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EAN : 9782709656320
500 pages
J.-C. Lattès (11/01/2017)
3.95/5   95 notes
Résumé :
Teddy a vingt ans lorsqu'il s'enrôle en 1940 comme pilote de bombardier. Vite promu commandant d'Halifax, lui et son équipage vont connaître quatre années d'horreur et d'héroïsme où chaque mission risque d'être la dernière. Il va pourtant vivre jusqu'à plus de quatre-vingt-dix ans sans jamais complètement accepter l'idée d'avoir survécu et avec une obsession : ne plus faire de mal à personne. Le formidable pilote va donc épouser celle qui l'attendait, devenir père p... >Voir plus
Que lire après L'homme est un dieu en ruine Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Je reviens d'Angleterre.
Non, ne croyez pas que je suis une privilégiée en ces temps de coronavirus où le voyage est interdit, mais Kate Atkinson a été mon commandant de bord et m'a montré la campagne verdoyante, les petites villes moyenâgeuses et Londres. Elle m'a transportée dans le temps, aussi, et elle s'est amusée à me balader à l'envi d'une époque à l'autre (20e et 21e siècle).

C'est qu'elle en avait bien la possibilité, en choisissant de raconter l'histoire éclatée d'une (ou même deux) familles anglaises, à travers quelques personnages.
De Ted, le pilote de la RAF pendant la guerre à Bertie, sa petite-fille aimante, en passant par Sylvie, la mère maladroite en amour, Ursula, la soeur engagée et compréhensive, Nancy, l'épouse et voisine, et plein de personnages secondaires émouvants ou exaspérants, l'auteure a mis le doigt sur la psychologie de chacun, en même temps que sur l'air du temps.

Chaque personnage est unique, mais évolue en parallèle avec son époque.
Beaucoup d'évènements tragiques, racontés avec justesse et émotion, une petite touche d'humour et un grand sens de l'humain : voilà ce que Kate Atkinson, auteure anglaise que j'aime beaucoup, nous livre dans cet ouvrage.

Merci, Annette, de m'avoir donné l'envie de me plonger dans cet univers très anglais mais aussi universel grâce à la plume magique de Kate Atkinson.
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Comment ne pas être séduite et émue par le talent de cette romancière, dont j'avais lu déjà: « Dans les coulisses du musée » en1996,« La-Souris Bleue  » en 2004 et «  Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux  » en 2006? .

Tout au long de ce gros roman, fresque familiale de 521 pages qui court de 1925 à 2012, Kate Atkinson nous entraîne , grâce à son attachement inédit à ses personnages, son humanité, sa drôlerie, sa finesse psychologique , son style éblouissant , ses retours en arrière travaillés et judicieux : 1925, 1944, 1980, 1939, 1993 , j'en passe .....au coeur d'un maelström qui joue avec le temps.

Elle entremêle brins du passé, nostalgie et futur durant la longue vie , destinée du personnage principal Teddy , le préfèré de sa mère ( ils étaient cinq frères et sœurs ) .

À vingt ans il s’engage comme pilote de bombardier dans la Royal Air Force : La guerre de Teddy...
Vite promu commandant il connaîtra les horreurs de la 2ème guerre mondiale , la sensation de se «  jeter dans la gueule de la mort » , héroïque : durant quatre ans, il nous fait partager chaque mission au risque d’être la dernière , heureux d’être rentré à la maison mais complètement détruit de l’intérieur.

Le temps passe , il épouse Nancy , mathématicienne férue de chiffres et d’équations , son «  amoureuse d’enfance » ...au destin trop court....
Droit et sincère, tolérant et épatant , Teddy , journaliste, se laisse porter par son passé, sa famille et son histoire.

Désireux de toujours bien faire, c’est un héros humble, effacé et modeste, ne trouvant sa place nulle part.

On souffre et on aime avec Teddy, que ce soit avec Nancy, ses sœurs fantasques : Pamela et Ursula , Viola , sa fille unique «  baba cool » insouciante , mère peu aimante de Sunny et Bernie, indifférente , qui n’aimait pas les gens , désastreuse en amour .

Elle deviendra une écrivaine à succès .....

L’auteure décrit à merveille l’incommunicabilité entre parents - enfants ,l’incompréhension, l’amour pour les petits- enfants jamais démenti, la sensibilité et l’humanité hors pair de Teddy qui se heurte au mur Viola jusqu’à sa mort en 2012.

Ce roman mêle harmonieusement roman de guerre : sociétal et familial, passant du rire aux larmes , du présent au passé , maniant les époques avec un humour vachard , virtuosité et subtilité .
Une œuvre éblouissante qui remet en question la réalité, —- un hommage vrai à la fiction—- philosophique, historique, psychologique , jouant du temps, et de l’empathie avec ses inoubliables personnages , transcendant l’horreur du quotidien pour redonner du goût à la vie, ouvrage sur la guerre et ses conséquences sur les générations qui ne l’ont pas vécue ...

