinson quand on peut être agréablement surpris et se laisser aller à un bon moment de lecture ?
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C'est noir comme une nuit de décembre et sombre comme un ciel d'orage au-dessus d'un loch écossais et, pourtant, j'ai encore adoré. Les bonnes nouvelles tardent à venir…surtout pour ce petit groupe de survivants, rescapés des massacres qui ont jadis saccagé leurs vies en détruisant leurs familles.
Il y a l'ex-soldat, ex-détective privé, Jackson Brodie, récemment et rapidement (trop ?) remarié. Il va recroiser l'inspectrice Louise Monroe, récemment remariée (pas avec lui, ce qu'elle regrette parfois) et aussi le Dr Joanna Hunter dont la phrase favorite, « Comme c'est triste ! », semble aller comme un gant aussi bien à son passé, qu'à sa chienne nommée Sadie, ou qu'à ce qui lui arrive à présent.
« Elle était en deuil toute sa vie était un travail de deuil. Parfois la nuit, dans ses rêves, elle entendait leur vieux chien aboyer et le souvenir de son chagrin était si vif qu'elle songeait à tuer le bébé, puis à se tuer, tous d'eux s'éclipsant paisiblement avec un opiacé, pour qu'il n'arrive jamais rien d'abominable au bébé. Un plan d'urgence pour quand on était coincée, pour quand on ne pouvait pas courir. En cas de famine ou de guerre nucléaire. D'éruption volcanique ou de comète s'écrasant sur terre. Si elle se retrouvait dans un camp de concentration. Ou était enlevée par d'horribles psychopathes. S'il n'y avait pas de seringue, s'il n'y avait rien, elle mettrait la main sur le visage du bébé, puis elle se pendrait. »
Il ne faut pas oublier la nounou du bébé. Reggie, seize ans, orpheline avec pour seule famille son délinquant de frère qui se sert d'elle, la vole, la menace et lui envoie les malfrats qu'il tente de doubler. Personnage lumineux, optimiste alors qu'elle aurait tout pour sombrer, « Reggie avait seize ans mais on lui en aurait donné douze. Reggie passait sa vie à dire « J'ai seize ans » à des gens qui ne la croyaient pas. Ce qui était bête, c'est qu'elle en avait cent à l'intérieur. »
Reggie qui s'attache au bébé, au Dr Hunter et au chien et réciproquement. Reggie qui a le flair de ceux qui acceptent d'ouvrir les yeux, qui s'étonne du départ du Dr pour « aller voir une vieille tante », Reggie qui est là et bien là, quand tout déraille, y compris l'express d'Edimbourg. Reggie, une hirondelle qui ne fait pas le printemps, juste un rayon de soleil entre deux orages ; une petite affamée de tendresse qui en a à revendre pour qui voudrait bien l'accepter.
Kate Atkinson compose un roman dont l'intrigue tient parfaitement le lecteur en haleine tout en développant ses thèmes favoris (la brutalité que subissent beaucoup de femmes, l'amour fraternel, les parents rarement à la hauteur, les mauvais choix, les mariages ratés, la solitude des victimes, la tendresse qu'on trouve auprès des chiens). Ce pourrait être rebutant, ce n'est pas du tout le cas. le style léger et souvent en décalage avec la tension dramatique, l'humour (politesse du désespoir ?) en filigrane, les références littéraires et musicales, rendent ses livres tellement originaux et agréables à lire. Et puis, qui sait, grâce à Reggie, les bonnes nouvelles finiront peut-être par arriver…
« Et Reggie dit :
« le petit moineau dit :
Si je reste, je suis cuit
Et de battre des ailes
Et de s'envoler. Cui cui ! »
Et de battre toutes les deux des mains et le bébé de rire et de battre des mains aussi. »
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"When Will There Be Good News?" est une lecture agréable, mais parfois assez déstabilisante!

La vie de Reggie, tout d'abord, est particulièrement difficile.

