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Citations sur À quand les bonnes nouvelles ? (35)

La première chose que leur père avait faite quand ils s'étaient installés dans le Devon, avait été d'acheter six poules rousses et une ruche pleine d'abeilles. Il avait passé tout l'automne à bêcher le jardin devant la maison afin de le "préparer pour le printemps". Quand il pleuvait, le jardin se transformait en bourbier et on collait de la boue partout dans la maison, jusque sur les draps de lit. L'hiver venu, un renard mangea les poules avant qu'elles aient eu le temps de pondre un seul oeuf et les abeilles périrent de froid, ce qui était sans précédent selon leur père qui avait dit qu'il mettrait tout ça dans le livre ("le roman") qu'il était en train d'écrire. "Alors tout va bien", avait conclu leur mère.
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Une coïncidence n'est qu'une explication qui attend son heure
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Il faut vingt-cinq millions de spermatozoïdes pour fertiliser un ovule, avait coutume de dire sa femme, parce qu'il n'y en a qu'un seul qui demande son chemin.
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La mère de Reggie était très portée sur les câlins et les baisers. Avant Gary et l'Homme-qui-l'avait-précédé, elles se blottissaient l'une contre l'autre sur le canapé le soir, pour regarder la télévision, en mangeant des chips ou des plats tout préparés. Reggie aimait passer son bras autour de la taille de maman et sentir les bourrelets confortables qui ceignaient sa taille et son ventre flasque. Oui, c'était bien ça : les souvenirs les plus chers de Reggie étaient d'avoir regardé Urgences en mangeant des nouilles chinoises au poulet et en sentant le pneu de secours de sa mère. C'était un peu nul au fond, quand on y réfléchissait bien. On aurait espéré que deux vies entrelacées s'élèveraient à plus. Reggie imaginait que le Dr Hunter et son fils se fabriqueraient des souvenirs étonnants, ils descendraient l'Amazone en canoë, escaladeraient les Alpes, iraient à l'opéra à Covent Garden, voir les pièces de Shakespeare à Stratford, passeraient le printemps à Paris et le jour de l'an à Vienne et le Dr Hunter ne laisserait pas derrière elle un album photos sur lequel elle ne se ressemblerait pas du tout. C'était drôle de penser au bébé devenant un garçon puis un homme. Ce n'était qu'un bébé.
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C' était la destination qui comptait, pas le voyage. Tout le monde essayait de rentrer chez soi. Tout le monde, partout, tout le temps.
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La putain d'idylle campagnarde de votre père, dit leur mère tandis que le car s'éloignait dans une brume bleue de gaz d'échappement et de chaleur.
Je vous interdit de jurer, ajouta-t-elle aussitôt. Il n'y a que moi qui est le droit.
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« Vous vous êtes déjà occupée d’enfants, Reggie ? avait demandé le Dr Hunter lors de son prétendu entretien d’embauche.
- Oh, d’un tas d’enfants. Sans mentir. Des tas et des tas, répondit Reggie en souriant et en hochant la tête d’un air encourageant au Dr Hunter qui ne semblait pas très experte à toute cette histoire d’entretien. D’un tas d’enfants, jurédevantdieu. »
Reggie ne se serait pas employée. Seize ans et aucune expérience de enfants, bien qu’elle eût d’excellentes recommandations de la part de Mr Hussain et de Ms McDonald et une lettre de Trish, l’amie de maman, disant qu’elle s’entendait très bien avec les enfants, tout ça parce que pendant un an elle avait en échange d’un dîner passé tous ses lundis soir à essayer de faire faire des maths du brevet à Grant, l’andouille de fils aîné de Trish (un cas désespéré entre tous).