C’est le second diptyque consacré à la seconde guerre mondiale ,après «  Une vie après l’autre » , premier volet que je vais m’empresser de lire ....
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Il y a un grand secret en relation avec la fiction et l'imagination dans ce livre et qui en est, d'une certaine manière, la raison d'être.
Pour le découvrir, il vous faudra partager le destin de Teddy, jeune pilote à la R.A.F. durant la seconde guerre mondiale tout au long de ses 98 années de vie.
Kate Atkinson nous le raconte à sa façon en passant aisément d'une époque à l'autre et, comme d'habitude, en parsemant son récit de références littéraires anglo-saxonnes.
Du foyer fondé par Teddy et Nancy naîtront une fille et deux petits-enfants qui feront à la fois leur joie et leur tourment.
Une famille dans laquelle ne règne pas toujours l'harmonie, où la communication n'est pas facile, mais sur laquelle la bienveillance du patriarche s'étend, inconditionnelle malgré les drames et les souffrances.
Il y a semble-t-il un premier volet à cette oeuvre, Une vie après l'autre, qui s'attache à la vie d'Ursula, la soeur la plus proche de Teddy.
Je le lirai très certainement, Kate Atkinson ne m'ayant jamais déçue jusqu'à présent.
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J'avais été envoutée par Une vie après l'autre où l'on faisait la connaissance d'Ursula Todd, la soeur du Teddy dont les aventures constituent cet Homme est un dieu en ruine. Comme Paul Auster après elle dans 4, 3, 2, 1, Kate Atkinson y explore les possibilités fictionnelles et fait vivre plusieurs destins à son personnage Ursula.
A Teddy, elle ne réserve pas tout à fait le même sort, et je n'en dirai pas plus pour ne pas déflorer le roman. Mais on retrouve l'atmosphère anglaise de la deuxième guerre mondiale, cette aimable société bourgeoise qui affronte les événements avec un stoïcisme plein d'élégance.
Au-delà de la bouffée délicieusement nostalgique qu'évoque cet univers, et quoi que cette nostalgie ait de fantasmé, le roman propose d'interroger ces événements selon le mécanisme fractal et aléatoire des souvenirs de Teddy. Enjambant de longues périodes, revenant, par la force d'un minuscule élément dans un passé lointain, faisant apparemment fi de la construction chronologique d'une existence, le livre explore ainsi la béance existant entre différentes lectures des événements.
Là où, à propos des bombardements alliés sur les villes allemandes, on parlait nécessité et courage, les études historiques ont montré la nécessaire approximation des tirs, l'implacable charnier provoqué, la quasi inutilité militaire et stratégique du carnage. Pourtant il faut bien vivre après. Pourtant la vérité des souvenirs de Teddy vaut bien celle des recherches universitaires ou des discours politiques. Et la nécessité de détruire le régime nazi vaut toutes les absolutions. Quelles que soient les raisons qui aient permis que prospère un tel régime. (La postface de Kate Atkinson est à ce titre tout à fait instructive.)
Et cette lecture qui remet en cause l'univocité d'une interprétation vaut pour tous les personnages du roman : la pragmatique, enjouée et intelligente Nancy, l'insupportable Viola voient leurs comportements lus à l'aune de ce qu'en savent les uns et les autres, de ce que le sort les a laissé être. Dans la fragile vraisemblance des interactions entre chacun.
Le constat est aride : nous sommes impuissance à dominer notre destin ou simplement à l'entrevoir et notre être se réduit à la somme de ce qu'on aura bien voulu voir de nous. Pourtant, l'épaisseur que prend la narration met à distance une possible déréliction.
Et c'est ce qui fait tout le sel du roman : le soin apporté à raconter la trame des existences. A faire vivre cette deuxième moitié du 20e siècle, des années de reconstruction passées, pour Teddy et Nancy, dans la frugalité paradisiaque d'une campagne anglaise loin de tous les conforts à la déchéance médicalisée d'une maison de retraite au modernisme affligeant. Entre les deux, les méandres et les affections d'une vie qui persiste. La résolution à se montrer humain quels que soient les rouages qui aient été brisés auparavant.
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L homme est un Dieu en ruine de Kate Atkinson

Quand on est pilote de bombardier (le fameux Halifax)dans laRAF en 1940,chaque sortie de mission est une aventure qui peut etre la derniere .
Teddy ,le héros principal, va être confronter pendant 4ans à cela avec son équipage .
Persuadé qu'il va mourir au combat , il va etre obsédé de ne plus faire le mal aux hommes qu'il doit combattre .
Kate Atkinson à écrit un roman vertigineux ,une réussite éclatante .
J'ai été frappé d'admiration pour le héros Teddy .
Quand Atkinson a écrit cette oeuvre ,à mon avis elle était au sommet de son art ,littéraire .
Elle jongle avec le temps , les époques, Cela peut surprendre au début , mais on s'y fait très vite
et en fait contrairement d'être un handicap ça empêche l'histoire d'être linéaire et occasionne des rebonds bouleversants. Passant des larmes aux rires, Kate nous transporte dans des moments superbes , lorsque elle relate l'enfance de Teddy aboutissant à son grand âge, avec les années de guerre, son mariage, la vie de sa fille, de ses petits enfants, sans ordre logique en apparence.
Je ne vous en dis pas plus au risque de vous dévoiler l'histoire.
Un livre qui m'a ému et qui j'espère à vous aussi donnera un bel enthousiasme .
Bonne lcture .
Commenter  J’apprécie          2018