Mais malgré ses malheurs, Reggie n'est pas vraiment quelqu'un de sympathique. Si l'on parvient à la prendre en pitié, on est aussi parfois choqué par son cynisme :

Le Docteur Hunter n'est pas en reste en ce qui concerne la bizarrerie de sa personnalité.

"When Will There Be Good News?" est donc, en quelque sorte, une histoire de femmes ; puisque même la vie du pauvre Jackson tourne autour des filles et femmes qui la composent (et qui lui en font voir de toutes les couleurs!). Kate Atkinson se lance dans des portraits variés, où chaque protagoniste féminine semble remplir un rôle différent :

A cela s'ajoute de nombreuses doses d'humour très caustique, à la limite de l'humour noir, qui allègent plus d'une fois l'atmosphère du récit.

Une bonne découverte !
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La jeune Joanna Mason est la seule rescapée de l'agression sauvage et mortelle dont victimes sa mère, sa soeur et son petit frère. Trente ans plus tard, Dekker l'assassin est libéré de prison. Ainsi commence le roman de Kate Atkinson ou l'on retrouve pour la troisième fois le personnage de Jakson Brodie. La scène d'ouverture remarquable laisse croire que l'on débarque dans un polar noir et vénéneux. Mais c'est mal connaitre Atkinson car la dame aime mélanger les genres. La tension est souvent désarmorcée par un humour talentueux et sarcastique. Les nombreux personnages (notamment Reggie ou encore l'inspectrice Louise Monroe) sont formidablement décrits et incroyablement touchants, les nombreuses histoires s'entrechoquent telles des plaques tectoniques et le lecteur lui se délecte des conséquences. Et l'on quitte vraiment à regret ce très bon roman. Big congratulations Miss Atkinson.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Il parut surgir de nulle part. Elles le remarquèrent parce que le chien se mit à produire un étrange grondement guttural et bouillonnant, que Joanna n’avait encore jamais entendu. Il marchait à toute vitesse dans leur direction et grossissait à vue d’œil. Il émettait un drôle de halètement. On s’attendait à ce qu’il lance « Bel après-midi » ou « Bonjour » au passage car c’était toujours ce que les gens disaient quand on les croisait sur la petite route ou le sentier, mais il ne dit rien. D’habitude leur mère disait « Belle journée » ou « Il fait une de ces chaleurs, vous ne trouvez pas ? », mais cette fois-ci elle ne dit rien. Au lieu de ça, elle se mit à marcher vite en poussant de toutes ses forces sur la poussette. Elle abandonna les sacs de provision dans l’herbe et Joanna s’apprêtait à en ramasser un mais leur mère dit : « Laisse. » Il y avait dans sa voix, sur son visage, quelque chose qui effraya Joanna. Jessica l'attrapa par la main et dit « Dépêche-toi Joanna », sévèrement, comme une grande personne. Ça rappela à Joanna la fois où leur mère avait jeté la cruche à rayures bleues et blanches à la figure de leur père.
À présent l'homme marchait dans la même direction qu'elles, de l'autre côté de leur mère. Leur mère marchait à toute allure et leur dit : « Allez, vite, on suit. » Elle avait l'air hors d'haleine. Puis le chien courut devant l'homme et se mit à aboyer et à sauter comme pour tenter de lui barrer le chemin. Sans prévenir l'inconnu lui flanqua un coup de pied qui le catapulta en l'air et le fit atterrir dans le blé. Elles ne le voyaient pas, mais entendaient ses gémissements déchirants. Jessica se mit devant l'homme et lui cria quelque chose en le menaçant du doigt et en avalant de grandes goulées d'air, comme si elle n'arrivait plus à respirer par le nez, puis elle courut dans le champ à la suite du chien.
Ça tournait au vilain. Aucun doute là-dessus.