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Le Dr Hunter avait relégué les romans de son père en une pile instable dans un coin d'un petit débarras sans fenêtres situé au dernier étage. C'était un grand placard en réalité, "on ne peut pas appeler ça une pièce", disait le Dr Hunter, alors qu'en fait c'était plus grand que la chambre de Reggie à Gorgie. Le Dr Hunter l'appelait le "capharnaüm" et il était rempli de toutes sortes de trucs dont personne ne savait quoi faire - un ski solitaire, une crosse de hockey, une vieille couette, une imprimante cassée, une télé portative qui ne marchait plus (Reggie avait vérifié) et des tas de bibelots qui avaient été des cadeaux de Noël ou de mariage. "Quelle horreur ! s'esclaffait le Dr Hunter quand il lui arrivait de fourrer son nez là-haut. Certains de ces trucs sont hideux au possible", disait-elle à Reggie. Hideux ou pas, elle ne pouvait pas les jeter parce que c'étaient des cadeaux et qu'on doit "respecter les cadeaux".
"Sauf s'il s'agit d'un cheval de Troie, dit Reggie.
_ Mais d'un autre côté, à cheval donné, on ne regarde pas la brise, dit le Dr Hunter.
_ Peut-être qu'on devrait des fois, dit Reggie.
_ Timeo Danaos et dona ferentes*, dit le Dr Hunter.
_ Absolument."
* "Méfie-toi des Grecs même quand ils font des cadeaux", Virgile, Enéide, II, 48.
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Reggie enfourna une cuiller de bouillie de légumes dans la bouche du bébé. Ce n'était pas plus mal que le bébé soit attaché dans sa chaise haute car de temps en temps il tendait ses petits bras et ses petites jambes et essayait de se propulser en l'air comme une étoile de mer suicidaire. "Manifestation de joie incontrôlable", avait un jour expliqué le Dr Hunter à Reggie. Elle rit. "Manger le rend très heureux." Le bébé n'était pas difficile : la bouillie de légumes ("patate douce et avocat") sentait la vieille chaussette et ressemblait à de la diarrhée de chien. Toute la nourriture du bébé était bio, entièrement préparée par le Dr Hunter avant d'être réduite en purée et congelée dans des petits pots en plastique et il ne restait plus à Reggie qu'à les décongeler et à les réchauffer au micro-ondes.
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Il parut surgir de nulle part. Elles le remarquèrent parce que le chien se mit à produire un étrange grondement guttural et bouillonnant, que Joanna n’avait encore jamais entendu. Il marchait à toute vitesse dans leur direction et grossissait à vue d’œil. Il émettait un drôle de halètement. On s’attendait à ce qu’il lance « Bel après-midi » ou « Bonjour » au passage car c’était toujours ce que les gens disaient quand on les croisait sur la petite route ou le sentier, mais il ne dit rien. D’habitude leur mère disait « Belle journée » ou « Il fait une de ces chaleurs, vous ne trouvez pas ? », mais cette fois-ci elle ne dit rien. Au lieu de ça, elle se mit à marcher vite en poussant de toutes ses forces sur la poussette. Elle abandonna les sacs de provision dans l’herbe et Joanna s’apprêtait à en ramasser un mais leur mère dit : « Laisse. » Il y avait dans sa voix, sur son visage, quelque chose qui effraya Joanna. Jessica l'attrapa par la main et dit « Dépêche-toi Joanna », sévèrement, comme une grande personne. Ça rappela à Joanna la fois où leur mère avait jeté la cruche à rayures bleues et blanches à la figure de leur père.
À présent l'homme marchait dans la même direction qu'elles, de l'autre côté de leur mère. Leur mère marchait à toute allure et leur dit : « Allez, vite, on suit. » Elle avait l'air hors d'haleine. Puis le chien courut devant l'homme et se mit à aboyer et à sauter comme pour tenter de lui barrer le chemin. Sans prévenir l'inconnu lui flanqua un coup de pied qui le catapulta en l'air et le fit atterrir dans le blé. Elles ne le voyaient pas, mais entendaient ses gémissements déchirants. Jessica se mit devant l'homme et lui cria quelque chose en le menaçant du doigt et en avalant de grandes goulées d'air, comme si elle n'arrivait plus à respirer par le nez, puis elle courut dans le champ à la suite du chien.
Ça tournait au vilain. Aucun doute là-dessus.
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