critiques presse (3)
Lexpress
28 mars 2017
On le quitte à regret, ému au possible et ébloui par la force d'une romancière au sommet de son art.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
02 février 2017
La romancière anglaise Kate Atkinson raconte les destinées d'une famille anglaise de 1925 à 2012.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaCroix
20 janvier 2017
Historique, psychologique, philosophique, le nouvel ouvrage de Kate Atkinson joue avec le temps, jusqu’à en remettre en question la réalité.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Malheureusement, Teddy découvrit que tous les personnages qu’il introduisait et toutes les intrigues qu’il élaborait étaient insipides ou banals. Les grands auteurs du passé avaient défini des normes qui rendaient ses propres tentatives de recours à l’artifice bien frêles. Il ne parvenait pas à s’engager dans les vies uni-dimensionnelles qu’il avait créées. Si un auteur était un dieu, alors il était un écrivain très médiocre, de second ordre, fouillant le sol au pied des contreforts de l’Olympe. Il fallait avoir quelque chose à cœur, et il n’y avait rien qui lui tînt suffisamment à cœur pour qu’il ait envie d’en parler par écrit. « Mais, il y a la guerre », insista Nancy. La guerre ? se demanda-t-il, surpris sans le dire qu’elle puisse penser que quelque chose d’aussi bouleversant dans sa réalité puisse être si rapidement restitué sous la forme d’une fiction. « La vie, alors, dit-elle. Ta vie. Un Bildungsroman. »
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La guerre lui avait fait accepter la mort et puis, tout à coup, elle était terminée, et il y eut un lendemain et un autre lendemain et encore un autre lendemain. Il ne réussit jamais complètement à accepter l'idée qu'il avait un avenir
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Pour rendre encore plus déplaisante l'atmosphère du service, il régnait une cacophonie assourdissante provenant des téléviseurs installés dans toutes les chambres, qui braillaient à un volume très élevé - Deal or No Deal en concurrence avec Escape to the Country- et personne ne se préoccupait vraiment de l'émission qui passait parce que personne ne pouvait lui donner de l'émission qui passait parce que personne ne pouvait lui donner du sens. On entendait toujours une sonnerie quelque part, longue, insistante, signifiant qu'un résident essayait d'attirer l'attention de quelqu'un, peu importait qui.
Il y avait également une salle commune où ils étaient alignés devant un téléviseur encore plus grand et plus sonore. Pour des raisons que Viola n'arrivait pas à comprendre, une grande cage s'y trouvait également , occupée par une paire de perruches auxquelles personne ne prêtaient jamais la moindre attention. Elle n'avait pas aimé Fanning Court, le complexe d'hébergement spécialisé où elle avait réussi à convaincre son père d'emménager presque vingt ans auparavant, mais comparé à la maison de retraite - oh pardon, maison médicalisée - c'était un paradis. "N'est-ce pas aussi l'Enfer, récita-t-elle d'un ton léger à son père, je ne suis pas hors de l'Enfer, et toi non plus." Elle adressa un sourire éclatant à une aide-soignante qui passait devant la chambre. Quand on avait un peu de jugeote, comment pouvait-on penser que l'euthanasie était une mauvaise chose ? Le Dr Shipman avait gâché le débat, avec ses quinze condamnations.
Mais si affreux que fût Poplar Hill, Viola n'était pas obligée de faire front, de changer les couches, de nourrir papa à la cuillère et d'essayer de trouver des moyens d'occuper les longues heures entre deux repas.
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«  Et lui, incapable même d’être un modeste enseignant. Il avait fait un vœu pendant la guerre : s’il survivait , il mènerait une vie stable, stoïque. Le vœu paraissait condamné à rester lettre morte. Est- ce que quelque
chose n’allait pas chez lui? se demanda t- il... »
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George Carr n'était pas mort, comme Teddy l'avait craint, mais il mourut deux jours plus tard à l'hôpital, des suites du "choc" et de "l'immersion", ce qui pour Teddy signifiait le froid.
Un bateau de la Royal Navy qui était à la recherche d'un autre avion abattu les retrouva par hasard. Ils furent montés à bord, on leur enleva leurs vêtements, on leur donna du thé chaud, du rhum et des cigarettes, puis on les enroula dans des couvertures et on les allongea doucement sur des couchettes, comme des bébés. Teddy s'endormit immédiatement, du sommeil le plus profond qu'il ait jamais connu, et lorsqu'il fut réveillé une heure plus tard pour prendre encore du thé chaud et du rhum, il regretta qu'on ne l'ait pas laissé dormir sur cette couchette jusqu'à la fin des temps.
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