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La mère de Reggie était très portée sur les câlins et les baisers. Avant Gary et l'Homme-qui-l'avait-précédé, elles se blottissaient l'une contre l'autre sur le canapé le soir, pour regarder la télévision, en mangeant des chips ou des plats tout préparés. Reggie aimait passer son bras autour de la taille de maman et sentir les bourrelets confortables qui ceignaient sa taille et son ventre flasque. Oui, c'était bien ça : les souvenirs les plus chers de Reggie étaient d'avoir regardé Urgences en mangeant des nouilles chinoises au poulet et en sentant le pneu de secours de sa mère. C'était un peu nul au fond, quand on y réfléchissait bien. On aurait espéré que deux vies entrelacées s'élèveraient à plus. Reggie imaginait que le Dr Hunter et son fils se fabriqueraient des souvenirs étonnants, ils descendraient l'Amazone en canoë, escaladeraient les Alpes, iraient à l'opéra à Covent Garden, voir les pièces de Shakespeare à Stratford, passeraient le printemps à Paris et le jour de l'an à Vienne et le Dr Hunter ne laisserait pas derrière elle un album photos sur lequel elle ne se ressemblerait pas du tout. C'était drôle de penser au bébé devenant un garçon puis un homme. Ce n'était qu'un bébé.
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La première chose que leur père avait faite quand ils s'étaient installés dans le Devon, avait été d'acheter six poules rousses et une ruche pleine d'abeilles. Il avait passé tout l'automne à bêcher le jardin devant la maison afin de le "préparer pour le printemps". Quand il pleuvait, le jardin se transformait en bourbier et on collait de la boue partout dans la maison, jusque sur les draps de lit. L'hiver venu, un renard mangea les poules avant qu'elles aient eu le temps de pondre un seul oeuf et les abeilles périrent de froid, ce qui était sans précédent selon leur père qui avait dit qu'il mettrait tout ça dans le livre ("le roman") qu'il était en train d'écrire. "Alors tout va bien", avait conclu leur mère.
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Le Dr Hunter avait relégué les romans de son père en une pile instable dans un coin d'un petit débarras sans fenêtres situé au dernier étage. C'était un grand placard en réalité, "on ne peut pas appeler ça une pièce", disait le Dr Hunter, alors qu'en fait c'était plus grand que la chambre de Reggie à Gorgie. Le Dr Hunter l'appelait le "capharnaüm" et il était rempli de toutes sortes de trucs dont personne ne savait quoi faire - un ski solitaire, une crosse de hockey, une vieille couette, une imprimante cassée, une télé portative qui ne marchait plus (Reggie avait vérifié) et des tas de bibelots qui avaient été des cadeaux de Noël ou de mariage. "Quelle horreur ! s'esclaffait le Dr Hunter quand il lui arrivait de fourrer son nez là-haut. Certains de ces trucs sont hideux au possible", disait-elle à Reggie. Hideux ou pas, elle ne pouvait pas les jeter parce que c'étaient des cadeaux et qu'on doit "respecter les cadeaux".
"Sauf s'il s'agit d'un cheval de Troie, dit Reggie.
_ Mais d'un autre côté, à cheval donné, on ne regarde pas la brise, dit le Dr Hunter.
_ Peut-être qu'on devrait des fois, dit Reggie.
_ Timeo Danaos et dona ferentes*, dit le Dr Hunter.
_ Absolument."
* "Méfie-toi des Grecs même quand ils font des cadeaux", Virgile, Enéide, II, 48.
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« Vous vous êtes déjà occupée d’enfants, Reggie ? avait demandé le Dr Hunter lors de son prétendu entretien d’embauche.
- Oh, d’un tas d’enfants. Sans mentir. Des tas et des tas, répondit Reggie en souriant et en hochant la tête d’un air encourageant au Dr Hunter qui ne semblait pas très experte à toute cette histoire d’entretien. D’un tas d’enfants, jurédevantdieu. »
Reggie ne se serait pas employée. Seize ans et aucune expérience de enfants, bien qu’elle eût d’excellentes recommandations de la part de Mr Hussain et de Ms McDonald et une lettre de Trish, l’amie de maman, disant qu’elle s’entendait très bien avec les enfants, tout ça parce que pendant un an elle avait en échange d’un dîner passé tous ses lundis soir à essayer de faire faire des maths du brevet à Grant, l’andouille de fils aîné de Trish (un cas désespéré entre tous).
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